LE ROSAIRE : PÉDAGOGIE DE LA DOCTRINE CATHOLIQUE de P. C. Aubrit St Pol
- Pierre Aubrit

- 16 oct.
- 6 min de lecture
LE ROSAIRE
PÉDAGOGIE DE LA DOCTRINE
LES MYSTÈRES

I. Mystères Joyeux (lundi et samedi)
L’Annonciation
La Visitation
La Nativité
La Présentation au Temple
Le Recouvrement de Jésus au Temple

II. Mystères Douloureux (mardi et vendredi)
L’Agonie au Jardin
La Flagellation
Le Couronnement d’épines
Le Portement de Croix
La Crucifixion et la Mort de Jésus

III. Mystères Glorieux (mercredi et dimanche)
La Résurrection
L’Ascension
La Pentecôte
L’Assomption
Le Couronnement de Marie

IV. Mystères Lumineux (jeudi)
Le Baptême au Jourdain
Les Noces de Cana
L’Annonce du Royaume
La Transfiguration
L’Institution de l’Eucharistie
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le Rosaire plonge ses racines dans les premiers siècles du christianisme. Dès la fin du 1er siècle, les communautés chrétiennes associent le nom de Marie à celui de Jésus. Le Peuple de Dieu commence à répéter la salutation de l’archange Gabriel. Durant les persécutions et jusqu’à l’édit de Constantin, il était d‘usage d’honorer d’une couronne de dix roses blanches la tombe d’une vierge martyre, et de réciter autant de fois qu’il y a de roses la salutation angélique.
Au 3e siècle, la salutation de l'archange Gabriel devient une prière chrétienne. Et au XIIIe siècle, elle se répand dans toute l'Église d'Occident. Les ordres prêcheurs – surtout les dominicains et les franciscains – contribuent à cette diffusion. Ils inventent le chapelet, inspiré de la couronne de roses. À la même époque, sainte Gertrude ajoute à la salutation angélique une invocation à Jésus : c’est la première forme complète de l’« Ave Maria »
Au XVe siècle, l’histoire du chapelet s’accélère. En Prusse, un prieur de la chartreuse de Trêves conseille à un novice prénommé Dominique de réciter chaque jour cinquante Ave Maria en méditant la vie de Jésus. Ce novice rédige 50 brèves méditations, d’abord en latin, puis en allemand. Son prieur, séduit par cette proposition, la fait connaître à tout l'ordre. Et peu à près, ce même Dominique compose trois fois cinquante méditations, s'inspirant des 150 psaumes.
L’Église regroupe les Ave en quinze dizaines, toutes introduites par un Pater. Le nombre de mystères passe alors de 150 à 15. Le Rosaire est né : le terme rosaire désigne les quinze dizaines, aujourd’hui il y en a 201, tandis que le mot « chapelet » ne désigne que cinq mystères.
Alain de la Roche, dominicain, œuvre à la diffusion du Rosaire. Il en devient le grand apôtre. Il fonde des confréries, qui répandent cette dévotion dans tout l'Occident. Alain de la Roche attribue, par erreur, l’origine du Rosaire à saint Dominique de Guzmán, le fondateur de son ordre ; ce n'est en aucun cas le fondateur de l'ordre des Prêcheurs (dits dominicains), qui est à l'origine de cette prière populaire, mais il a contribué à la répandre.
À la fin du XVe siècle, apparaît la formule « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs ». L’adjectif « pauvres » accolé à « pécheurs » est ajouté plus tard2.
L’ajout des cinq mystères lumineux par le pape saint Jean-Paul II, ce qui fait polémique dans les milieux conservateurs et ultra-catholiques ainsi que dans les courants issus du modernisme, ont tort, ils font obstacle à des grâces singulières qui fortifient la foi, faisant entrer le fidèle catholique dans la résistance spirituelle à la suite de Marie, victorieuse du dragon. Une résistance ferme, sans compromis, mais toujours au service de la charité et de la vérité. Ces mystères médités élargissent la communion fraternelle à tous les hommes et femmes qui s’opposent au non-respect de la loi naturelle de part le monde.
Le Rosaire et la doctrine catholique
Le Rosaire contient, à lui seule, l'intégralité de la doctrine catholique. Il n’est pas seulement une prière de dévotion : il est une arme spirituelle redoutable contre les puissances du mal et les tentations. Le réciter, à voix basse ou à voix haute, constitue un véritable exorcisme. En effet, celui qui prie avec le Rosaire adhère à la vérité vivante contre l’erreur et le mensonge, lesquels sont mortifères pour l'âme.
Chacun de ses mystères illumine de l’intérieur un point de la doctrine, il en fait ressortir toute la profondeur et la richesse.
Le Rosaire est la première école de spiritualité après l’oraison silencieuse. Il développe l'esprit de détachement intérieure, et introduit le récitant au cœur vivant de la doctrine, dans le sanctuaire des Cœurs unis, sans exiger des dispositions intellectuelles particulières. Il est enfin un canal permanent de la communion surnaturelle ; tout comme le sang irrigue sans cesse le corps, il fait circuler la vie divine.
La Vierge Marie ne cesse d'enseigner sur l'importance de réciter le Rosaire. Entre le 17 avril et le 24 mai 1963, elle révéla à sœur Élisabeth Kindelmann le mystère de la Flamme d'Amour, demandant que son effet de grâce soit répandu sur toute l’humanité. À sa demande, la Salutation angélique peut être enrichie de cette invocation :
« Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs ; répandez l'effet de grâce de votre Flamme d'Amour sur toute l'humanité maintenant et à l'heure de notre mort.Amen. » (Prière approuvée par le Saint-Siège)
Cette formule ajoutée à l’Avé Maria selon la demande de Jésus et de Marie est redoutablement efficace contre les erreurs du modernisme qui infecte encore notre époque. Elle est également un immense secours pour les âmes du Purgatoire qui attendent notre charité.
Obéir à la Mère de Dieu, c'est honorer la très Sainte Trinité. C’est hâter son triomphe sur le dragon et c’est y participer.
ENSEIGNEMENTS DES PAPES
SUR LE ROSAIRE
LÉON XIII :
« Le Rosaire a ceci de particulier : il a été institué surtout pour implorer le patronage de la mère de Dieu contre les ennemis du nom de chrétien. À cet égard, personne n’ignore que souvent il a contribué grandement à soulager les maux de l’Église. »
PIE XII :
« Nous n’hésitons pas à répéter que nous plaçons grandement notre confiance dans le Rosaire pour guérir les maux qui affligent notre époque. Ce n’est pas par la force des armes, ni par le pouvoir humain mais par le secours divin obtenu par cette prière que l’Église, forte comme David avec sa seule fronde, pourra affronter avec intrépidité l’ennemi infernal. »
JEAN XXIII :
« Qu’il soit béni le Rosaire ! Quelle douceur de le voir brandi par les mains des innocents, des saints prêtres, des âmes pures, des jeunes et des vieux et de tous ceux qui apprécient la valeur et l’efficacité de la prière ! Il est brandi par des foules pieuses et innombrables, comme un emblème et un signe de paix dans les cœurs et parmi les nations. »
PAUL VI :
« Le Rosaire est une forme de prière très adaptée aux sentiments du peuple de Dieu, très agréable à la mère du Seigneur et très efficace pour obtenir les dons de Dieu… Sans la contemplation des mystères, le Rosaire est un corps sans âme et sa récitation court le danger de devenir une répétition mécanique de formules. »
JEAN-PAUL II :
« Le Rosaire est ma prière préférée. Prière merveilleuse ! Merveilleuse dans sa simplicité et sa profondeur. Dans cette prière, nous répétons les paroles que la Vierge Marie a entendues de la bouche de l’Archange et de la bouche de sa cousine Elisabeth. Toute l’Église s’associe à ces paroles. »
Mgr Garrigou-Lagrange :
« Pour porter patiemment la Croix, il faut en avoir l’intelligence, voir où elle tend. Il faut la porter en lumière par amour pour notre Seigneur3. »
LE CREDO
Le Credo est le résumé de la doctrine catholique – c’est-à-dire la doctrine même de l’Église. Il accomplit et remplace la grande prière du peuple juif : « Écoute Israël… ». Chaque fois que le fidèle le récite, il commence par dire : "Je crois". Il confesse sa foi, son adhésion en corps, en âme et en esprit à la Vérité qui est le Credo. Il affirme ainsi son adhésion totale à la Révélation transmise et enseignée infailliblement par l'Église.
« La foi est la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle et se donne à lui, en apportant en même temps une lumière surabondante à l'homme en quête du sens ultime de sa vie4. »
La récitation du Credo, en ouverture de la méditation du Rosaire, enracine le priant dans la plénitude de la Révélation, commencée avec Moïse et close avec le dernier Apôtre. Le priant, par cet acte de foi, se relie à tous ceux qui, depuis Adam et Ève, ont donné leur foi à Dieu, attirant sur eux-mêmes et sur toute leur descendance les grâces du salut.
La puissance du Credo est telle qu’il chasse les démons : il constitue, en lui-même, un exorcisme. La vérité libère et donne la vie surnaturelle.
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1 Ajoutés par le pape saint Jean-Paul II
2 Informations provenant du site : Chapelle Miraculeuse
3 Citations du site : Notre Dame de chrétienté
4 Extrait du Catéchisme de l'Église catholique

![Or, pour nous catholiques, Dieu se définit comme la Vie et la Lumière. Ce sont là deux concepts indissociables. Saint Jean l'Évangéliste[1] fait de la Parole divine la source même de la vie : "En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes[2]."](https://static.wixstatic.com/media/c5abfa_3f47b8ed7ef04ae3b72c550d7b551777~mv2.jpeg/v1/fill/w_193,h_148,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/c5abfa_3f47b8ed7ef04ae3b72c550d7b551777~mv2.jpeg)


Très bien écris. Bravo
Zette