LES ENTRETIENS DE PERPIGNAN - 1er - La philosophie - Recherche de la vérité - P. C; Aubrit St Pol
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
Un intellectuel catholique est une lumière dans le monde, et dans tous les espaces de l'activité humaine, mais surtout, dans l'acte intellectuel, parce-que, il est au service de la vérité. Une exigence qui outrepasse les convenances et conventions sociales, car la vérité a son principe en Dieu. Le catholique baptisé-confirmé a la légitimité et l'obligation sacramentelle de témoigner, sans qu'il est à en demander l'autorisation ni à un prêtre ni à son évêque.
ARISTOTE
AVANT-PROPOS
Un intellectuel catholique est une lumière dans le monde, et dans tous les espaces de l'activité humaine, mais surtout, dans l'acte intellectuel, parce-que, il est au service de la vérité. Une exigence qui outrepasse les convenances et conventions sociales, car la vérité a son principe en Dieu. Le catholique baptisé-confirmé a la légitimité et l'obligation sacramentelle de témoigner, sans qu'il est à en demander l'autorisation ni à un prêtre ni à son évêque.
La vérité et la liberté sont la violence pour le Ciel. L'intellectuel catholique n'a pas à se soumettre à des conventions d'un monde, qui craint par-dessus tout l'autorité de la vérité, et une liberté qui bouscule ses certitudes et sa sécurité. Il maintient ouvertes les voies du salut pour tous les hommes y compris ceux qui se donnent au mal, car nous sommes encore dans le cycle de la Croix douloureuse, et le mal participe à la découverte du salut. L'histoire dira, de ces deux mille ans de chrétienté sanglante, que ce fut-là l'écrin de la grandeur héroïque de l'homme qui s'adossait à la vérité pour défendre sa liberté de conscience.
Ce dialogue philosophique s'adresse à tous, surtout à mes frères et sœurs catholiques, et à ceux qui sont à la recherche de la vérité, quelle que soit leur conviction initiale, quant aux autres, nous les tirons tel le charrois d'un chiffonnier-ferrailleur ; la Croix du Christ n'a-t-elle pas été plantée au plus profond de notre fosse septique ?
Je veux défendre notre civilisation chrétienne fondée sur les vertus, et sur lesquelles s’élève une résistance authentique dans ce conflit séculaire qui oppose les Fils de la Lumière aux fils de ténèbres, les Fils d'Abraham aux fils de Dan. Un conflit surnaturel, qui s'approche de sa conclusion, que sanctionnera la Justice divine. Le Fils de la Lumière se nourrit de la Vérité qui baigne dans un océan d'amour : « La vérité nous libérera. » Elle est une personne, Jésus-Christ.
Contrairement aux normes imposées depuis la Renaissance, et plus tard, par Descartes, les Lumières et les Encyclopédistes, mon dialogue philosophique se rattache à la scolastique, il s'oppose au terrorisme intellectuel qui caractérise tous les courants idéologiques, ce qui est propre à la république qui se nourrit de la révolution antichrétienne en permanence. Je romps avec les conventions qui sanctionnent la rupture de la philosophie avec la Révélation. Car, je considère que la philosophie, qui n'est qu'un outil de travail, n'est pas une fin en soi ni réservée à une élite avec ses codes à l'hermétisme transgressif.
Le catholique est fidèle au Christ, et par Lui à l'Église, unique instrument de salut. Il est en première ligne de la résistance spirituelle, intellectuelle, morale. En France, le seul vrai français est catholique, il est totalement lié à la mission du royaume de France, la république ne peut changer ce que le Ciel a acté. Il ne peut donc pas appartenir à un partis politique ni à une idéologie ce qui ne l'exempte pas d'un combat politique avec des moyens nobles. Il sert le bien, la vérité, c'est la nature profonde de la résistance depuis la vocation d'Abraham. Il se réapproprie l'esprit critique en s'appuyant sur les vertus cardinales. Se former à la Vérité pour mieux servir la Charité est la voie qu'il poursuit à l'aurore du retour de la France, Fille aînée de l'Église. Dans la confusion qui domine l'ensemble du monde chrétien, et la hiérarchie des Églises instituées, la mission du chrétien et surtout du catholique est singulièrement ardue, et ressemble de plus en plus à un chemin de croix, mais si nous sommes unis au Christ Jésus, nous avons déjà la victoire.
NÉCESSITÉ
DE LA
PHILOSOPHIE
JOSEPH : - Mes amis, c'est aimable à vous de me laissez le choix du thème de cette première rencontre, qui porte sur la raison d'être de la philosophie. Un sujet gadget pour ce monde, une sorte patchwork bouffé par les mites.
Nous, nous sommes les Fils de la Lumière, nous avons à témoigner de la vérité.
THOMAS : - À observer ce qui se passe dans les milieux intellectuels et dans l’Église, cette question s'impose : est-il fondé de qualifier la philosophie d'amour de la sagesse ?
ALBERT : - La racine étymologique de philosophie – philo – signifie ami de... et, – sophie - sophia – signifie la science, le mot science vient de la racine latine scire – savoir qui donna conscientia qui signifie connaissance partagée. Certes, la philosophie peut mener à la sagesse, mais dire qu'elle est l'amour de la sagesse et sagesse elle-même est une excroissance romantique, que l'histoire dément. Car, le philosophe est celui qui fait abstraction de ses opinions afin d’appréhender la réalité dans toute sa vérité et dans accepter son autorité naturelle, ce qui, aujourd'hui, n'est en rien le cas ; la confusion règne dans tous les domaines y compris en théologie morale y compris sacramentelle au vu de ce qui c'est passé avec le sacrement eucharistique aux JMJ de Lisbonne : les hosties consacrées entreposées dans des malles en plastiques sous une tente de toile ? Ne pouvait-on pas les entreposées dans une église ni les consacrer au rythme des liturgies ?
JOSEPH : - La sagesse et la vérité sont distinctes, mais unies par la nécessité, l'une ne va pas sans l'autre.
La philosophie n'est pas un créé ni une fin en elle-même, mais un simple outil, utile pour la recherche de la vérité du créé d'abord, et par elle, se laisser atteindre par la Vérité révélée, qui se communique, et se laisse approprier. La Révélation n'est rien que la déchirure du voile séparant la vérité objective du créé de sa vérité surnaturelle qui en est la source(1).
La recherche de la vérité, pour un philosophe, est prioritaire, puisque, l'homme lui est ordonné.
JEROME : - Notre période est peu propice à cette démarche. Le monde ne se soucie que de jouir, et surtout, veille à ne pas prendre le risque de se remettre en cause tant, il est enfermé dans son besoin luciférien de sécurité, prisonnier volontaire de son individualisme.
ALBERT : - Oui ! Mais quelle réponse donner au croyant sur l'intérêt de chercher la vérité, puisque, il a la foi, et que par elle, il détient la vérité dans sa plénitude même s'il ne la saisit pas ou peu intellectuellement ?
JEROME : - La foi n'exclut pas la recherche de la vérité, elle l'exige, l'impose. La profession de foi de saint Pierre nous enseigne sur cette exigence, et l'histoire nous dévoile que tous les hommes conscients de leur liberté intérieure se sont mis à sa recherche. Le fidéisme(2) est une erreur condamnée et le refus du savoir, de comprendre considéré comme une faute grave. La foi nécessite la raison.
AUGUSTIN : - Le contexte n'est pas favorable, mais ne l'a-t-il jamais été ?
JOSEPH : - Et aujourd'hui, ceux possédant un grand savoir, dans l'ordre de la vérité, refusent de le transmettre au prétexte qu'il n'est plus temps, et que de toute manière, la majorité, y compris dans l'Église, ne veut plus savoir, parce-que, les châtiments vont bientôt nous tomber dessus. Ces esprits-là n'ont ni la foi ni l'espérance ni la charité. Car, depuis quand est-il permis de ne pas secourir un noyé au prétexte que les secours s'en occuperont, puisque, c'est leur mission, alors que je sais nager ? Ce sont des figuiers desséchés plantés en terre grasse.
AUGUSTIN : - Que peut-il être fait pour convaincre d'utiliser l'outil de la philosophie sur des bases autres que celles qui nous sont imposées depuis la Renaissance ? Car, c'est d'elle, que sont sorties toutes les déviances de l'intelligence, qui ont progressivement tourné le dos à la vérité.
JOSEPH : - La philosophie moderne est devenue semblable à la braderie de Lille où s'entremêlent les épluchures de patates, les coquilles de moules, les terrines de tripes ébréchées, les canettes de bière éventée, les effluves de friture. Il s'y trouve tous les raisonnements, sauf ceux qui dérangent.
Mon questionnement est un défi. C'est vouloir remonter les chutes du Niagara en s'accrochant à l'eau qui tombe. Car l'oppression des idéologies est très forte, y compris dans l'Église, y compris dans les courants conservateurs, et encore faut-il compter avec le respect humain. Il n'y a pas de limite dans ces milieux pour être légitime à la soupe et aux apanages médiatiques.
Qui prendra le risque de la marginalité ?
THOMAS : - Comparer l'état de la philosophie à la braderie de Lille, c'est m'insulter, elle fait partie de ma culture ; tu es trop gentil. La philosophie est la misère de l'entendement intellectuel, une peau de lapin informe, accrochée à une potence, battue par les quatre vents de notre décadence, et sur laquelle, les enseignants s'exercent au jeu de fléchettes.
JOSEPH : - La philosophie est l'outil indispensable pour la recherche de la vérité. L'homme est un être spirituel incarné, et depuis le péché originel, ce sont ses sens qui interviennent dans l'éveil de son intelligence du monde créé dont il est le prince, ils sont ses premiers éducateurs ; c'est pourquoi, partir de l'idée pour toucher la vérité, revient à attendre qu'un poisson se mette à marcher sur le sable. Le sage imagine à partir du réel, et non pas l'inverse. Il est des sages qui n'ont jamais été philosophes au sens académique, ce qui n'enlève rien à l'indispensable recherche de la vérité.
ALBERT : - La sagesse surnaturelle ne s'atteint pas, mais elle se donne à celui qui la recherche, à la condition qu''il passe par la sagesse naturelle. Le baptême ne fait pas traverser l'océan sans que le sujet n'apprenne à nager, du moins, pas avant le triomphe de la Croix Glorieuse. La condition pour entrer en sagesse naturelle est l'acceptation de la vérité et de son autorité : si ma chemise est blanche, je ne peux dire qu'elle est noire, l'autorité de cet objet impose de l'appeler pour sa fonction – chemise et reconnaître qu'elle est blanche, la double vérité de cet objet exerce une double autorité émanant de sa réalité. Le philosophe, qui refuse cette autorité, se trouve dans un quant-à-soi stérile, ce n'est pas un philosophe, qui lui, est un détective de la vérité.
JEROME : - C'est l'objet étudié dans sa vérité qui devient le chemin par lequel sa cause se découvre. Il ne suffit pas d'intégrer que l'homme soit ordonné à la vérité, il importe d'accepter l'autorité de cette vérité qui est un chemin de purification intellectuelle. Il doit consentir à ce que ses certitudes, ses acquis soient remis en cause, et prendre le risque de sortir de ses conforts. Une expérience qui le dépouille d'un moi encombrant, faisant enfin apparaître un Je qui tend à la semblance de celui de la Cause de toute vérité, ce qui le met devant un choix : aller jusqu'au bout des conséquences de sa quête ou lui tourner le dos. J'ai peine à croire, qu'un véritable philosophe puisse ne pas croire en Dieu, à moins qu'il ait engagé sa liberté de conscience dans un refus radical, définitif.
AUGUSTIN : - Dans ce cas, il n’est pas philosophe, car Dieu est la Vérité, la Cause Première de la philosophie, de la Sagesse ; n'en est-Il pas le Principe sans principe ?
ALBERT : - La vérité ne procède pas d'un accident ni d'une génération spontanée. Elle est la matrice des possibles contenus par les Puissances. Son principe est Dieu, Cause Première de tout ce qui existe, du créé. Le principe d'un objet, d'un sujet, d'un possible a pour Cause Première la Vérité, et la vérité est un Être, Dieu.
Toute la création visible et invisible est créée en vérité. Il me paraît difficile de justifier la rupture entre la philosophie et la Révélation, considérant que la fonction de la philosophie est un outil de recherche de la vérité, sachant que la Révélation déchire le voile de l'ignorance, et que, c'est par Elle que se comprend la raison d'être du créé et sa cause. La vérité surnaturelle rejoint la vérité naturelle, faisant se rejoindre les deux sagesses pour n’en faire plus qu'une ; la Sagesse surnaturelle assume la sagesse naturelle. C'est la signification première de l'Incarnation du Verbe : le sommet de la Sagesse surnaturelle assume, par l'Incarnation, la sagesse naturelle. Discerner la vérité implique de nommer la nature de l'objet, et d'identifier ses liens avec la création matérielle et le vivant ainsi que sa cause immatérielle. Une telle capacité intellectuelle vient du Principe de vérité, qui est Lui-même sans principe, et sans lequel, il ne serait possible ni de comprendre ni de se souvenir ni d'aimer la vérité pour elle-même.
JOSEPH : - La limite d'un philosophe en rupture avec la Révélation se dessine par cette interrogation : comment franchir le connaissable du créé sans le connaissable du révélé ? Car le connaissable du créé repousse celui qui l'observe au-delà de ce qu'il peut connaître de l'objet étudié.
THOMAS : - S'il est vrai que la Révélation n'a pas sa place dans une démonstration philosophique selon le canon actuel, il est tout aussi vrai de dire qu'il y a des démonstrations impossibles sans l'apport de la Révélation. Et, nous revenons toujours à la raison d'être de la philosophie qui est un simple outil au service de la recherche de la vérité.
Il est incompréhensible, que des philosophes catholiques s'inscrivent dans cette rupture idéologique avec la Révélation. Aujourd'hui, ils en sont à séparer la philosophie de sa Cause Instrumentale qui est la vérité qui, in fine, est le Verbe fait chair, Cause Finale. Ceux qui ont orchestré cette rupture et ceux qui y persévèrent révèlent un mal métaphysique profond, une pathologie de la conscience, de l'être, et tombent inexorablement dans la gnose surtout quand il s'agit de métaphysique, gnose qui s'est infiltrée dans les domaines scientifiques comme la physique et la génétique, et en métaphysique, elle emporte le métaphysicien dans une logorrhée délirante et cause de confusion pour celui qui l'écoute.
AUGUSTIN : - Pourquoi s'étonner des multiples maladies psychiatriques et autres dépressions ?
Elles sont, pour la plupart d'entre-elles, dues au rejet de la vérité, au refus d'une confrontation avec une interrogation intérieure métaphysique. La philosophie est devenue une mécanique froide, hors sol ; un cadre asséché, frigide et stérile qui favorise toutes les idéologies et l'orgueil jusqu'à la démence. Le vertige de la déraison(3).
JOSEPH : - Le mendiant de la sagesse ne peut s'accomplir en sagesse naturelle que s'il se dispose à s'ouvrir à la grâce pour se laisser rejoindre par la Sagesse surnaturelle. Le fondement de toute quête passe par l'acceptation de l'autorité de la vérité, qui purifie son l'intelligence, bouleversant toutes ses certitudes, expurgeant le trop plein du moi jusqu'à en être écorché, pour parvenir à ne plus faire qu'un avec la Vérité, qui est le Christ Jésus.
AUGUSTIN : - Dans une société chrétienne, la rupture de la philosophie avec la Révélation ne se justifie pas. Elle n'a pu être possible, parce-que, la hiérarchie de l’Église et son élite laïque se sont laissées infester par l'attraction des cultures païennes grecque et latine. Tous les deux se sont rendus complices de cette rupture, et parmi les acteurs importants se trouve le jésuite Francisco Suàrez qui discrédita saint Thomas d'Aquin en manipulant par touche successive la sémantique thomiste, jetant le doute par de subtiles questions.
Mais, en amont de ce drame, se trouve le courant nominaliste, ayant à sa tête Occam et Don John Duns Scott, ils affirmèrent qu'il ne pouvait se démontrer des mystères de la foi que la Révélation n'aurait pas explicitement communiqués. Ils ont porté atteinte au bien fondé de la métaphysique(4) ; à la suite, vient la Renaissance qui, sans prudence, renoua avec les cultures païennes grecque et latine, la rupture avec la Révélation devenait possible et très vite probable. René Descartes consomma cette rupture, puis viendront les Lumières et les Encyclopédistes. Afin de la rendre définitive, ils se sont employés à jeter l’opprobre sur l'époque médiévale. Il fallait achever saint Thomas d'Aquin et les scolastiques qui nous donnaient les moyens de leur résister, de les démystifier. Les philosophes humanistes ont porté un intérêt imprudent aux cultures païennes grecque et latine(5), formant progressivement des intellectuels néo-païens et aujourd'hui, les néo-modernistes sont infestés selon des modes intellectuels liés à leurs relations avec la vérité d'où la persistance racinaires des idéologies dont la virulence se manifeste de plus en plus.
THOMAS : - Descartes(6) consomma la rupture, par une inversion métaphysique, il affirma que l'existence passe avant la substance, ce que le cartésianisme nomme essence : « Je pense donc je suis ». Une affirmation qui inverse l'ordre de la création, inversion métaphysique. Avec son Discours de la Méthode ou le doute méthodique, il renforça cette inversion, et introduit le relativisme. Dans l'ordre de l'intelligence, il aura reproduit, d'une certaine manière, le péché originel, car son «Cogito ergo sum» excluant Dieu de l'intelligence alors qu'elle est un Attribut divin donné à l'homme, l'intellect agent, puisque, il en fait son principe d'existence. Il s'est appuyé sur le néoplatonisme fondé par Philon d'Alexandrie, Plotin, sa renaissance au Quattrocento avec Marsile Ficin et Jean Pic de la Mirandole etc.
JEROME : - La vérité n'est pas relative. Cette révolution de l'intelligence – au sens de renversement – favorisera et favorise toujours la surabondance des idéologies, une toxicité psychologique qui n'épargne aucun milieu ni même la hiérarchie de l’Église. Elle se constate chez les progressistes comme chez les ultras conservateurs qui eux, malgré leur protestation de fidélité au thomisme, développent un terrain psychologique qui enracine leurs idéologies sous une forme dès plus mortifère, du point de vue spirituel, les mondes des affects et des ressentiments avec ce besoin infernal d'ordre. C'est cet état intérieur qui les a empêchés de saisir la main tendue du Pape Benoît XVI. Mais, jusqu'au Pape Benoît XVI inclus, ce relativisme, cette inversion n'apparaît chez aucun successeur de Pierre. Il est regrettable que l'invitation que le Pape Benoît XVI nous faisait lors de son discours de Ratisbonne et d'autres n'eut aucun écho auprès des intellectuels catholiques. Nombreux sont ceux qui avaient déjà abandonné l'audace de la liberté, de la libre-parole. Ils n'ont pas eu le courage d'affronter l'arbitraire idéologique. Ils eussent entraîné avec eux une résistance plus vigoureuse pour combattre le néo-libéralisme génocidaire que nous subissons et, derrière lequel se dissimulent les mondialistes ainsi que les puissances du mal.
ALBERT : - La démystification des idéologies et le dévoilement des drames qu'elles ont générés après la chute du communisme en Europe, n'auront été qu’apparence, car par le canal du néo-libéralisme, toutes les idéologies triomphent dans les actes du quotidien et, pas les moindres meurtrières ; il suffit de s’intéresser aux exactions commises par les brigades nazies ukrainiennes, l'écologie terroriste. Le néo-libéralisme est, de ce point de vue, le chaudron de toutes ces idéologies moribondes qui, à la moindre occasion, exploseront en une violence dépassant ce que nous avons connue et que nous annonce le comportement des gauches au Parlement, ainsi que les furies d'une écologie génocidaire.
AUGUSTIN : - Nous n'avons qu'effleuré le concept de sagesse, nous devons le développer. Le mot sagesse a pour racine étymologique sapere qui signifie avoir de la saveur, avoir du discernement, faire œuvre de raison. La sagesse naturelle désigne la faculté de se diriger et de diriger selon la Loi Naturelle, la conscience morale ; la Sagesse Surnaturelle, c'est être dans une relation à la vérité qui permet de se laisser élever à la vérité surnaturelle et d'apporter à la raison sa dimension de salut, d'accomplissement intégral. C'est introduire le surnaturel dans le quotidien de la vie ordinaire, cet objectif doit faire l'objet d'une constante tension intérieure tout en sachant qu'il ne peut être atteint par la seule volonté, Dieu nous accorde sa grâce. Nous voyons les liens indispensables entre la sagesse et la vérité et donc, le rôle important de la philosophie, mais qui, elle, n'est pas la sagesse, mais un outil qui permet de l'atteindre. Le philosophe qui ne tend pas à s'accomplir en sagesse est un sot agité dans un pot-de-chambre.
JOSEPH : - Le tour d'horizon que nous venons de faire démontre l'urgence de se mettre au service de la vérité, d'entrer au cœur de la résistance en tenant bon les vertus sur lesquelles reposent notre civilisation chrétienne. Ne craignons pas d'être ce à quoi nous appelle notre baptême : une lumière dans le monde. Nous devons être cette lumière dans l’Église, pas celle qui est institutionnelle, qui se meurt sur ses kilomètres de trottoirs de sa prostitution, il faut s'en éloigner. Non, l’Église que nous devons servir est celle composée de vrais fidèles du Christ Jésus, elle ne marchande pas la doctrine et ne tourne pas le dos à la charité, ne manipule pas la compassion pour réduire le concept de responsabilité de l'acte. Elle n'a pas à plaire au monde. Il y a vraiment urgence à s'adresser d'abord à nos frère et sœurs fidèles au Christ, Souverain Bien, et de rejoindre les plus délaissés de nos sociétés transgressives, oppressives, inhumaines, génocidaires.
Le catholique est la lumière dans le monde. Et, pour être cette lumière, il faut être fol en Dieu.
ALBERT : - Je peux parler au nom de nous quatre, Joseph, nous publierons nos entretiens. Je propose de nous retrouver tous les jeudi et, changer d’endroit. Quelqu'un m'a indiqué un petit restaurant, Martine fait sa Cuisine. Il est près de la cathédrale, là où il y a un olivier planté au milieu d'une masse de béton, sans doute une excuse écologique. A jeudi prochain !
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1 C'est l a raison pour laquelle le Voile du Temple de Jérusalem s'est déchiré à l'heure où Jésus-Christ, le Verbe, mourrait sur la Croix. La Révélation faite à Moïse était accomplie.
2 Doctrine selon laquelle la vérité absolue ne peut être fondée que sur la Révélation, la foi.
3 Nietzsche.
4 Occam s'opposa frontalement à Thomas d'Aquin, et refusera toujours de faire examiner ses proposition par une commission de théologiens et de philosophes, il se fit protégé par des princes qui contestaient l'autorité abusive du Souverain Pontife dans les affaires politiques, une position justifiée et dont, sut profiter Occam et quelques uns de ses frères qui le suivront. Ce courant, le nominalisme aboutit au frémissement du matérialisme athée chez Wilclef et Huss et, jeta les possibles de l'hérésie de la réforme-protestante. L'erreur volontaire devient mensonge, duperie, elle ouvre une voie de puissance destructrice.
5 Ce que démontre Mgr Jean-Joseph Gaume, historien dans son œuvre La Révolution, chez ESR
6 Descartes pendant de longues années s'adonnera à l'occultisme, il sera membre de la rose-Croix, qui fut surtout un courant de pensées assez discret très antichrétien et anticatholique. Il dissimula ses intentions derrière un brillant intellectuel certain et, sut se ménager des relations y compris au sein de l’Église pour se protéger. L'élite catholique était massivement gangrenée par l'humanisme de la Renaissance et donc peut avertie de ses dangers et de sa capacité à corrompre les intelligences.