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LA VICTOIRE DE TOLBIAC : "LA VÉRITÉ REND LIBRE"

Photo du rédacteur: Pierre AubritPierre Aubrit

Dernière mise à jour : 6 janv.


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ARISTOTE


 

 



L'HOMME

CE

PROJET DE VÉRITÉ ET D'AMOUR

 

 


 

INTRODUCTION GÉNÉRALE

 




Qu'est-ce que l'homme ? une question qui n'est plus d'actualité. Elle n'est plus audible, mais tous en bavardent sans plus connaître le sens de ce mot : homme. Les discoureurs en jabotent par des prismes de confort ; ils se convainquent de détenir la docte réponse, alors qu'ils transvasent leurs méchants parfums : individualisme, relativisme, rationalisme, libertinisme, athéisme, matérialisme scientifique, wokisme, noachisme etc.

Nos sociétés rebelles, en permanence insurrectionnelles sont contre tout ce qui peut les élever des salissures imposées, injectées. Elles sont sinistrées intellectuellement, moralement et spirituellement, et indifférentes à la recherche de la vérité.

S'interroger sur l'homme revient presque à tenter de remonter les chutes du Niagara en saisissant l'eau cascadante. Notre humanité est désarticulée.

Les difficultés accumulées sont des opportunités qui sollicitent le meilleur de chacun. Le catholique est le plus apte et le plus attendu à reprendre la question, mais aussi le plus haï, parce qu'il ne sait plus dire ; sa mission est de réaffirmer que l'homme est un projet de vérité et d'amour.

Reprendre cette interrogation, c'est poursuivre une quête débutée par Abel le Juste, interloqué par la colère meurtrière de son frère Caïn, en se laissant oindre par la vérité et lui permettre de le dévorer.

L'homme contemporain peut-il retrouver sa place ? sans entreprendre de revisiter les certitudes que la non-culture de nos sociétés lui déversent depuis l'origine en passant par la Renaissance, les Lumières et les Encyclopédistes. Il ne parviendra à se réapproprier son identité intégrale, que s'il affronte le marteau et l'enclume des idéologies ; il y a urgence à ce qu'il retrouve l'intelligence de la loi naturelle et qu'il reprenne fermement la garde du cœur ?

La Providence divine ordonne toute chose vers le bien supérieur, même le mal. Aussi, aider à ce que chacun retrouve le sens et l'intelligence de ce qu'il est, fait écho à la présentation que fait Pilate de Jésus outragé dans le prétoire romain : "Ecce Homo", Voici l'Homme !  

N'est-ce pas de la responsabilité du catholique de le ramasser de nouveau, comme l'ont fait les premiers chrétiens dans le prétoire d'une humanité transgressive, profanatrice de la vie, du sourire de l'innocent ?  Oui, c'est l'Homme, notre Dieu et Sauveur ! Le chemin de vérité et d'amour qu'il ne faut pas délaisser en friches ; chemin d'humilité, éclairé par une grandeur et une dignité consubstantielle à sa nature humaine. Grandeur et dignité qui nous outrepassent, car elles sont ce qu'est Dieu en nous. 

 

La vérité est le principe du créé visible et invisible. De tout le vivant, l'homme est le seul qui la rejette, alors qu'elle est lui. Comment ne pas la rechercher ?  pour tout homme capable de raison. N'est-elle pas nécessaire à sa mission première ? qui est d'exercer sa domination sur la Terre. N'est-il pas naturel et surnaturel qu'il se mette en quête de la trouver ? Ne commettrait-il pas une faute grave en n'y répondant pas ? puisqu'il lui est ordonné.

 

Dieu ne pourrait réaliser en nous sa ressemblance sans s'introduire en nous, puisqu'il est la vérité ; mais sans la raison, nous serions amputés des deux jambes. N'est-il pas illégitime que les "Saint-Just" de la pensée unique nous refusent l'usage de la raison en prétextant que notre foi lui serait incompatible ? Bêtise a toujours épousé orgueil intellectuel, et la vérité et le bon sens les achoppent au tournant de la dernière ligne droite de l'histoire.

 

La quête de la vérité est la poursuite de la sagesse, ce qui légitime la démarche philosophique. Dans l'Antiquité les sages grecs et romains considéraient la philosophie pareillement à un contenant des sciences et leur liant. Ils ne la voyaient pas comme une science en elle-même.


Saint Justin de Naplouse est le premier Père de l'Église à introduire la philosophie, une démarche pastorale et intellectuelle que développeront à sa suite les Pères.

Saint Anselme de Cantorbéry[1] structurera la pensée philosophique des Pères, et l'ordonnera explicitement à la compréhension de la Révélation. Il fondera l'École Scolastique. Elle atteindra son apogée avec saint Thomas d'Aquin, Duns Scot.

La scolastique démontra la capacité de l'Église à faire un juste usage de la raison. Elle s'appropriera le meilleur des courants philosophiques païens pour expliquer le contenu de la Révélation qui recèle tous les concepts possibles.


Pourquoi serait-il interdit et impossible que la culture chrétienne ait sa propre philosophie ? En quoi, cela dérange-t-il les bien-pensants des loges, de la république issus des Lumières et autres Encyclopédistes ? La volonté de séparer la philosophie de la théologie vient des néo-platoniciens dont les chefs de files, au plus près de nous, ont été René Descartes, Spinoza, les Lumières et les Encyclopédistes, et plus en amont, Plotin, et le courant nominaliste.

Pourquoi, et sur quelle base légitime, nous faudrait-il nous y soumettre ?


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[1] Il est considéré comme le Père fondateur de l'École Scolastique.



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LA VÉRITÉ EST LUMIÈRE



Le mot vérité vient de la racine indo-européenne "wer" qui a donné la racine latine " verus" dont il a été tiré  "vrai". Le mot "vérité" est associé au mot "révélation" qui lui vient du mot "voile". La vérité déchire le voile ! c'est que signifie la Révélation accomplie par la mort du Rédempteur et sa Résurrection ; le voile du Temple se déchire à l'instant précis où Jésus remet son esprit à son Père des Cieux.

La vérité est lumière. Elle est consubstantielle à l'homme, car sans elle il n'y aurait pas de ressemblance possible à Dieu. Elle est le principe de cohérence de l'homme et pour la société. La substance de tout le créé. Sa recherche est inhérente à l'homme, une nécessité depuis le péché originel. Il témoigne de la vérité en rendant compte de notre espérance : "Soyez toujours prêts à rendre raison de l'espérance qui est en vous." Elle l'invite à la rechercher en partant de l'autorité  du créé afin que l'invisible se laisse toucher et vienne à lui.

 

Dès l'instant de l'animation au premier génome, une relation personnelle s'établit entre la vérité et le petit-homme en voie d'accomplissement. Une relation, dont les interactions s'étendent à Dieu le Père, créateur de son âme, aux parents, à l'environnement affectif, à la société, à la création. Elle est constitutive de la cause instrumentale, le disposant à la connaissance intuitive et raisonnable. Les interrelations avec le créé et le prochain l'éduquent à l'intelligence de la loi naturelle. La vérité participe à la conscience de son existence personnelle, de son identité originelle. Elle le structure intérieurement, contribuant à l'affirmation de sa personnalité.

En tant que fidèles de Jésus-Christ, nous nous offrons à Dieu pour qu'Il nous configure à la Vérité qu'Il est : "La vérité éclaire l'intelligence et donne forme à la liberté de l'homme, qui, de cette manière, est amené à connaître et à aimer le Seigneur. Les hommes deviennent lumière dans le Seigneur et enfants de la lumière, et ils se sanctifient par l'obéissance à la vérité[1]." "Nous ferons en lui notre demeure.[2]"

 

La recherche de la vérité impose une rigueur morale. Elle conditionne la cohérence de toute culture si elle est fondée sur l'autorité de la vérité de l'objet observé, par exemple : un caillou a pour substance d'être un minéral, ce qui fonde son identité générique, c'est sa première vérité ; être un caillou ou un rocher ou une montagne ou un gravier ou une pierre est de l'ordre de l'accident, mais chacune de ces singularités a l'autorité de la vérité qu'il contient et qu'il est, ce qui se désigne par vérité du réel.

 

La Révélation oblige à rechercher la vérité quoi qu'elle se soit donnée par elle, mais elle exige de la rechercher dans le réel, une nécessité pour que s'ouvre la porte du surnaturel. La grâce soutient la démarche, puisque sans elle, il n'est pas possible de répondre à l'ordre de dominer la création. Cette obéissance exigée par Dieu passe par sa connaissance, sa compréhension depuis la faute originelle. Les conditions sont alors réunies pour atteindre la sagesse naturelle, ce qui permet à la Sagesse surnaturelle de rejoindre le mendiant de la vérité. Il ne s'agit pas de camper une posture volontariste, la Sagesse ne se conquière pas, elle vient à nous si nous y sommes préparés par le difficile chemin de l'humilité, du dépouillement :

"Il est nécessaire d'accomplir un pas supplémentaire. L'homme veut connaître – il veut la vérité. La vérité est avant tout un élément en relation avec le fait de voir, de comprendre, avec la theoria, comme l'appelle la tradition grecque. En établissant une corrélation entre les Béatitudes du Discours sur la Montagne et les dons de l'Esprit mentionnés dans Isaïe 11, Augustin a affirmé une réciprocité entre 'scientia' et 'tristitia' : le simple savoir, dit-il, rend triste. Mais la vérité signifie davantage que le savoir : la connaissance de la vérité a pour objectif la connaissance du bien. Tel est le sens de l'interrogation socratique : quel est le bien qui nous rend vrais ? La vérité nous rend bons, et la bonté est vraie : tel est l'optimisme qui est contenu dans la foi chrétienne, car à celle-ci a été accordée la vision du Logos, de la Raison créatrice qui, dans l'Incarnation de Dieu, s'est en même temps révélée comme le Bien, comme la Bonté elle-même[3] ".


La Vérité a son principe en Dieu qui a pris chair dans la personne humaine de Jésus de Nazareth, fils de Joseph et de Marie, le descendant de David. L'Église la rend visible.

 

Il n'y a pas d'équivalence entre les religions, puisque Jésus-Christ est l'unique porte du salut, et qu'Il a institué son Église à laquelle Il s'est uni sur la Croix. Il est l'unique porte de salut. N'est-Il pas le chemin, la vérité et la vie ?


Si la vérité se reçoit dans la foi, sa substance intellectuelle est la Doctrine infaillible de l'Église catholique romaine. Elle s'appréhende par la raison ; sans elle, ni la grâce, ni la foi, ni la Révélation ne sont ni opérantes ni cohérentes. Il n'y aurait pas de doctrine. Dieu est cohérent : en se révélant, il révèle l'homme à lui-même et le sollicite autant par la foi que par la raison, ce qui n'excuse en rien l'intellectualisme péché d'auto-complaisance envers son intelligence si chère à nos théologiens et philosophes.


La création est une pré-révélation, comme l'enseigne saint Paul l'Apôtre : "Que la création chante la gloire de Dieu." Dieu se révèle à l'homme en raison du péché originel, Il pose un acte de miséricorde et de justice. En venant à lui, Il lui découvre les raisons de son existence : il est un projet de vérité et d'amour.


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[1] St Jean-Paul II, Pape, Veritatis Splendor – encyclique.

 

[2] Genèse


[3] Extrait du discours du Pape Benoît XVI qu'il devait prononcer à l'université La Sapienza de Rome, fondée par le Pape Boniface VIII.

 




L'HOMME

ACTEUR DE SON ACCOMPLISSEMENT



L'homme est acteur de l'accomplissement des temps, il co-écrit l'histoire avec Dieu ; qu'il soit croyant ou athée, il n'y a qu'une histoire, celle du salut.

Le fidèle catholique est un acteur déterminent, il est la torche des vertus. En effet, quel que soit le contexte, il témoigne de l'espérance qui l'habite, et donc de la vérité : " La vérité vous rendra libres. Et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre[1]." Le mendiant de la vérité fait entendre l'appel du Seigneur sur la Croix : "J'attirerai tous les hommes à moi" ; "J'ai soif !" S'il s'en détourne, c'est aux puissances du mal qu'il se livre et perd sa fécondité dans l'ordre du bien.


Les générations de la Seconde guerre Mondiale et celles de nos enfants et petits-enfants négocient un virage décisif et conclusif de l'histoire. Elles affrontent les conséquences des forces, toujours actives et destructrices dressées contre Dieu et l'homme juste. Elles nous ont enlevé les moyens de cet affrontement moral et spirituel veillant à nous ensevelir sous les charges du mal.


Ces puissances dévastatrices accélèrent leur corruption universelle, signifiée récemment par la pandémie de la Covid 19, l'incendie criminel de la cathédrale Notre Dame de Paris, QR Cod de la Porte Sainte. L'organisation de cette guerre à la fondation de la Ligue Hanséatique au XIIème siècle, favorisant une structure politico-religieuse anglo-saxonne qui se fédérera en puissance impérialiste se jouant de tous les courants politiques. Elle amènera le premier conflit mondial et surtout mondialiste, qui échouera à la Bataille de Bouvines avec la victoire de la France, fille aînée de l'Église, le 27 juillet 1114. Les conflits suscités par les courants mondialistes masqueront leurs véritables intentions, ils se dévoileront avec la Révolution 1789. S'il est vrai que les projets mondialistes donnent l'impression d'être tenus en échec, il est dangereux et stupide de le croire, de faire de l'angélisme. La bête est peut-être blessée, sa vigueur de destruction se reconstitue, car il faut que tout s'accomplisse pour que la justice et la miséricorde soient évidentes.

Nos générations ont besoin que la vérité ne cesse pas d'être proclamée, même si elles l'ignorent ou la rejettent. Les efforts faits en ce sens aident le triomphe du ciel sur les puissances du mal, et qu'importe s'ils ne sont pas couronnés de succès mondains, tout se passe dans l'invisible en ce moment.


Il ne faut pas considérer comme irréversible la décadence des nations ni le fait qu'elles soient provisoirement soumises à ces puissances de l'enfer. Le catholique comme le juste est une lumière qui ne s'éteindra pas sauf, quand le Jour du Seigneur s'imposera. Le catholique fidèle et le juste sont éprouvés, marginalisés, en exode dans son Église, dans sa patrie et dans le monde. Le fidèle du Seigneur se doit de se laisser enfermer dans la nuit du Mont des Oliviers jusqu'à l'aube de la Résurrection.

 

La première particule de matière inconnue et le temps ouvrent l'histoire. Ils contiennent l'obsolescence de leur substance originelle et non pas leur nature. Ces deux éléments indissociables et constants forment la toile sur laquelle l'histoire s'écrit.

Selon certaines écoles de pensée, l'histoire débuterait à l'apparition de l'écriture. La parole n'est-elle pas le second acte après la pensée ? S'il n'y a pas d'histoire avant l'écriture, pourquoi avoir créé la paléontologie et qualifié de préhistoire ce qui était avant l'écrit ? La préhistoire n'est-elle pas de l'histoire ? Au temps de Noé, selon la bienheureuse A. C. Emmerich, l'écriture existait[2].

 

Pourquoi nous faudrait-il aborder l'histoire avec les préalables idéologiques ? positivisme, naturalisme, matérialisme scientifique, évolutionnisme etc. Pouvons-nous ignorer l'importance de la parole, du verbe ? La Parole du Verbe n'est-elle celle qui crée, et donc, ouvre l'histoire, puisqu'Elle crée la matière et le temps dans le même instant T. ?  Adam nomme-t-il pas les espèces de l'ordre animal, et qui n'accueille-t-il  Ève par cette parole : "la chair de ma chair" ? Le mal n'est-il pas introduit dans la création par la parole d'Ève ?

 

Les versets 18 à 20 ch. 2 de la Genèse confirment qu'Adam et Ève écrivent l'histoire, puisqu'ils s'impliquent dans la révolte de Lucifer contre Dieu. N'ont-ils pas rendu possible la formation du premier champ mémoriel interrelationnel du mal[3] ? provocant un effondrement universel qui, sur une échelle de cent degrés, fait tomber l'état de la création de cent à cinq degrés selon les observations de la physique quantique de l'École de Copenhague.


Le Verbe incarné rétablit la primauté de la vérité et de l'amour dans la cité de l'homme. La quête de la sagesse naturelle et surnaturelle devient pour le chrétien  une exigence de vie et le chemin du salut. Le sacrement du baptême rétablit en lui tous les possibles contenus dans les trois Puissances divines. C'est toute l'histoire depuis la première particule de matière inconnue, que Jésus-Christ rétablit, récapitule en vue de son accomplissement surnaturel.


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[1] Jean 8, 32


[2] Les mystères de l'Ancienne alliance.


[3] Le champ mémoriel inter-relationnel du mal est la conséquence immédiate du péché originel ou collapsus de la création. Il est la pierre du mal introduit dans notre monde à partir de laquelle d'autres champs de cette nature vont se constituer selon l'intention de l'homme de péché. La Passion de Jésus-Christ ne les a pas supprimés, mais Il nous donne les moyens de nous en défendre par une surabondance d'amour et de vérité.



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LA PHILOSOPHIE



La philosophie n'est qu'un outil utilisé pour la recherche de la vérité en vue de la sagesse, mais elle n'est pas indispensable pour le salut; elle n'est pas une science première. Le courant nominaliste, parmi ses nombreuses nocivités, permettra aux néo-platoniciens René Descartes, Spinoza, les Lumières et les Encyclopédites de l'imposer comme une science. Elle n'était pas perçue comme telle par les pères fondateurs de la philosophie.

Les philosophes grecs, qui devaient beaucoup aux Celtes[1], la voyaient comme le contenant de toutes les sciences et leur liant, d'où le terme philo qui signifie ami et sophia qui signifie science  ou sagesse. Elle était pour eux une technique de recherche de la vérité, et non une fin. Ces philosophes étaient considérés comme des sages par l'ampleur de leurs connaissances, mais certains ne se départaient pas de l'attitude du mendiant de la vérité. Les mendiants de la vérité sont toujours des élèves, ce fut là toute l'intelligence de Socrate, d'Aristote ; ils atteignirent un sommet de sagesse naturelle au point qu'ils eurent la grâce de découvrir par la raison qu'il existait un Dieu unique, ils en avaient fait une expérience intellectuelle.


Saint Justin le philosophe est le premier à introduire la philosophie dans sa prédication. Les Pères de l'Église poursuivent sa démarche qui aboutit à l'École Scolastique, elle atteint son apogée au XIIIe siècle avec saint Thomas d'Aquin[2] et Dun Scot[3]. Elle domine l'époque médiévale. La scolastique prend le meilleur des philosophies païennes[4] en purgeant ce que leur discours contenait d'erreurs. Le XIIIème est le théâtre d'un premier affrontement, opposant la scolastique au nominalisme ; ce fut une crise majeure dont la gravité n'a peut-être pas été saisi dans toute son amplitude sur le long cours.


Le nominalisme[5] s'inscrit dans la mouvance néo-platonicienne. Il remet en cause le bien-fondé de la métaphysique au prétexte faux : qu'il ne peut se connaître de Dieu  que ce qu'Il a révélé de Lui directement. Il inocule les ferments du relativisme.


Deux figurent domineront ce courant : Guillaume d'Ockham, franciscain, et John Wyclif, prêtre séculier, tous les deux de nationalité anglaise. Ils remettront en cause l'institution humaine de l'Église, de ce fait, ils prépareront le terrain à l'émergence des idéologies, à l'hérésie schismatique de la réforme-protestante et au jansénisme. Il a influencé l'hérésie des fraticelles[6]; ils se rendront coupables de rapines, de violences, d'assassinats[7], annonçant les guerres de religion, les révolutions matérialistes des XIXe et XXe siècles.

Le nominalisme s'est prolongé dans l'hérésie de la "Théologie de la libération", qui doit aussi beaucoup à la crise du "modernisme", et à l'influence du communisme dans la crise post-conciliaire.


La recherche de la vérité n'est plus un absolu pas plus que celle de la sagesse ; pour les théologiens et philosophes il s'agit de ne pas trop déplaire au monde et à ses princes, et d'occuper les espaces médiatiques ce qui demande une posture conciliante. Il y a tant de formes enchanteresses de se prostituer !

 

Le relativiste et le rationalisme sont issue du néo-platonisme, ainsi que toutes les idéologies et écoles philosophiques qui se succéderont à partir de René Descartes. Ces courants développent un esprit d'intolérance, ils n'acceptent pas la contradiction. Ils rejettent toute certitude ; et quant à ceux qui ont le courage de témoigner de la vérité, ils sont accusés d'intolérance et de fascisme. Ils veillent à ce que le contradicteur devienne inaudible[8].


Dans l'Église, depuis le Second Concile du Vatican, il s'observe la même montée de l'intolérance avec le développement  d'une forme nouvelle de despotisme, générant des attitudes contraires à la charité, à la foi, aggravant la confusion doctrinale.


Ces seigneurs modernes de la pensée inféconde sont les dévastateurs de la société. Ils considèrent la vérité comme relative, voire inutile ; ils ne s'aperçoivent pas à quel point les ténèbres les enlacent. Ils imposent aux autres des règles émanant de leur vie déréglée, une insuffisance à l'espérance et à la miséricorde. Ils se constituent un cadre fermé dans lequel n'est énoncé que des propositions en lien avec leurs idées. Dans cette zone de repli de l'intelligence et de malveillance, ils cultivent, par trituration, des éléments parcellaires de la vérité, mettant en accusation tout opposant au nom d'un intérêt général de leur conception[9]. Ils collaborent aux révolutions, aux génocides dont ils s'efforcent de n'en pas porter la responsabilité : "ni responsables, ni coupable". Ces pyrrhiques de la raison triomphent dans leurs apanages médiatiques et, dans la hiérarchie institutionnelle de l'Église catholique. Des agités tragiques du bocal !


Il se comprend, pourquoi la métaphysique n'est plus guère enseignée, puisqu'elle impose l'autorité de la vérité du réel, à laquelle s'opposent ces philosophes et idéologues de la nuit sans étoile. La médiocrité est comme la mauvaise herbe, elle ne demande qu'à se répandre telle l'ambroisie et à s'épandre tel le lisier pour tuer.



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[1] Selon le témoignage des penseurs présocratiques

 

[2] Toutefois, si l'œuvre de saint Thomas ne contient aucune erreur doctrinale, il est évident que son œuvre reste ouverte et, qu'en philosophie elle est inachevée et souffre d'erreurs liées au manque de connaissance scientifique. Il est bon de rappeler, que le Magistère infaillible de l'Église n'a toutefois pas donné un sceau d'infaillibilité à l'œuvre gigantesque de saint Thomas.

 

[3] Duns Scot, le zélateur de l'Immaculée Conception, était un franciscain, faisant partie de l'élite de l'École Scolastique. Il a fondé les bases théologiques de la définition du dogme de l'Immaculée Conception. Cependant, il est injustement considéré comme nominaliste bien qu'il en fût totalement éloigné. Une accusation mensongère, qui a pour cause sa contribution au dogme de l'Immaculée Conception que le Corps Mystique appelait de ses vœux. La prévention à son égard persiste dans l'Église, soit par ignorance, soit de manière intentionnelle, car sa dévotion mariale dérange. La Renaissance, ainsi que les Lumières et les Encyclopédistes en s'attaquant à l'époque médiévale, visaient les figures comme saint Thomas d'Aquin et Duns Scot, car leurs enseignements donnaient la matière à les  contenir, à affaiblir leur nocivité.

 

[4] C'est saint Anselme de Cantorbéry, Auteur du Monologion et du Proslogion, qui fonda avec d'autre la scolastique, qui consistait à prendre ce qu'il y avait de bon et de juste dans les philosophes grecques afin de comprendre et d'expliquer la Révélation. Il fut fait docteur Magnifique. La scolastique n'a jamais eu l'intention de christianiser une culture élevée sur le paganisme. L'Église a considéré avec raison que le Saint Esprit avait soufflé chez les grecques qui avaient les dispositions à comprendre la création par une démarche naturelle.

 

[5] Le courant nominaliste voit le jour dans l'ombre de l'alliance Hanséatique et après la bataille de Bouvines. Il surgit en Angleterre et les principaux acteurs seront protégés par les Maisons anglo-saxonnes, celles qui s'engageront dans l'hérésie schismatique de la réforme-protestante. Ces événements sont dans la roue de la première étape pratique des sociétés secrètes anti-chrétiennes en vue d'un messianisme politique et mondial. Quand trois événements convergent vers le même but, affaiblir la chrétienté catholique, il ne s'agit ni de hasard ni de coïncidence.

 

[6] Est une dissidence des franciscains, dits les spirituels, certains refusèrent de se soumettre à une normalisation de l'ordre, et tombèrent dans la violence. Ils peuvent être considérés comme les prémices des révolutions matérialistes.

 

[7] Le principal instigateur sera Pierre de Jean Olivi, dit Ubertin de Casale.

[8] C'est ce qui se passe en ce moment au Vatican en vue de la clôture du synode sur la synodalité : l'occupant illégitime du Siège de Pierre a inventé sept nouveaux péchés graves qui accuse celui qui défend la Doctrine. C'est le retour du sanhédrin.

 

[9] Cf. Les vies de Descartes, occultiste, de Marx et d'Engels vouées aux puissances du mal : Karl Marx et Satan de Richard Wurmband ed. Apostolat des Éditions


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RENÉ DESCARTES

 L'ATTILA DE LA CHRÉTIENTÉ




 René Descartes, tout en se réclamant de confession catholique, mais fréquentant des sociétés occultes anti-chrétiennes, mettra son intelligence à affaiblir la civilisation chrétienne et les fondements doctrinaux de l'Église Catholique. S'il a pu se jouer des hommes, il ne parvint pas à se jouer de Dieu ; il mourut en Suède, de froid soit dans le feu de la glace et sans les sacrements.  Son travail sanctionnera la rupture définitive de la philosophie avec la Révélation. Il aura eu toute liberté pour introduire des concepts aussi destructeurs que le relativisme et le rationalisme. En introduisant l'anti-méthode du doute raisonnable, il a aboli l'autorité de la vérité du réel. C'est le venin le plus dévastateur inoculé à la civilisation chrétienne poursuivant sa malfaisance. Il aura renversé la métaphysique en plaçant l'existence avant la Cause Première, Dieu Créateur : "Je pense, donc je suis" faisant de l'homme sa propre cause. En poursuivant et appliquant son raisonnement, les idéologues nazis et communistes et aujourd'hui, les courants mondialistes ont leur justification : les handicapés mentaux et physiques ont perdu le droit de vivre. Le projet de fin de vie est directement issu de cette perversion.

Descartes, post-mortem, accorde une légitimité intellectuelle  à tous les génocides et génocidaires. Il aura renforcé les possibles du péché contre l'Esprit de vérité au cœur de la société chrétienne et les possibles contre la vie en son début et en sa fin naturelle. Il a étendu le champ mémoriel interrelationnel qu'Ève a ouvert en conversant avec le Serpent du Jardin d'Éden.

 

Si la philosophie n'est plus une recherche de la vérité, à quoi sert-elle ? La vérité  est ce qui nous relie à Dieu, à la création, à nous-même et à la société. Elle est introduite en nous à l'instant de notre animation. Nous lui sommes ordonnés. Il est dans l'ordre naturel et surnaturel que nous la recherchions, puisque nous sommes blessés par les effets du péché originel.

Dieu en est le Principe étant la Vérité même. Il ne se donne de l'être que ce qui est de sa nature. L'homme n'est-il pas créé par elle et ne vit-il pas en elle ? Sans elle, il n'est pas possible d'être libre, ce qui induit qu'elle structure la personne que nous sommes : " …la vérité éclaire l'intelligence et donne sa forme à la liberté de l'homme, qui, de cette façon, est amenée à connaître et à aimer le Seigneur[1]." Toutefois, elle ne peut pas le structurer sans la raison.

Les athées, les mondains et les apostats se perdent dans la question de Pilate : "Qu'est-ce que la vérité ?".

Une question, qui, si chez Pilate reste rhétorique, elle se transforme en gouffre mortel en s'adressant à Jésus. En effet, ni Pilate, ni les mondains, ni les idéologues ne peuvent comprendre le silence de Jésus. Un silence qui les exclut du parvis du Temple, que Jésus charge de vérité et d'amour, puisqu'Il l'habite. Le fidèle fait sien ce silence, le dressant en un mur infranchissable contre les puissances destructrices ; il se doit de l'investir pour que s'épanouissent en lui les possibles de vérité et d'amour. N'est-ce pas la raison du martyre de Thomas More qui se tait face aux dérives immorales d'Henri VIII ? La puissance de la Parole naît du silence de Dieu, et par lui nous fait entrer dans sa propre contemplation. Dieu n'est-Il pas d'abord silence ? Sa Pensée, qui est silence, ne précède-t-elle pas sa Parole créatrice ? Les trois Personnes de la Très Sainte Trinité, Dieu Unique se tenaient dans le silence de l'amour-lumière-fécondant afin que tout ce qui devait être soit ?

La spiration d'amour et de vérité entre les trois Personnes est y atteignable pour nous, mais son rayonnement nous touche, tout en demeurant une non-connaissance[2]du révélé. La question de Pilate : « Qu'est-ce que la vérité ? », nous sollicite jusque dans nos tripes, car de notre réponse la nature de notre immortalité se détermine, prenant sa forme et sa substance définitivement par l'ultime acte de notre liberté.


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[1] Pape st Jean-Paul II, Veritatis Splendor

 

[2] Ce terme désigne la frontière infranchissable de la connaissance d'un objet ou sujet, elle n'est franchie que par l'âme bienheureuse.


Jésus ne s'affirmerait pas le Chemin et la Vérité, qu'Il nous invite à suivre, s'Il nous en savait incapables. Il eût été cruel qu'Il l'affirmât sachant que nous ne pourrions pas Le suivre. Or, c'est par la vérité et l'amour que nous le suivons. Dieu ne commande pas ce qui est impossible, mais depuis le péché originel, nous ne pouvons pas agir sans la grâce.


Le dialogue entre Adam, Ève et Dieu, au soir de la consommation du péché, démontre que nous sommes capables de vérité ; autrement, nous ne serions pas à l'image du Créateur, et nous ne pourrions pas accéder à sa ressemblance en vue de la vision béatifique. Dieu n'aurait pas fait la Promesse du salut.


La vérité est unique, puisque son principe est en Dieu : "Je suis le chemin, la vérité et la vie". Dans la création, elle se manifeste sous des formes et des substances différentes. En la recherchant, elle vient à nous, comme en témoignent Socrate, Aristote, saint Charles de Foucault, saint Augustin d'Hippone. Si nous ne la recherchons pas, nous perdons le sens de ce que nous sommes, le mensonge et l'illusion prennent sa place. Nous nous retrouverons alors dans la posture d'un visiteur de musée, figé devant un tableau représentant la vérité, sans jamais la comprendre ni la faire sienne. Une esthétique froide, inféconde. Il ne nous est pas possible de la désirer si elle ne fait pas intrinsèquement partie de notre être, de notre personne, dès le premier génome : "Aucun homme ne peut se dérober aux questions fondamentales : Que dois-je faire ? Comment discerner le bien du mal ? La réponse n'est possible que grâce à la splendeur de la vérité qui éclaire les profondeurs de l'esprit humain, comme le dit le psalmiste : "Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Faites lever sur nous, Seigneur, la lumière de votre face" (Ps 4,7)." De même que nul ne peut aimer s'il n'a pas l'amour en lui. Le Pape saint Jean-Paul II écrit : "La splendeur de la vérité se reflète dans toutes les œuvres du Créateur et, d'une manière particulière, dans l'homme créé à l'image de Dieu.[1]"


Le mensonge détruit le menteur aussi pernicieusement qu'une tumeur maligne. Les lois qui s'opposent la Loi Naturelle, démontrent que les débats sur ces sujets ont été délibérément faussés par la manipulation de la vérité et le refus d'une argumentation posée par la raison. Depuis l'hérésie de la Réforme-protestante, les puissances qui se réclament de la démocratie œuvrent à la destruction de nos libertés ; notamment celles liées à notre conscience morale et surnaturelle.


Socrate et Aristote ont eu la grâce de reconnaître l'existence de Dieu, l'Unique, par leur droiture. La Révélation, de Moïse au dernier apôtre, a ouvert des horizons qui nous étaient fermés, une évolution qui fit dire à saint Augustin : "… la vérité signifie davantage que le savoir ; la connaissance de la vérité a pour objectif la connaissance du Bien." La vérité et l'amour ont tous les deux un lien de nécessité. Ils forment le sceau de l'homme de bien et surtout de l'homme de Dieu. Ils nous donnent le goût du ciel : " De ce fait, la réponse décisive à toute interrogation de l'homme, en particulier à ses interrogations religieuses et morales, est donnée par Jésus-Christ lui-même, comme le rappelle le deuxième concile du Vatican : "En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné." Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation.[2]"


La vérité n'est pas relative. Elle est ou n'est pas. L'Absolu n'est pas relatif : "Que ton oui soit oui et que ton non soit non". Pourquoi, un catholique devrait-il se soumettre à ce qui est contraire à la vérité et à la Révélation ?


Le relativisme est une longue agonie de l'intelligence et de l'âme, qui emprisonne celui qui y adhère. Le doute n'est pas une méthode de recherche de la vérité, mais le venin du Menteur.


_________________________

[1] Idem

 

[2] St Jean-Paul II, pape, Veritatis Splendor n° 2, encyclique.



Le pape Benoît XVI dénonce la rupture entre la philosophie et la théologie : "Deux disciplines distinctes, qui doivent entretenir entre elles des relations sans confusion ni séparation". La théologie utilise la raison pour explorer le contenu de la Révélation, élargissant le champ d'investigation de la philosophie. Celle-ci veille, quant à elle, à ce que la pensée chrétienne ne verse pas dans l'irrationnel. La rupture entre la philosophie et la théologie a des conséquences se prolongeant jusqu'à nous, allant vers une conclusion qui fait trembler le monde angélique. Nos philosophes de la rupture sont enfermés dans des contradictions insurmontables, qui les poussent toujours plus vers le rejet de la Révélation et le dénigrement de l'Église. Une fuite en avant suicidaire. Ils distordent la vérité des faits de l'histoire pour justifier leur haine du Christ comme ces lamentables pseudo-philosophes, purs-sangs médiatiques, incarnant le magistère du déni de la rigueur intellectuelle et de la vérité avec la séduction glacée d'un Méphisto.


Les souffrances physiques, morales et psychiques ont également pour cause l'entêtement à refuser la vérité. La montée de la violence dans les sociétés l'illustre. Il est déplorable de constater que, parmi la hiérarchie de l'Église, cette rupture persiste et continue d'entraîner des conséquences désastreuses et destructrices. Le synode sur la synodalité aggravera l'extension du mal.


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