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LA COLLAPSOLOGIE OU L'AVENIR AU RÉEL de ALAIN PORET



La collapsologie (du latin collapsus) – qui est tombé en un seul bloc – signifiant : l’effondrement global planétaire. Elle se définit comme « l’exercice transdisciplinaire de l’effondrement de notre civilisation industrielle, et de ce que pourrait lui succéder, en s’appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l’intuition, et sur des travaux scientifiquement reconnus »1.


Quel est donc l’état des lieux de la planète terre aujourd’hui annonçant la « crise planétaire globale » ? Sortis de l’Holocène d’une stabilité climatique qui a duré environ 12 000 ans, notre présent est caractérisé par une nouvelle époque géologique appelée Anthropocène où les humains bouleversent les grands cycles biogéochimiques du système-Terre2.


En d’autres termes, il ne s’agit guère d’eschatologie millénariste ni de possibles évènements astrophysiques ou tectoniques qui pourraient déclencher une extinction de masse des espèces comme la Terre l’a vécue, il y a soixante-trois millions d’années.

C’est ainsi qu’en faisant référence aux évènements géologiques passés, on admet qu’il y ait une probabilité que cela arrive. Pour que les paléontologues parlent de « sixième extinction de masse de l’espèce », il faudra arriver à ce que plus de soixante-quinze pour cent des espèces de la planète disparaissent.


Chaque année, l’humanité dans son ensemble « consomme plus qu’une planète » et les écosystèmes se dégradent. Le réchauffement climatique donne des « sueurs froides ». Or, sait-on que le déclin du pétrole entraînera le déclin de toutes les autres énergies. Tout le système électrique actuel, y compris le nucléaire, s’effondrerait, puisqu’il consomme des énergies fossiles. Le système énergétique et le système financier sont intimement liés : l’un ne peut pas fonctionner sans l’autre. La dette croît avec l’extraction fossile. Sans énergie accessible, c’est la fin de l’économie.


Si l’on parvient à stabiliser la production industrielle mondiale à dix pour cent au-dessus du niveau de l’année 2000, et à redistribuer équitablement les fruits de cette production, on repousserait encore l’échéance de plusieurs années. Mais cela ne suffirait toujours pas à l’éviter à cause des niveaux de pollution.

Le moteur de la civilisation thermo-industrielle (le couple énergie-finance) est au bord de l’extinction : des limites sont atteintes. La croissance économique signe l’arrêt de mort d’un système basé sur des dettes… qui ne seront jamais remboursées !


Si l’on parvient à stabiliser rapidement la population (2 enfants en moyenne par famille), cela permettrait de repousser de quelques années un effondrement global de l’économie et de la population. Mais cela ne suffirait pas.


En résumé, l’hyper-globalisation transforme l’économie mondiale en un système géant complexe qui connecte et décuple tous les risques propres à chacun des secteurs critiques. L’effet domino géant est une réaction en chaîne : effondrement de la Bourse qui dégénère en crise alimentaire ou énergétique. Comment vivre sans supermarché, sans carte de crédit, sans station-service ? Il faudra peut-être « faire avec ». Si l’effondrement est l’horizon de notre génération, l’effondrement ou collapsus n’est pas la fin mais le début de notre avenir.


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1- Comment tout peut s’effondrer. Pablo Servigne. Raphaël Stevens.

2- L’action de l’homme sur les cycles climatiques est moins de l’ordre de ses besoins que de ses intentions peccamineuses, car il interfère sur l’ensemble des champs ondes-formes ou constitués. On ne peut ignorer que l’homme soit en parfaite union avec la création et qu'à ce titre il est l'acteur et le sujet d'un apocalypse.

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