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La Vierge Marie révèle à Don Gobbi ceci : " Aujourd'hui, vous vivez des temps obscurs, parce-que l'on s'efforce de toutes les manières d'en arriver au compromis entre Dieu et Satan ; entre le bien et le mal ; entre l'esprit de Jésus et l'esprit du monde. […] Tel un invisible nuage toxique, se répand l'esprit de mélange entre Dieu et le monde et on parvient à ôter sa vigueur à la Parole de Dieu, dépouillant de sa force l'annonce de l’Évangile." Dans le Livre Bleu n° 256. La plus grande tentation, c'est de se détourner de la vérité quel qu'elle soit alors que l'homme lui est ordonné.
Il n'y a qu'une vérité qui se déploie sous des formes multiples dont deux principales :
La vérité du réel. Elle concerne la création visible. Elle induit d'accepter l'autorité de la vérité de l'objet étudié.
La vérité révélée, c'est Dieu qui vient à nous pour nous enseigner sur ce qu'Il est au moyen de son Acte Créateur et dans le don de lui-même pour notre salut.
La recherche de la vérité
L'homme est condamné à une démarche d'acquisition, d'appropriation de la connaissance par les conséquences de la faute originelle. La connaissance par la contemplation et l'infusion est rendue impossible.
Adam et Ève ont en effet quitté l'état de grâce qui les établissait dans une communion parfaite avec le créé et Dieu. C'est la raison pour laquelle la recherche du savoir et celle de la vérité est une cause de souffrance qui exige la purification de l'intellect, une ascèse.
Parmi les outils que nous disposons pour la recherche de la vérité et la compréhension de l'Univers, il y a la philosophie. Elle n'est qu'un outil. Elle n'est pas une science pas plus que ne le sont l'histoire, la théologie, la politique, le droit, car elles ne sont pas des créés, mais des outils de circonstance, liés aux conséquences du péché originel. Elles ne sont pas des sciences, car elles ne sont pas des créés.
La philosophie est devenue progressivement une science par le fait du nominalisme qui s'opposait à la scolastique thomiste et à l'aristotélisme. Il a introduit le néo-platonisme dans la civilisation chrétienne fondée sur les vertus. Le nominalisme ou les universaux c'est opposé à la métaphysique, ce courant peut être qualifié de pré-renaissant. En arrière plant, c'est une opposition au Magistère qui commençait à s'organiser. La philosophie devenait progressivement un outil de contestation, d'opposition à l'Église. La Renaissance accélérera son ascension en une science en s'appuyant sur les cultures antiques grecque et latine sans beaucoup de discernement. René Descartes, en actant la rupture de la philosophie avec la Révélation l'imposera comme science. C'est alors qu'elle va suivre un développement tel qu'elle aboutit à faire obstacle à la vérité. Les courants anti-chrétiens vont s'en donner à cœur-joie jusqu'à contester les liens entre la foi et la raison.
La rupture de la philosophie avec la Révélation
Saint Thomas d'Aquin qui fut l'un des maîtres dans le maniement de la philosophie ne s'est jamais pris pour un philosophe. Il est saint.
Descartes s'est pris pour un philosophe. Il aura été le plus dangereux et accompli des néo-platonistes, un pervers intellectuel. Il s'adonnait à l'occultisme.
La philosophie pour Socrate et Aristote n'était qu'un instrument comme le marteau et le burin. Ils ne la considéraient pas comme une fin en soi.
Platon s'est davantage pris pour un philosophe, parce-qu'il a considéré l'idée de l'objet comme point d'appui de sa recherche. Il n'était pas vraiment en quête de vérité. Son concept d'essence est un concept faux. Le néo-platonisme a contribué à faire de la philosophie une science.
Aristote a basé sa recherche de la vérité sur le réel, sur l'autorité de la vérité du réel, et non pas sur l'essence ni l'idée de l'objet que je m'en fais. C'est lui qui a démontré que le concept d'essence ne reposait sur aucune réalité.
René Descartes sanctionnera la rupture de la philosophie avec la Révélation et proposera qu'il y ait sur un même sujet plusieurs vérités qui sont toutes relatives. Il imposera un cadre pour l'usage de philosophie qui exclue tout lien avec la Révélation. Ce qui renforcera l'opposition à l'Église.
Son Discours de la Méthode avec son doute méthodique parviendra à remettre en cause l'autorité de la Révélation, et l'autorité de la vérité quel qu'elle soit. Sa pensée philosophique générera le cartésianisme qui développera l'idéologie relativiste qui triomphe au sein de la hiérarchie catholique.
Le retour de la scolastique
Il ne peut y avoir d'utilisation de la philosophie pour un catholique sans la Révélation qui dévoile la surréalité de la vérité du créé. La philosophie est ordonnée à la compréhension de la Révélation.
Je rejette personnellement les conventions qui brisent les liens entre la philosophie et la Révélation. Je me refuse de me soumettre à ce dictat qui n'a aucun fondement, et qui est l'une des raisons du dénigrement de l'époque médiévale qui a tout dit de la création, de l'homme et de Dieu. Cette période ne fut pas seulement lumineuse par ses cathédrales, mais surtout pour son intelligence qui a généré une explosion artistique bien supérieure à la Renaissance qui fut surtout une explosion des sens précurseur de Mai 68.
L'urgence de notre époque
Nous devons nous réapproprier notre liberté, rejeter les convenances et autres carcans que rien ne justifie si ce n'est la haine de Dieu et de l'homme.
Un catholique est une lumière dans le monde et non pas pour le monde. Il doit reprendre sa liberté d'enfant de Dieu et s'affranchir des idoles. La liberté intellectuelle ne se soucie que de vérité, d'amour de charité. Elle ne se soucie que de Dieu et de l'homme qui lui est ordonné.
Je termine ici avec une citation tirée du roman de Bernanos Sous le Soleil de Satan : " L'Univers que le péché nous a ôté, nous le reprendrons pouce par pouce, nous le reprendrons tel que nous le reçûmes, dans son ordre et sa sainteté, au premier matin des jours. Ne nous mesurez pas le temps, Seigneur !"
Seuls, ceux qui serons dans cette quête de la vérité par la charité recevront cette création renouvelée. Nous sommes convoqués à l'héroïsme de l'amour et de la vérité.