top of page
Photo du rédacteurPierre Aubrit

LA VICTOIRE DE TOLBIAC N°2 La Création : Matière et temps @P. C. Aubrit St Pol

Dernière mise à jour : 11 nov.


(VOUS RETROUVEREZ LES ARTICLES PAR CATEGORIE ET A LA SUITE EN CLIQUANT SUR BLOG ET PLUS)








DE LA CRÉATION

 



 

Introduction

Je me réfère au récit de la création du livre de la Genèse[1]. Les Écritures Saintes sont exemptes d'erreur, elles sont Parole de vie. Je m'éloigne du discours  des milieux scientifiques qui interprètent les résultats de leurs recherches en fonction de la grille cartésienne et rationaliste, sans considérer l'Ancien et Nouveau Testaments. Pourquoi accepterais-je leurs hypothèses comme des vérités acquises ? alors que ces milieux sont influencés par des idéologies, des intérêts financiers, voire des stratégies géopolitiques. Pourquoi serait-il interdit de remettre en question les fondements de la culture anti-chrétienne qui ne cesse de s'imposer sur les peuples depuis les Lumières et les Encyclopédistes ? Selon moi, un catholique doit aborder ces sujets avec la raison autant qu'avec la foi, une attitude qui prévient les dérives fondamentalistes et évite toute forme d'enfermement.

Je m'interroge ici sur l'origine de la matière et du temps, ainsi que sur celle de la planète Terre ; ces constants naturels et incontournables définissent le cadre de l'histoire. Je ne prétends pas apporter une réponse, mais il est important d'exposer les questions, de mettre un nom sur elles. Mon postulat est que Dieu est l'unique Auteur de la création visible et invisible, la Cause Première.

Il est établi que des puissances occultes anti-chrétiennes empêchent tout rapprochement entre la science et la Révélation chrétienne, ce qui entraîne une rupture avec la conscience morale. Aujourd'hui, la permissivité générée par cette rupture s'est étendue à tous les domaines des sciences, de l'intelligence, il en résulte le développement de la non-responsabilité et la non-culpabilité. Nos sociétés subissent la dictature de l'amoralisme, et rien n'arrête cette puissance de destruction à laquelle collabore des membres de la hiérarchie de l'Église. Ces forces noires travaillent à éloigner l’homme de Dieu, jusqu’à tenter d'en effacer la mémoire.

Des intellectuels catholiques collaborent à ces manœuvres tragiques, tentant de corrompre le Corps mystique du Christ, et réduire l'Église et toutes les autres religions sous la domination des anges-démons. Une collaboration infâme, qui ne se dissimule plus depuis la pandémie de la Covid-19[2]. Elle s'était déjà révélée à l'occasion du débat sur la contraception, puis la loi Veil et enfin, la loi de bioéthique[3]. Rabelais nous le rappelait : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Elle ruine la société.

 

 


CERTITUDES INCERTAINES…

 


De la matière et du temps

Étymologie :

Le mot "matière" provient de la  racine indo-européenne matr-, qui signifie "mère". En grec, cette racine a donné "mêtêr" et "mêtra", ce qui a conduit à Déméter (de-mêtêr), la déesse de la terre et de la fécondité. Dans son usage courant, le mot matière se confond avec la terre, et le mot "terre" avec la planète Terre, objet céleste.

Le mot "temps" provient du latin "tempus – oris", issu du mot plus ancien "tempes – eris" qui évoque les saisons.

Le mot "temps" indiquant la durée vient de "tens", dont le sens est lié à la racine grec "chronos".

Certains voient une parenté étymologique entre les mots "temps (chronos)" et "temple" dont la racine signifie couper ; une proposition qui prend sens lorsqu'elle est envisagée dans une approche mystique et liturgique. En effet, la racine indo-européenne du mot "temple" est "tem-", qui signifie "couper, séparer". Lieu consacré dans la cité. Il est l'écrin du présent de l'homme et du présent de la divinité, où tous les deux se rencontrent, une nécessité inscrite au plus profond de la Memoria dei, alimentant la nostalgie du Paradis perdu.

 

Création de la matière et du temps : une théorie…

La matière et le temps, selon une des théories qui s'inspirent du cartésianisme et du rationalisme, sont supposés avoir été créés avant la formation de la planète Terre. Le récit biblique ne dit rien sur leur création, peut-être parce qu'il n'y rien à en dire, et que le récit de la création de la Terre est suffisant. Dieu est simple et réaliste, plus le sujet nous apparaît complexe et plus la simplicité du Créateur est manifeste. La matière, le temps et la Terre auraient pu être créés ensemble dans le même instant T., c'est-à-dire simultanément. La multiplication des théories qui nous viennent des différentes sciences physiques, reposent sur le postulat que la matière inorganisée est la cause instrumentale de la planète Terre ; et si le postulat suivant était posé : la matière, le temps et la planète terre auraient été créés directement ; ainsi, ce que nous considérons pour les causes instrumentales de l'univers ne seraient en fait, que des effets secondaires de cette création.


Les Pères de l'Église proposaient que le temps fût créé indépendamment de la matière dès la création des esprits angéliques, appartenant au monde immatériel. Cette hypothèse soulève une difficulté, puisque le monde surnaturel n'est pas matériel, tandis que nous savons que le temps ne peut pas exister sans la matière, et que les esprits angéliques n'ont ni corps ni âme, en conclusion, la proposition des Pères ne peut pas s'appliquer au monde surnaturel.


La création du temps est liée à celle de la matière, tous les deux ont des mesures ou des dimensions qui se parcourent, ce qui induit les concepts de période, de durée. La matière, qu'elle soit à l'échelle du micron ou du mètre, a une surface, une hauteur, une largeur, une longueur. Elle est une masse. Ses dimensions sont aussi celles du temps, puisque ce qui se parcourt est mesuré en distance de longueur et en durée, ce qui démontre que le temps et la matière sont interdépendants, et qu'ils pourraient avoir été créés dans un même instant T. où la planète Terre l'a été.


Dès sa création, Adam est confronté à la matière et au temps ; la relation qu'il établit avec eux est son conditionnement physique et métaphysique. La Terre est le cadre de l'histoire.


Le temps est-il mobile ou immobile ? Il est invisible à nos sens. Il ne se conceptualise qu'en relation avec la Terre et secondairement avec la matière.


Est-il fixe ou mobile ? la réponse par l'exemple : je suis témoin de la mort de mon prochain, son corps est immobile. La vie s'est arrêtée, l'âme s'est retirée, le mouvement a cessé. Une relation asymétrique s'établit entre moi le vivant et ce corps inerte ; le temps reste le même pour moi vivant et pour le corps sans mouvement, dont la décomposition commence. Autre exemple : la roche devient sable, cette modification n'influence pas le temps ; il est le même pour l'un comme pour l'autre.  Il ne court pas ni ne se perd, ni ne fuit ; que je sois en retard, en avance ou à l'heure ; que je trottine, que je rampe, que je fasse ma sieste, il reste le même, immobile. Si le temps n'est pas immobile, il n'y aurait pas le concept de l'instant, ni d'un avant ou d'un après, et je ne pourrais pas mesurer la durée, ni la matière ; car s'il est mobile, la matière l'est également, puisque tous les deux sont interdépendants. Le temps est donc fixe.

 

Ce qui n'existe pas, peut-il se donner à exister ?

Un acte d'existence peut-il être posé par l'inexistant ? Selon les lois de la physique, toute chose a une cause et un effet. Un existant peut-il penser à exister ? mais penser c'est exister, en avoir conscience, état qui n'appartient qu'à l'homme. Pour qu'une chose existe, ne convient-il pas qu'elle soit préalablement pensée, ce qui est un état de puissance, avant de passer en acte. La matière a une cause, et quelle qu'elle soit, elle est intelligente, et première à toutes les autres causes observées.

 

La création de la Terre

Le récit du premier jour de la création enseigne que la Terre et le ciel sont créés ex nihilo : "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Mais la terre était informe et nue, et des ténèbres étaient sur la surface d'un abîme, et l'Esprit de Dieu était porté sur les eaux." Dans l'Évangile de Saint Jean, il est écrit : "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. [...] Toutes choses ont été faites par Lui ; et sans Lui rien n’a été fait de ce qui a été fait." La Vulgate et sa traduction en français, concernant le récit de la création, sont identiques à celle de la Bible hébraïque traduite en français par Samuel Cahen. Dans le Prologue de l'Évangile de saint Jean, le redoublement du pronom "Lui" désigne la seconde Personne de la Très Sainte Trinité, le Verbe de Dieu. Dans le récit de la création la Terre et du ciel sont créés par la Parole de Dieu, qui est acte – statim ut et sortis du ex nihilo. Il est légitime de considérer que la création de la matière et du temps a eu lieu au même moment, instant T., de la création de la planète Terre.


Le récit de l'institution du sacrement de l'Eucharistie montre Jésus, lors de la Sainte Cène, créant – statim ut – le sacrement de l'Eucharistie, transformant le pain en Sa Chair et le vin en Son Sang, soit la transsubstantiation. Puisque je crois en la Présence réelle du Verbe fait Chair dans ce sacrement, pourquoi ne pourrais-je admettre que la Parole de Dieu ait suffi à créer instantanément la Terre ?


Transformer un  morceau de pain et une goutte de vin en chair et sang est bien plus incompréhensible que la création de la Terre et du ciel. Le sacrement de l'Eucharistie est lumière, exprimant la plus parfaite action de grâce sur Terre. Le prêtre, in persona Christie, fait descendre Jésus sur l'autel. Pourquoi ne pas accepter le récit de la création de la Terre pour vérité comme l'enseigne Moïse[4] ?


Quant à ce qui se serait passé avant la création de la planète Terre, nous n'avons aucune certitude, il ne s'agit que d'hypothèses basées sur des calculs mathématiques soumis à interprétation, et à la condition que ces calculs soient exacts, puisqu'ils ont pour base physique la Terre. Malgré toutes les hypothèses sur l'univers, qui s'appuient sur le postulat que ce serait le soleil la cause instrumentale de la Terre, rien n'interdit de considérer le récit de la création révélé à Moïse comme conforme à la vérité. Il n'y a peut-être jamais eu d'hélium ou d'hydrogène ni Big-bang précédant la création de la Terre, mais que ceux-ci sont peut-être les conséquences de sa création.

 

Multiples hypothèses  

Les scientifiques nous présentent leurs hypothèses de telle manière que les peuples y adhèrent en confiance ou par besoin de sécurité, alors que le sens du mot "hypothèses" introduit l'idée qu'elles peuvent être remises en cause, sujettes à controverse surtout, si la démonstration n'est pas réalisable ou ne peut pas être confirmée. L'approche des scientifiques repose sur le présupposé qu'il n'y a pas de Cause Première, ce qui contredit la loi physique énonçant que rien n'existe sans cause. Il est interdit de faire entrer Dieu dans le laboratoire, oui, mais Dieu essuie ses pieds sur le paillasson. Leurs hypothèses les plus déroutantes concernant la création sont :

 

1ère hypothèse :

La Bible est un récit imaginaire, un conte pour enfants, ne contenant rien de scientifiquement établi[5]. Cette pose, que rien ne confirme, conduit à affirmer qu'il y aurait eu comme une soupe informe composée d'atomes d'hélium et d'hydrogène, matières gazeuses, qui se serait mises en forme par des lois mécaniques dues à la nécessité mécanique, là serait la cause de la création. Il serait raisonnable de s'interroger sur l'origine de ces deux gaz ; ils ont découvert le pseudo Big Bang. Ils prétendent qu'il serait le résultat d'une combinaison de pression, de chaleur et d'une courbe atteignant un niveau maximal, selon la théorie des cordes. Il n'y a pas de certitude quant à l'origine de cette chaleur ni au sujet de l'existence des trous noirs. Nous sommes face à une grande ignorance, dissimulée par une série d'hyper-hypothèses non vérifiables, visant à éviter l'idée d'une cause intelligente, même chez nos chercheurs catholiques. Il y a, pourtant, une constante admise en science physique : tout ce qui existe a une cause et des effets, ce que beaucoup reconnaissent explicitement, tandis que d'autres implicitement.


Le big bang a-t-il vraiment eu lieu ? Peut-être, est-il confondu avec le troisième verset :"Or, Dieu dit : Que le lumière soit. Et le lumière fut."  Dans la Vulgate latine, dans sa traduction du Père Glaire et dans celle de l'hébreu en français de Cahen, il n'est pas fait mention d'un tohu-bohu originel, mais bien de ténèbres que la lumière divine chasse ; les ténèbres ne peuvent pas provenir de Dieu, puisqu'Il est lumière, il ne serait donc pas illogique de proposer cette théorie. En effet, les anges-démons expulsés de la Gloire de Dieu, fixés dans leur obsession de s'opposer à leur Créateur, il n'y a rien d'impossible à ce qu'ils aient tenté d'empêcher que Dieu ne réalise se création. Cette lumière a sans doute été également la source d'informations pour ordonner la Terre à l'accueil de la vie (la mémoire-forme).

Peut-il s'imaginer qu'une création de Dieu ne soit pas lumière, alors que la Lumière est sa nature, c'est ce qu'Il est ? Dans cette hypothèse, le big bang serait cette lumière qui chasse les ténèbres et informe la Terre, le rôle de ce (pseudo big bang) est secondaire dans l'organisation de la création, et non pas le point de son origine.

Rien ne s'oppose au ex nihilo ni au statim ut de la création de la Terre et du Ciel.

 

2e hypothèse :

Le hasard et la nécessité seraient à l'origine de la création. Le mot "hasard" vient de l'arabe "az-zahr", qui désigne un jeu de dés, sans l'intervention ni de la volonté, ni la raison. Ce mot "hasard" n'est ni une chose, ni une personne ; il n'a pas de substance. C'est un concept mathématique. S'il est le facteur X de la création, il devient une forme de divinité. À cette proposition, Einstein a répondu : "Je refuse de croire à un dieu qui joue aux dés." Quant au concept de "nécessité", il présuppose une liberté de choix, passant par une analyse de la situation. Cela suppose donc que la matière point de départ de la création soit réflexive, ce qui est impossible, sauf à admettre une intelligence en amont de l'existence de la matière. Certains avancent que le verset : "Mais la Terre était informe et nue, et des ténèbres étaient sur la face d'un abîme, et l'esprit de Dieu était porté par les eaux", serait une métaphore concernant une réalité scientifique complexe décrivant l'état non ordonné des atomes avant qu'ils ne forment une matière organisée. Je pourrais adhérer à cette interprétation si le premier verset ne spécifiait pas la création de la Terre et du ciel :" Au commencement Dieu créa le ciel et la terre." Le langage biblique dans les deux Testaments est réaliste, concret ; donc, si Moïse dit au premier verset que la Terre et le ciel ont été créés par Dieu, c'est qu'il en est ainsi.


3e hypothèse : 

La matière serait sa propre cause, sa propre origine. Cette proposition dérive de celle de Descartes : "Je pense, donc je suis." Elle place l'existence avant la Cause Première, soit Dieu, ce qui constitue une inversion métaphysique. En poussant cette idée à l'extrême de sa logique, l'homme serait son propre créateur. Les théoriciens de l'auto-détermination de la matière appliquent la proposition cartésienne, conduisant aux théories abracadabrantesques des partisans de l'évolutionnisme[6]. Et, toujours dans leur logique, je pourrais envisager de philosopher avec l'hirondelle, qui ne fait pas le printemps. 


Ce qui n'existe pas peut-il vouloir exister ? Je reviens sur cette question entrevue supra : est-il possible qu'un inexistant puisse s'auto-susciter ? L'auto-détermination de la matière suppose que celle-ci puisse penser, alors que nous savons qu'un existant n'a pas conscience de son existence ; ce n'est pas un être. Comment, dans ces circonstances, concevoir qu'un inexistant puisse poser un acte d'existence ? Ces théoriciens n'ont-ils jamais joué aux billes ? Selon Voltaire : "Il ne se conçoit pas une horloge sans horloger." Quelle que soit la cause inconnue de la matière, elle doit être intelligente. Cette cause est Dieu.


La datation de la planète Terre illustre l'emprise des idéologies et autres intérêts visant à maintenir l'ordre établi fondé sur des hypothèses. Selon les études du  professeur John Baumgardner, géophysicien, l'âge de notre planète oscillerait entre 6 000 et 8 000 ans, estimé à partir des mesures du niveaux d'hélium restant dans les cristaux de zircon, qui s'échappent de manière régulière et constante. D'autres mesures suggèrent un âge de la Terre ne dépassant pas 20 000 ans. Si la planète a un âge oscillant entre 20 000 à 8 000 ans, comment expliquer qu'il n'est pas été trouvées de preuves quant aux prétendus âges très anciens de l'univers ; la Terre devrait en contenir des traces.


Les recherches découlant des travaux récents sur la fourchette de 20 000 à 8 000 ans ne sont pas publiées dans la presse spécialisée ni dans aucun autre média institutionnels, ce qui démontre l'embarras dans lequel se trouvent les milieux scientifiques établis. Leur influence est excessive et démesurée ; ils refusent tout débat contradictoire, de crainte d'être remis en cause.

 

Le règne de l'homme

L'homme est le seul vivant à régner[7] sur la création. Il règne en tant que mandataire en lieu et place de Jésus-Christ. Sa domination sur la création est morale, elle participe aux fondements de la loi naturelle, mais à cause des conséquences du péché originel, elle ne porte des fruits d'action de grâce que s'il s'unit à Jésus-Christ, ce que confirment la paroles attribuées à David : "Il règne par le bois." Ainsi, le Verbe fait chair dans l'humanité de Jésus de Nazareth, fils de David, établit son règne, dans l'ordre de la foi, par les cœurs des justifiés (baptisés). À son retour, Il recueillera la création de leurs mains pour la glorifier et la remettre à son Père en ultime Action de Grâce.


L'homme est obligé de travailler, non pas en raison du péché originel, mais parce qu'il a reçu la mission de dominer la création. La pénibilité du travail est la conséquence de son péché. Il est confronté à diverses nécessités, l'obligeant à établir des relations basées sur le réel. Voici ce qu'enseignait le Pape saint Jean-Paul II au sujet de la collaboration de l'homme à la perfection de la création : " Le mot "travail" désigne tout travail[8] accompli par l'homme, quelles que soient les caractéristiques et les circonstances de ce travail, autrement dit toute activité qui peut et qui doit être reconnue comme travail parmi la richesse des activités dont l'homme est capable et auxquelles il est prédisposé par sa nature même, en vertu de son caractère humain. Fait à l'image, à la ressemblance de Dieu lui-même dans l'univers visible et établi dans celui-ci pour dominer la terre, l'homme est donc dès le commencement appelé au travail. Le travail est l'une des caractéristiques qui distinguent l'homme du reste des créatures dont l'activité, liée à la subsistance, ne peut être appelée travail ; seul l'homme est capable de travail, seul l'homme l'accomplit et par le fait même remplit de son travail son existence sur la terre. Ainsi, le travail porte la marque particulière de l'homme et de l'humanité, la marque d'une personne qui agit dans une communauté de personnes ; et cette marque détermine sa qualification intérieure, elle constitue en un sens sa nature même.[9]"

 

Le Verbe, le temps et la matière.

Le Verbe, le Fils de Dieu, en s'incarnant a foulé notre Terre, il y est mort, a été enseveli et est ressuscité ; Il a vécu sa vie d'homme dans notre matière et notre temps.

Dans le livre de l'Apocalypse, l'Agneau confirme que le temps est fixe : " Je suis l'Alpha et l'Oméga…" Il peut le dire, parce qu'Il s'est incarné dans le temps. En effet, nul ne tient en mains ce qui est fluide ou en mouvement. Le temps est immobile (cf. supra), si le temps ne l'avait pas été, il n'y aurait pas eu d'Incarnation, parce qu'il n'y aurait pas eu la vie telle que nous l'expérimentons, et la matière aurait été mobile.

 

Le temps, du temple et de l'Eucharistie 

Le temple est le lieu consacré au centre de la cité, dévolu à la rencontre entre l'homme et Dieu : le premier apporte dans son présent son passé et l'espoir, le second descend l'accueillir dans son Présent immobile. La Révélation, depuis Moïse, surélève le concept du temple et celui du temps. Le parvis d'une église est une invitation liturgique à se convertir à la foi en Jésus-Christ. L'église, en tant qu'édifice religieux, est le parvis du Ciel de la gloire de Dieu sur la Terre. Dans sa confrontation avec les prêtres desservant le Temple de Jérusalem, Jésus donne une dimension mystique et eschatologique au temple et au temps, ainsi qu'au corps physique de l'homme : " Jésus répondit et leur dit : détruisez ce temple et je le relèverai en trois jours.[10]" Il élève et assume le temple et le temps par sa Parole ; d'une œuvre de pierres, Il en fait une réalité immatérielle et incarnée, une réalité sublimée, transcendée. Le seul vrai temple est le corps de Jésus-Christ, et par extension, celui de l'homme "fait à son image et ressemblance".  Dieu va à la rencontre de son image et ressemblance, assumant tout de sa condition. Le  baptisé, dans la foi catholique, reçoit chaque jour le Présent de Dieu dans le sacrement de l'Eucharistie, recevant et se donnant aux trois Personnes de la Très Sainte Trinité.  


Dans les églises catholiques, le Présent divin est signifié par la Présence sacramentelle : la Sainte Hostie. Le Corps de Jésus-Christ est réellement présent dans les espèces du pain et du vin transsubstantiés. Dans les sacrements, Dieu ne cesse de descendre dans le temps de l'homme.


L'Union Hypostatique unit la Personne humaine de Jésus à la seconde Personne divine, le Verbe ; cette union subsiste sur la Croix, dans la mort, dans le tombeau, dans la descente aux enfers, dans la Résurrection, à son Ascension et à la Droite du Père. Elle est présente dans tous les sacrements donnés in persona Christi par le prêtre, et excellemment dans celui de l'Eucharistie. Comme l'enseigne Jésus : "Je suis venu faire la volonté de mon Père" ; ce que fait le Père, le Fils le fait aussi, ainsi que le Saint Esprit, chaque Personne agit en union avec les deux Autres. Lorsque je reçois un sacrement, je reçois la Très Sainte Trinité. Cette réalité sacramentelle confirme le sens eschatologique des mots temple et temps[11].


Dans l'Eucharistie, le pain devient Chair et le vin devient Sang, mystère de la Transsubstantiation. Les produits de la terre sont les dons de Dieu que l'homme obtient  par son travail. Depuis le péché originel, le travail de l'homme est associé à la douleur, mais assumé par Jésus-Christ. La matière, le temps et le travail sont récapitulés à chaque célébration eucharistique. Les fruits de la terre et du travail de l'homme deviennent substance transsubstantiée, abritant la Présence réelle de Dieu pour un échange d'amour, un Cœur à cœur qui invite l'homme à laisser la grâce sanctifiante réaliser sa ressemblance à son Créateur, Sauveur et Sanctificateur. Le seul temple que Dieu n'ait jamais construit de ses mains est le corps de l'homme, et donc le sien[12].

 

Dieu Un et Trine n'a ni l'expérience de la matière, ni celle du temps, puisque sa nature immatérielle l'en empêche. Dieu conçoit la matière et le temps intellectuellement ; sans cela, Il ne les aurait pas créés, mais aucune des trois Personnes ne peut en faire l'expérience physique. Il faut attendre l'Incarnation du Verbe pour que la Très Sainte Trinité en fasse l'expérience. Dieu, l'infini, entre dans le fini, qu'Il contient, acceptant ainsi d'en être contenu, de s'y enfermer : mystère abyssale du sacrement de l'Eucharistie et celui du sacerdoce. Mystère d'Amour. Jésus-Christ, vrai Homme et vrai Dieu, attendra d'être retourné auprès de son Père, pour affirmer être : l'Alpha et l'Oméga. L'Agneau l'affirmera à trois reprises signifiant que la Très Sainte Trinité peut également le dire[13]. Jésus emporte une particule de matière glorifiée lors de son Ascension auprès de la Très Sainte Trinité. Il confirme que la matière et le temps sont deux créés ex nihilo, et qu'Il en est la Cause Finale surnaturelle, alors que l'homme en est la cause finale naturelle. Le temps[14] et la matière ont en commun le même terme que l'histoire, puisqu'ils en forment le cadre.


_________________________________________________

[1] Traduction de la Vulgate par l'abbé J - B. Glaire, édi. D F T


[2] Intervention hors propos du pape François acquis aux idéologies mondialistes et donc relativistes dont le Saint Siège semble devenir le héros et l'oriflamme. N'a-t-il pas justifié l'assassinat des enfants à naître pour la production de vaccins anti-covid 19, allant à l'encontre du Magistère et du Concile de Trente. Il n'est pas permis de faire un mal pour un bien ; de même qu'il n'est pas permis d'oppresser la conscience morale en exerçant une pression au moyen des vertus théologales. L'homme est tout à fait en droit de choisir entre le bien et le mal même pour le Bien commun. Aucune autorité politique ou religieuse n'est légitime à opprimer la conscience morale.

 

[3] Discours du Pape Pie XII les 22/11/1951 et 24/04/1955 site vatican.va


[4] Ampère : "Ou Moïse avait dans les sciences une instruction aussi profonde que celle de notre siècle ou il était inspiré." (note complé. De la Bible)


[5] A ce jour, nul ne s'est aventuré à faire la démonstration que la Bible ne contient aucune donnée scientifique.


[6] Un éléphant est une baleine qui a refusé de retourner à l'océan ??? Le ridicule ne tue plus.


[7] Le mot règne a pour racine ind.eur. *reg qui signifie diriger en droite ligne. Diriger induit la volonté qui induit la conscience d'exister de son être. Or, seul l'homme a cette conscience et cette volonté dont l'agir est en lien avec la liberté et la raison. C'est pourquoi, le seul règne dans la création est celui de l'homme. Le minéral, le végétal et l'animal sont des étants ou des existants donc des ordres et non des règnes.

 

[8] Le travail, étymologiquement est synonyme de souffrances, de douleurs, ce terme doit être entendu dans l'encyclique de st J. P. II comme propre à la période qui commence avec l'expulsion d'Adam et Eve du Paradis. Le travail est une pénitence.

 

[9] St J. P. II encyclique, Laborem Exercens 


[10] Jn 2, 19


[11] Il se comprend, que recevoir de sacrement de l'ordre est un mystère si profond qu'il met l'ordonné au cœur de la cité de l'homme et en dehors du monde ; quant à celui qui reçoit un sacrement qu'il fasse très attention à ce qu'il fait, car si l'intention de celui qui le reçoit n'est pas droite, n'est pas selon la volonté divine, il court le risque de se damner.

[12] Le reviendrait sur le thème du Temple dans les chapitres traitant du vivant.

 

[13] Idem

 

[14] Idem que la note 10 et 11.

 

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page