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LES ENTRETIENS DE DOMANOVA - 1er - DE LA #QUÊTE DE LA VÉRITÉ# - P. C; Aubrit St Pol (réécriture 12/03/2024)

Dernière mise à jour : 12 mars


Dans cette période de l'histoire, nous avons à affirmer notre liberté d'enfants de Dieu et témoigner de la vérité. Il semble que l'intellectuel catholique n'ose plus affirmer sa foi ni la doctrine qui en est la substance. Aurait-il compromis sa liberté ?



ARISTOTE




AVANT-PROPOS


Dans cette période de l'histoire, nous avons à affirmer notre liberté d'enfants de Dieu et témoigner de la vérité. Il semble que l'intellectuel catholique n'ose plus affirmer sa foi ni la doctrine qui en est la substance. Aurait-il compromis sa liberté ?

Tout commence avec la dispute des universaux à l'époque médiévale, l'un des chefs de file était Occam qui aura tenté, non sans une certaine réussite, d'écarter la métaphysique comme l'un des outils philosophiques de recherche de la vérité. Les nominalistes ont accordé un intérêt très imprudent au néo-platonisme qui les aura éloignés du réel pour accorder une place croissante à l'idée qu'ils se faisaient de l'objet étudié au point qu'ils en vinrent à douter de leur propre existence dans la pièce même où ils s'étaient réunis.

La Renaissance a pris appui sur le retour du néo-platonisme initié par le nominalisme et s'est ouverte aux cultures païennes sans prudence. Elle s'est alors éloignée de la scolastique surtout de saint Thomas d'Aquin qui reposé en partie sa pensée sur Aristote, l'antithèse de Platon. René Descartes sanctionnera définitivement la rupture de la philosophie avec la scolastique donc avec la Révélation. La philosophie sera considérée comme une science en soi alors, qu'elle n'est qu'un outil. Des philosophes seront formés ! Une rupture qui s'élargira avec les Lumières et les Encyclopédistes, ils soutiendront qu'entre la foi et la raison, il n'y a pas de lien possible.

La vérité du réel ne deviendra plus la première préoccupation de ceux qui se disent philosophes, une attitude qui érodera la foi et toute la société chrétienne dans tous ses rouages dont en théologie et dans la science des Saintes Écritures, ouvrant une autoroute aux idéologies.

L'intellectuel catholique face à cette évolution, quoique le Magistère ne soit pas resté sans réagir, n'a guère opposé de grande résistance sauf en période de schisme ouvert. Il a, en bien des cas et des matières, soumis son raisonnement, sa recherche de la vérité à la grille imposée par les "progressistes", le trop fameux et fumeux Discours de Méthode. Il a abondamment recherché à se renouveler auprès de cultures païennes plutôt que de se rapprocher des Pères de l'Église qui étaient proches des traditions hébraïques dont il n'aurait pas fallu s'éloigner, entendu que les Évangiles accomplissent l'Ancien Testament.

Il a abandonné sa place de résistant face aux puissances du monde ; ces puissances sont la cause de l'effondrement de la culture chrétienne et de toutes les sociétés dans l'ordre de la morale et du surnaturel.

Les exemples de résistance ne manquèrent pas venant du Saint Siège depuis Pie IX avec le Syllabus à Benoît XVI. L'intellectuel catholique s'est tu là où il aurait fallu hurler. Il a contribué à la confusion générale, et a ouvert un boulevard à nos opposants d'autant que certains se sont dressés contre le Magistère et continuent de le faire générant une apostasie quasi universelle de la hiérarchie de l'Église.

Nos élites catholiques ont perdu le goût d'exister contre le monde. Le fidèle au Christ se retrouve seul, affrontant les charges haineuses et transgressives du monde. Il reste sur le chemin de la vérité et de la liberté confirmer par le Pape Benoît XVI lors de son discours à l'université de Ratisbonne. Il ne peut guère s'appuyer sur sa hiérarchie qui s'enfonce dans l'apostasie sur le tapis-roulant du relativisme avec à sa tête le cardinal Bergoglio, illégitimement assis sur le Siège de Saint Pierre.

Les humbles, les vrais pauvres de Dieu sont laissés dans une grande ignorance, à la merci des prédateurs. L'élite catholique abandonne le terrain intellectuel, craignant d'être privée des espaces médiatiques et de perdre la crédibilité mondaine. C'est la dictature de la confusion renforcée par celle des affects. Un dégueulis de bons sentiments. Les mêmes défendent le droit à l'avortement et le mariage pour tous, bénissent les couples homosexuels et s'indignent de la maltraitance animale ou des dégradations contre la nature.

L'intellectuel catholique fidèle au Christ Jésus est marginalisé par la société athée et dépravée, et par sa hiérarchie qui veille à l'ignorer poliment quand elle ne l'écarte pas sèchement. Le cardinal Bergoglio et sa curie contribuent à cette marginalisation, un index pastoral-écolo-mondialiste accueillant, dans le cadre doré de la basilique Saint Pierre, la Pachamama posée sur l'autel de Pierre, déesse de la terre, divinité païenne chargée de sortilèges maléfiques, redoutables.

Le catholique est dans le monde sans en être. Il hurle la vérité avec la violence de l'amour là où elle est étouffée. Il n'a plus à se laisser tutoyer par les esprits de mensonge et de transgression. N'est-il pas la lumière dans le monde par la vérité et la charité. Il n'est l'ennemi de personne, mais celui du mal, du mensonge.

La philosophie n'est pas une science comme le sont les sciences physiques. Elle n'est en rien une science, mais un simple outil pour la recherche de la vérité. Le mendiant de la Vérité, de la Sagesse l'utilise pour réaliser en lui la sagesse naturelle, c'est la condition pour être rejoint par la Sagesse surnaturelle. Il n'a nul besoin de diplôme. Le mendiant, le poète, le roi se tutoient et tutoient Dieu. Ils se livrent à la Vérité. Elle les habite. Elle en fait ses esclaves, et le rend plus libre qu'ils ne le seront jamais.

Le lecteur s'étonnera du peu d'égard que j'ai pour tous les carcans qui mettent la lumière sous le boisseau et entravent la fécondité de celui qui se met au service de la vérité. Le fol en Dieu est l’anar de l'amour et de la vérité. L'objet de ces dialogues est de remettre la vérité dans le cœur de l'homme. Il n'a nul besoin de se soumettre à des convenances qui, depuis René Descartes étouffent la vérité :

"Aujourd'hui, vous vivez des temps obscurs, parce que l'on s'efforce de toutes les manières d'en arriver au compromis entre Dieu et Satan ; entre le bien et le mal ; entre l'esprit de Jésus et l'esprit du monde. […] Tel un invisible nuage toxique, se répand l'esprit de mélange entre Dieu et le monde et on parvient à ôter sa vigueur à la Parole de Dieu, dépouillant de sa force l'annonce de l’Évangile.[1]


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[1] Livre Bleu MSM n°254



#QUÊTE DE LA VÉRITÉ#




Réunis sur la rive gauche de la Têt, les anciens élèves de Joseph admirent le feu cassé du soleil caressant les îlots herbeux dispersés dans le lit du torrent. Au-delà du Pont Joffre, c'est un paysage florentin qui nous renvoie aux génies du Quattro Santo. Les reflets pâlis de ce coucher s'étirent vers l'horizon marin. Nous nous attendions à voir les bateaux à fond plat de Salomon remonter le lit pour venir prendre la livraison du fer, de l'or et grenas du Canigou pour le Temple de Jérusalem.

Ils s'attablent au tour de planches de charcuterie, de fromage, de bols de tapenade d'olives et d’anchoïade qu'accompagne un vin blanc sec de Collioure, riche des coteaux rocailleux des Albères et des embruns salés poussés par la Marinade.

 

JOSEPH : - Essayons de répondre à cette interrogation : l'homme est-il ordonné à la vérité ? En quoi le serait-il ? La vérité ne convient plus à personne, la question posée hors de cette tablée sera perçue comme une incongruité.  Elle dérange, insécurise, trouble la sieste. Faire la vérité n'est plus convenable, mais l'a-t-elle jamais été.

 

THOMAS : - Il n'est pas possible pour nous de répondre directement à cette question. Elle soulève un problème métaphysique, morale et surnaturel. Y répondre en amène une autre : en quoi le catholique est-il une lumière dans le monde ? La vérité n'est pas une simple matière intellectuelle, c'est une Personne, Jésus-Christ. S'éloigner de la vérité par refus du réel, n'est-ce pas le suicide de l'homme ? À observer la hiérarchie de l’Église, il est fondé de se demander si elle ne s'en éloigne pas. Le Pape saint Jean-Paul II le grand dénonçait l'apostasie, précisant qu'elle était étendue et silencieuse.

 

AUGUSTIN : - L'homme est ordonné à la vérité dès le premier génome. Il ressent son environnement qu'il voudra connaître instinctivement dès sa naissance. Il est à considérer qu'il se met en recherche de la vérité par le réel au moyen de ses sens. Si peu d'entre les hommes se mettent en quête de la vérité, c'est que cette démarche nous engage sur le chemin de la purification et de la solitude. Qui est assez aventureux pour entreprendre un tel voyage intérieur ? Il n'est pas évident, depuis la faute originelle, d'admettre la vérité comme une cause efficiente, structurante dès la réception de la dignité ontologique reçue à l'instant T. de l'animation au premier génome.

 

JÉRÔME : - S'interdire le mensonge, c'est se mettre en quête de la vérité. Il ne peut y avoir de sagesse sans vérité. Il ne peut y avoir d'usage de la philosophie, du moins pour le catholique, sans la Révélation qui la dévoile, Jésus-Christ, de sa croix, n'a-t-Il pas déchiré le voile du Temple[1] ? La philosophie qui n'est qu'un outil s'ordonne à la Révélation. La société s'enferme dans l'obsession sécuritaire, par son refus de remettre la vérité au centre de sa vie. Elle est son propre geôlier par crainte des conséquences si elle laissait à la vérité la remise en cause ses certitudes. Il est une certitude, que ce soit à la mort ou lors de l'illumination des consciences, ce que de bon cœur, il n'aura pas fait alors que chacun savait qu'il fallait le faire, il lui sera imposé dans une grande douleur et terreur.

 

JOSEPH : - Oui ! Mais qu'elle réponse donner à un catholique qui s'interroge sur la vérité ? Si pour lui la vérité est une Personne, Jésus-Christ, qu'elle est l'importance de la vérité du réel ? Quel est son lien avec le Principe de Vérité ? Quel est le fruit de cette vérité ?

 

ALBERT : - Le baptisé possède la plénitude de la Vérité par la foi, vertu théologale même s'il ne la saisit pas intellectuellement. Mais la foi n'exclut pas sa recherche. Elle l'exige. La profession de foi de saint Pierre nous l'enseigne : "Vous êtes le Christ, le fils du Dieu vivant." (Mat. XVI, 16) Ce n'est pas rien que le Magistère condamne le fidéisme avec la même sévérité que le refus du savoir. La foi nécessite la raison, mais celle-ci sans la foi est une déraison. La création, dans ses multiples réels, ses diversités, manifeste la vérité, car tout principe induit le multiple ; il y a donc diverses manifestations de la vérité qui remontent toutes au Principe qui est Dieu Créateur, la Vérité.

 

AUGUSTIN : - L'intellectuel catholique qui se compromet avec les puissances du monde n'aura-t-il pas oublié que la croix se porte jusqu'au retour du Christ en Gloire, mais peut-être l'aura-t-il rejetée ?

« Je mettrai une inimitié entre toi et la Femme, entre te descendance et la sienne ». C'est ainsi que le Seigneur a parlé de moi au serpent lorsque, par lui le péché a fait son entrée au début de l'histoire du genre humain. Inimitié entre moi et Satan ; entre la Femme et le serpent ; entre ma cohorte et la sienne ; entre le bien et le mal ; entre la grâce et le péché. [2]»

Le quêteur de vérité est sous le manteau de la Dame dans le soleil même celui qui n'est pas dans la foi chrétienne. En effet, qui fait la vérité ou la recherche est dans l'intention de Dieu.


ALBERT : - L'homme a le devoir de se remettre au centre de la création, mais pour y parvenir, il accepte que le Christ en soit le sommet et la finalité surnaturelle.

Il est des "intellos cathos" qui refusent de transmettre leur savoir. Ils prétextent qu'il n'est plus temps, que le monde ne peut plus recevoir la vérité. Ces esprits-là sont des figuiers desséchés plantés dans une terre grasse. Ils préfèrent regarder les jardiniers à leur ouvrage tout en les critiquant que de s'engager à labourer et semer. Si tu vois une personne en train de se noyer, ne la secourras-tu pas, parce-que les secours s'en occuperont, et que c'est-là leur mission ? Si le pompier n'est pas à l'eau, c'est à toi de plonger.

 

THOMAS : - Les pontifes et les gardiens de la pensée moderne et unisexe sont des agités des serres chaudes, semblables aux camelots et bonimenteurs qui animent la Braderie de Lille. Ils s'entremêlent dans épluchures de pomme-de-terre, coquilles de moules, terrines de tripes ébréchées, canettes de bière éventée, effluves de friture, tabac froid. Tout s'y trouve, sauf ce qui dérange leur ripaille. Ils enrichissent de leurs vomissures leurs soirées de fête. La recherche de la vérité, selon eux, reste canalisée par les codes institutionnels, et écartent tous ceux qui les outrepassent, ce qui revient à remonter les chutes du Niagara en s'accrochant à l'eau qui tombe. Les chutes d'eau sont les idéologies, les convenances. Ces barons de la culture jouissent de leur pouvoir petit bourgeois de Gauche et de Droite. Ils n'ont aucune limite ni pudeur pour être légitime à la soupe et aux apanages médiatiques. Aucun ne prendra le risque de la marginalité ? Le risque de la liberté ? Voyons braves gens, il faut bien assurer ses rentes.

 

JÉRÔME : - Le Lillois que je suis se sent insulté. Ne compare plus la vie intellectuelle actuelle à la Braderie de Lille, elle fait partie de ma culture. En fait, tu es trop gentil, nos intellectuels médiatiques ne parviennent plus à masquer leur misère. Ils sont dans la mélodie du ronron qui rassure. Ils étirent leurs guenilles cachées par les ors d'une république criminogène, insalubre. Des pantins des obscurités glacées et sanglantes comme ce qui vient de se passer à Versailles pour l'inscription de l'IVG dans la constitution. Ont-ils crié, hurlé contre une telle forfaiture ?

 

ALBERT : - Le réel est le chemin pour atteindre réaliser la sagesse naturelle. Le mendiant, qui se met à sa recherche, accepte l'autorité de la vérité que l'objet révèle, ce qui n'est pas rien, puisqu'il accepte l'incertitude de ses propres certitudes. Il s'engage dans une ascèse : être dépouillé de son moi qui ensevelit le « Je » afin de n'être plus qu'à la semblance de la Cause Première qui est son Principe et sa Cause Finale. C'est le seul parcours possible pour l'intellectuel catholique. J'ai peine à croire qu'un mendiant de la vérité puisse finir sa vie sans avoir donné sa foi en Dieu. Si c'est le cas, c'est qu'il aura accepté le prince du mensonge. Il est assuré de beaucoup de gloire du monde et d'une misère perpétuelle.

 

AUGUSTIN : - La vérité n'est pas relative, mais une Personne, Jésus-Christ. Ne serait-elle que celle d'un objet, elle renvoie à la Cause Première et Finale. Celui qui entreprend cette quête, laisse s'épanouir en lui tous les possibles contenus par les Puissances ou Attributs de Dieu qu'Il introduit dans chaque âme. Toute la création a été fondée sur la Vérité et en vérité. Comment justifier la rupture avec la Révélation au nom de la rigueur intellectuelle ? Comment justifier le refus de la convergence entre la foi et la raison ? Depuis quand la foi et la raison sont-ils antinomiques ? Les Saintes Écritures ne cessent de faire appel à notre raison. Comment user sagement de notre liberté sans elle ? Jésus ne cesse de nous rappeler que la foi sans les œuvres de charité de vaut rien, dans ce cas, comme ignorer la raison nécessaire pour poser les œuvres de charité ? A-t-on jamais connu plus profond que ce puit de sottises et d'orgueil ?

 

JOSEPH : - La philosophie n'est qu'un outil pour la recherche de la vérité en vue de la sagesse naturelle. Celui qui entreprend cette quête devrait se former au maniement de la philosophie comme on forme au maniement d'un outil. Elle n'est pas une science. Interdire de s'appuyer sur la Révélation est une exigence infondée. L'histoire de la pensée démontre que tous ceux qui se sont mis en quête de comprendre la création ont été touchés par le surnaturel. Aristote comme Socrate croyaient à l'existence d'un Dieu Unique, parce-qu'ils ont accepté l'autorité de la vérité du réel. La recherche de la vérité à partir du réel ouvre la voie à la sagesse naturelle qui attire à elle la Sagesse surnaturelle. Le mendiant de la vérité est moins dans l’accaparement de la connaissance que dans l'effusion de celle-ci en lui. Il se dispose davantage par la voie passive et contemplative à la connaissance dans laquelle s'en trouvent les mystères. Une telle quête demande l'acceptation de l'inconnaissance du connu. Esprit de pauvreté.

 

THOMAS : - La sagesse naturelle, assumée par la Sagesse surnaturelle, est l'une des significations de l'Incarnation du Verbe qui assume et surélève la vérité du réel. Discerner la vérité du créé et accepter son autorité implique de nommer sa substance et d'identifier les liens de causalité et de finalité avec l'ensemble de la création et l'homme qui en est la cause finale naturelle. La nature de la quête de la sagesse naturelle amène à la rencontre de Dieu.

 

ALBERT : - La philosophie peut-elle être qualifiée d'amour de la sagesse ? Sa racine vient du grec "philo" qui signifie ami de..., et de "sophia" qui signifie la science et non pas sagesse. Si la "science" chez les Grecs anciens avait valeur de sagesse, pour le catholique, sur ce point, il y a rupture, car la Sagesse est une Personne divine. Et, il n'y a nul besoin d'études pour entrer en sagesse naturelle ni surnaturelle. Les paysans illettrés ont fondé la sagesse naturelle. Le mot "ami" ne veut pas dire "amour", ce sens donné, vient de la liberté des mœurs de l'antiquité et surtout de la civilisation hellène, imprégnée d'idolâtrie, de pratiques ténébreuses. Le Père Marie-Dominique Philippe a rédigé un texte intitulé Philosophe de l'Amour-Amitié[3], il s'est laissé infesté par la culture hellène. Ce texte a contribué au développement de l'homosexualité dans la hiérarchie, effaçant la responsabilité de l'acte. Il illustre les dérives d'une conception hypertrophiée de la philosophie et du développement de l'intellectualisme, un chemin hors de toute sagesse. 

L'Amour de la Sagesse se rapporte à la Personne du Christ Jésus, du Verbe. Je peux être sage et sans culture. Le mot "science" vient de la racine latine "scire" " savoir", elle donna "conscientia", partager la connaissance, le savoir. La philosophie n'est donc qu'un outil immatériel qui pour la recherche de la vérité en vue de la sagesse. Elle n'est ni quelque chose ni quelqu'un. Ce n'est pas un créé.

 

JÉRÔME : - La sagesse est un état de conscience qui s'adosse à la vérité du réel et qui la dépasse pour rejoindre la Vérité en son Principe. Une finalité rendue possible par l'Incarnation du Verbe en l'humanité de Jésus le nazaréen. Celui qui se targue d'être un philosophe doit être renvoyé à son bac à sable. Nul n'est philosophe, nul ne fait de la philosophie, nul n'est théologien ni ne fait de la théologie. J'utilise la philosophie comme j'utilise un marteau pour planter un clou. Être philosophe ne signifie rien pas plus que d'être théologien. Cette attitude intérieure envers la philosophie et la théologie était celle des scolastiques, de saint Thomas d'Aquin. Elle contrarie les pontifes de la bien-pensante. Saint Paul donne une réponse définitive et radicale. La Sagesse est sur la Croix.

 

JOSEPH : - L'homme est un être spirituel incarné qui, depuis la faute originelle, est soumis à la dictature de ses sens. Ils lui sont ses premiers indicateurs et éducateurs. C'est pourquoi, partir de l'idée que je me fais des choses et des êtres plutôt que d'accepter la vérité de leur réalité, revient à attendre qu'une baleine devienne un éléphant, parce-qu'elle refuserait de retourner à l'océan. Un tel penseur cesse d'être incarné, il prend le risque d'être possédé. Le mendiant de la sagesse selon la foi catholique est l'incarnation du bon sens.

 

JÉRÔME : - La limite de ces prétendus philosophes, en rupture avec la Révélation, se dessine par cette question : comment franchir l'incon­naissable du créé sans le connu du révélé ? L'acceptation de l'autorité de la vérité du réel élance le mendiant au-delà de ce qu'il peut connaître de l'objet étudié par la grâce actuelle alors, que celui qui rejette le réel est contenu en deçà de l'inconnaissable du connu. À moins qu'ils ne fassent appel à des rites interdits ! Ce qui explique les avancées scientifiques notamment dans les sciences génétiques et bactériologiques.

S'il est vrai que la Révélation n'a pas directement sa place dans une démonstration concernant le réel, il n'en demeure pas moins, qu'il y a des démonstrations possibles sans l'apport de la Révélation. Il est douloureux d'admettre que des pseudo-intellectuels catholiques s'inscrivent dans cette rupture. Une rupture idéologique, mais pas seulement, une rupture par vanité, respect humain, ce besoin glissant de se faire reconnaître. La traînée brumeuse des enterrements sans espérance.

 

JOSEPH : - Des intellectuels catholiques en sont venus à séparer la démonstration de tel point de vérité doctrinale du contenu de la Révélation. D'où cet état d'apostasie silencieuse. Des loups revêtus des habits du Bon Berger. Ceux qui orchestrent cette rupture et ceux qui s'y laissent entraîner sont atteints d'un mal métaphysique profond, une pathologie de la conscience, s'enfouissant dans le lac salé du mensonge. Le vertige de la déraison. L'obstination à refuser la vérité du réel, à affronter les interrogations intérieures, à répondre aux appels de la conscience sont les causes principales de maladies nerveuses voire psychiatriques. Avoir fait de la philosophie une science a contribué à dresser un mur d'orgueil, à nourrir le désespoir. Elle ne règle aucun problème sans la vérité et la volonté d'entrer en sagesse.

 

ALBERT : - Dans la chrétienté, le rejet de la Révélation au nom de la philosophie ne se justifie pas. Sortons du marais nauséeux de la Renaissance. Le courant nominaliste, très opposé à la scolastique thomiste, dérivait vers cette rupture sous l'influence d'Occam[4] et dans une moindre importance de John Duns Scott. Les nominalistes soutenaient qu'il ne pouvait être démontré de la foi que ce que Jésus avait directement révélé. Ils rejetaient la métaphysique. Ils ont sonné le glas de la civilisation médiévale. À sa suite, viendra la Renaissance qui renouera sans discernement avec les cultures païennes, corrompant les sociétés chrétiennes. Descartes consommera la rupture entre foi et raison. Il sera suivi par les lumières et les encyclopédistes. Et, afin de rendre cette rupture définitive, ces courants, relayés par le romantisme, s'acharneront à jeter l'opprobre sur l'époque médiévale. Il fallait achever saint Thomas d'Aquin et les scolastiques en général qui nous donnaient les moyens de leur résister, de les démystifier.

 

AUGUSTIN : - Le renversement des fondamentaux de la vie intellec­tuelle prouve la nécessité d'être vigilant quant à la circulation des idées. Elles ne se valent pas toutes. Le néo-platonisme a ouvert une inflation idéologique. La démystification des idéologies, le dévoilement des drames à la chute du communisme ne les a pas remises en cause. Personne, parmi les intellectuels catholiques n'a réellement relayé les efforts des Papes saint Jean-Paul II et Benoît XVI. L'idéologie communiste est une hérésie du seul point de vue de la loi naturelle tout comme le nazisme qui en est l'autre face, tous les deux constituent les roues de la révolution commencée avec la renaissance, mise en pratique avec le schisme de la réforme-protestante et poursuivie et montée en puissance avec la révolution de 1789. Le communisme sera parvenu à répandre l'athéisme, le nazisme aura accru l'effondrement de la conscience morale et suscité les cohortes de médiocres malfaisants comme il se constate avec les exactions du régime ukrainien. L'athéisme et le relativisme ont favorisé l'effondrement moral de nos sociétés scientifiquement avancées. Leur toxicité se dissimule dans le libéra­lisme. Les idéologues ont persuadé les foules que le libéralisme était issu de la droite capitaliste alors qu'il est produit de la Gauche anti-chrétienne et bourgeoise. Le bourgeoisisme d'affaires et culturel se révèlent pour ce qu'ils sont vraiment, leur masque tombent : tout est acceptable dans la mesure où le bon ordre social est maintenu. L'humanité en tremblera de honte. Les idéologies charrient les haines multiformes de Dieu, de l’Église, de l'homme. Elles ne maîtrisent plus leur puissance de destruction. La dernière roue révolutionnaire se déploie, son implosion libérera les humbles de toutes les chaînes.

 

THOMAS : - Le libéralisme est le chaudron de toutes les idéologies qui s'accomplissent sous nos yeux. Il aboutira dans celui qui vient, et que plus rien ne retient depuis la mort du Pape Benoît XVI. Nous voyons l'importance de continuer les efforts de nos pères, rechercher sans cesse la vérité, l'exposée, l'enseigner à ceux qui la demande ou plutôt à ceux en qui Dieu suscite cette recherche. La sagesse n'est pas réservée qu'aux seuls religieux consacrés. Elle est à la portée de l'enfant, de l'innocent et du pécheur repenti. Elle est sur le point de jaillir dans le SDF, dans la mère qui pleure pour demain, dans les sueurs du père qui gagne le pain quotidien. Elle explosera chez le délaissé, le désespéré, le rebut... Ils forment la couronne de Gloire du Fils de l'Homme qui vient sur la nuée.

 

JÉRÔME : - Nous n'avons fait qu'effleurer le concept de sagesse. Le mot "sagesse" a une racine latine "sapere" qui signifie avoir de la saveur, du discernement, faire œuvre de raison.

La sagesse naturelle est difficile à définir, car elle a de multiples formes selon les cultures, mais elle repose universellement sur la Loi naturelle qui est d'agir avec raison pour distinguer le bien du mal, le mensonge de la vérité. Ne faut-il pas connaître la création pour s'y diriger et diriger les autres ? C'est le sens des Dix Commandements tracés dans la pierre. Dieu rappelle les liens de l'homme avec la création. Il matérialise la grâce de prévenance donnée à nos premiers parents lors de leur expulsion du Jardin de Paradis. Le vêtement de peau de bête le signifie. Les Hébreux se devaient de hisser les Dix Commandements, afin d'actualiser la Memoria dei chez tous les peuples de la terre. Non qu'il eût fallu qu'ils s'engageassent en mission, mais par leur fidélité, Dieu aurait atteint tous les hommes par la Memoria dei et aurait ouvert leur cœur à la venue du Messie. L'homme qui a réalisé en lui la sagesse naturelle, selon sa culture et sa conscience, est rejoint par la Sagesse surnaturelle. Il est introduit dans la Gloire de Dieu.

 

JOSEPH : - Se laisser atteindre par la Sagesse surnaturelle est conditionné par le sacrement du baptême. Dieu appelle à Lui tous les hommes. Il est heureux qu'Il ne soit pas soumis à l'autorité des censeurs, nos chers théologiens. La Sagesse s'installe au sein d'une relation de vérité naturelle qu'elle surélève. Le sujet est tutoyé par le divin et vice-versa. Nous comprenons bien que la philosophie n'est qu'un outil tout comme l'est la science théologique. Celui qui se proclame philosophe ou théologien ne tend pas à s'accomplir en sagesse, ce n'est qu'un sot agité dans un pot-de-chambre. En démontrant la nécessité de se mettre au service de la vérité, nous affirmons être porteurs d'une lumière dans le monde. Nous n'avons rien à craindre. Nous nous devons d'être les témoins d'un amour qui nous transcende et nous sur-dépasse, puisque notre nature changera d'état à la Résurrection de la chair.

 

ALBERT : - Joseph, vous êtes sévère avec les pots-de-chambre !

 

AUGUSTIN : - Le chemin de la Sagesse pour le catholique passe par l'Immaculée Conception qui l'a reçue en son sein bénit pour nous la donner. C'est la voie la plus sûre.

 

ALBERT : - Comme convenu, nous nous retrouverons tous les jeudis, et nous changerons d'endroit. Quelqu'un m'a indiqué le restaurant Martine fait sa cuisine. À jeudi prochain !


___________________________________________________


[1] C'est la raison pour laquelle le Voile du Temple de Jérusalem s'est déchiré à l'heure où Jésus-Christ, le Verbe, mourrait sur la Croix. La Révélation donnée à Moïse était accomplie.

[2] Livre Bleu MSM n°254

[3]  Publié dans un livre appelé Lettre à un Ami, itinéraire philosophique : sagesse, éd. Universitaire.

[4] Occam s'opposa frontalement à saint Thomas d'Aquin, et refusera toujours de présenter ses propositions devant une commission de théologiens. Il eut recours à la protection des princes qui voyaient là un moyen de défier l'autorité du Saint Siège, autorité abusive et hors de la mission du successeur de Pierre. Ce courant nominaliste aboutit au frémissement du matérialisme athée chez Wilclef et Huss. Il jettera les bases de l'hérésie de la réforme-protestante.

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