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CERTITUDES & INCERTITUDES : LE VIVANT "introduction générale" de P. C. Aubrit St Pol

LE VIVANT
LE VIVANT

L'HOMME

 

PROJET DE VÉRITÉ ET D'AMOUR

 

 

 

LE VIVANT

 

 

INTRODUCTION GÉNÉRALE

 

Le vivant et la vie sont des enjeux de pouvoir depuis la révolte de Lucifer, fixé dans sa révolte, voulant être adoré et posséder le pouvoir de son Créateur. Ignorer que derrière ces enjeux se cachent des objectifs surnaturels rend toute analyse sur ce thème inopérante.

Des courants au service des puissances des ténèbres instrumentalisent le concept du vivant dans le but de s'élever au-dessus de Dieu, le Créateur, et, au-delà encore, de détruire le genre humain – en particulier ceux qui, par fidélité à Dieu et à ses prophètes, refusent de les suivre. L'humanité est exposée au plus grand péril depuis l'époque postdiluvienne : celui de sa disparition dans le blasphème.

Face à cette volonté de destruction, qui glorifie Lucifer par l'intermédiaire de son serviteur – l'Antéchrist –, la Révélation chrétienne, depuis Moïse, s'oppose avec la force de la vérité. Elle a engendré une culture fondée sur les vertus cardinales dans l'ordre naturel et sur les vertus théologales dans l'ordre surnaturel. Le peuple de France, dépositaire de l'onction davidique, devrait être à la tête avec l'Église de la résistance contre les puissances des ténèbres qui veulent le renversement du paradigme divin. La civilisation chrétienne repose sur les vertus, et non sur des valeurs. Les puissances des ténèbres suscitent des serviteurs zélés dans le seul but d'abattre cette civilisation.

La Révélation chrétienne, qui est la vérité, se déploie à travers une doctrine constituant la substance intellectuelle de notre foi. Elle a commencé à être transmise avec Moïse. Il n'existe aucun autre chemin pour accéder au salut, que ce soit sur Terre ou au seuil de l'éternité : il faut adhérer au Christ Jésus tel qu'il se révèle dans la foi catholique.

Notre civilisation chrétienne est, dans le monde, l'initiatrice et l'actrice de la dignité de la personne. À travers toute l'histoire, on constate qu'aucune autre civilisation n’a élevé la dignité de la personne au rang d'impératif moral – expression même de l'amour de charité –, de sa conception à sa fin naturelle.

La question du vivant et de la vie constitue un enjeu présent et constant au cœur de l'humanité, depuis le crime de Caïn contre son frère Abel le Juste. Elle demeure brûlante, se tenant au carrefour de toutes les réflexions. Depuis les Lumières et les encyclopédistes, ce questionnement marque le tournant antichrétien de l'histoire, il la conduit inexorablement à l'accomplissement de toute justice et de toute miséricorde –  signes du triomphe du règne du Christ Roi de l'Univers.

Ce tournant imprime à tous les peuples et à toutes les nations une dynamique dramatique à laquelle nul ne peut échapper. Il poursuit un objectif conforme à l'orgueil de la pseudo-culture révolutionnaire : asservir tous les peuples en flattant leurs faiblesses les plus viles, au nom d'un humanisme vidé de toute substance véritablement humaine. Il s'agit d'un puissant courant infestatoire, entraînant une large part de l'humanité dans la damnation – c'est-à-dire la séparation définitive d'avec Dieu et la privation de toute lumière.  

Le fidèle catholique ne doit pas fuir la réalité : le pouvoir des anges démons, servi par leurs affidés – hommes et femmes, et même, aujourd'hui, des enfants – est organisé selon le mode opératoire et articulé de la pieuvre aux tentacules secrètes. Cette puissance du mal domine l'humanité. Que le fidèle du Christ ne s'en étonne pas, ni ne s'en laisse bouleverser : il faut qu'il en soit ainsi, pour encore un petit temps. Les nations seront jugées.

Tous les domaines de l'activité humaine sont corrompus par ces puissances malfaisantes, en particulier dans les secteurs des sciences de la vie et de la santé ainsi que de l'éducation et de la culture. Le législateur se fait acteur de la corruption de l'enfant ; il s'approprie illégitimement l'autorité parentale et éducative. Sa législation mène objectivement la guerre à la famille. L'enfer a besoin du sang innocent pour établir sa domination sur les peuples et les nations.

Une des conséquences est l'effondrement civilisateur. Son facteur déterminant réside dans le fait que l'homme ne cherche plus à comprendre la création dans une démarche contemplative. Il inscrit désormais sa quête dans une logique de la rentabilité sous de multiples formes. D'où cette soif d'accaparement de la connaissance – non pour servir d'abord, mais pour en jouir, pour acquérir de la puissance, pour flatter son ego, ou pire encore, pour la dresser contre Dieu et finalement contre l'homme et sa société. Elle devient tout à la fois défi et menace, une arme de destruction massive, tant pour l'univers créé que surnaturel.

Les ravages que continuent de causer les Lumières et les Encyclopédistes conduisent à ce que la quête de vérité et de sagesse ne soit surtout plus une action de grâce : au contraire, que l'orant soit exclu de la raison. C'est toujours la même tentation : croire que ma liberté ne dépend que de moi, et je ne veux pas la rendre à sa Cause Première qui est Dieu.

Derrière l'affirmation selon laquelle il ne serait pas possible "d'arrêter le progrès" – ce qui sous-entend qu'on ne saurait ni l'orienter ni le limiter – se cache la volonté d'affirmer la supériorité de l'homme sur Dieu : le surhomme de Nietzsche. Cette posture s'adopte toujours au détriment du bien-être réel des personnes et des peuples. Sans doute aurait-il été sage que l'homme s'imposât des limites, à la lumière du véritable bien commun. Cependant, cette notion elle-même est désormais dévoyée, totalement inféodée aux idéologies et aux puissances occultes. Nos sociétés, dites modernes et évoluées, ont choisi le mensonge et le charme du serpent.

 Le vide produit par le rejet pratique de Dieu se comble par le lisier des orgueils, que gonflent l'amoralisme ainsi que les transgressions contre les lois de la création et celle du sacré – transgressions auxquelles collabore un large pan de la hiérarchie de l'Église, incluant des laïcs si profondément égarés.

L'évolution des sciences techniques, parallèlement à celle des sciences fondamentales, soulève de nombreux problèmes qui ne sont pas suffisamment intégrés aux problématiques de nos sociétés dites évoluées. Encore faudrait-il qu'elles aient la volonté de les affronter en s'en donnant les moyens moraux et légaux de les résoudre.

Les sociétés s'affranchissent de la conscience morale, rejetant par conséquent le concept du bien commun, ce qui dévoie le droit. Le législateur devient le tiroir-caisse des lois contre nature.

Quels que soient les arguments avancés pour justifier les actes du législateur, ceux-ci ne peuvent être considérés comme légitimes, quand bien prétexteraient-ils une compassion, elle-même désolidarisée avec la vérité et la morale. Le législateur a, en réalité, perdu toute notion du respect et de la dignité de la personne.

Elles justifient ses propres abandons par des errances philosophiques et idéologiques – un aveuglement dû, essentiellement, à son rejet de Dieu et à cette volonté infernale de s'affranchir de toute raison, pour atteindre l'aiguille de la raison-pure – le soleil d'Icare :


"Le despotisme est le gouvernement où le chef de l'État exécute arbitrairement les lois qu'il s'est données à lui-même, et où, par conséquent, il substitue sa volonté particulière à la volonté publique.[1]"


Cette citation s'applique particulièrement aux pseudo-démocraties occidentales, où le législateur impose une volonté idéologique – donc partisane – au détriment de la volonté du peuple, qui n'est pas consulté sur des questions essentielles. C'est donc bien la volonté du particulier qui prévaut, au détriment du bien commun.

Ces régimes autorisent et protègent aujourd'hui des pratiques qu'ils avaient eux-mêmes condamnées chez les nazis, lesquels éliminaient les plus faibles, les non rentables, les "inutiles". Et pourtant, ces mêmes démocraties osent commémorer leur victoire sur l'Allemagne nazie ! N'est-ce pas faire bien peu de cas du sang versé par nos héros ?

N'est-ce pas faire peu de cas du corps physique de l'homme ?

N'est-ce pas là se prendre pour Dieu, en osant arrêter la vie par confort personnel, ou pour une satisfaction perverse de son ego ?


"Ils ont ainsi en eux des pensées hérétiques : car les hérétiques, méprisant l'ouvrage modelé par Dieu et n'acceptant pas le salut de leur chair, dédaignant aussi, par ailleurs, la Promesse de Dieu et dépassant complétement dieu par leurs pensées, assurent aussitôt après leur mort ils monteront par-dessus les cieux  et par-dessus le Créateur lui-même, pour aller vers la "Mère" – comme ils disent – , où vers le Père faussement imaginé par eux.[2]"


Le vivant fascine. Les sociétés ayant intégré les Lumières et les Encyclopédistes ne résistent pas à la tentation de se substituer à Dieu. Elles veulent s'approprier le mystère de la vie, cherchant à en avoir la maîtrise. Aujourd'hui, cet objectif – presque atteint – passe nécessairement par le renversement du paradigme divin. Toutefois, pour y parvenir, il faut rallier le peuple à cette cause. D'où ce travail d'endormissement de la vigilance, en suscitant chez lui ses appétits les plus bas, les plus vils.

Cette évolution constitue la phase ultime des mondialistes, dont le socle philosophique reste les Lumières, prolongeant leur influence par une "culture" révolutionnaire. Le législateur habitue progressivement le peuple, par une succession de lois infra-éducatives, aidé par les médias, divers facteurs socio-culturels ainsi que par les sciences et techniques. Il banalise le mal en lui accordant un droit, une légalité. Il fait du vice un habitus socio-culturel – c'est Sodome et Gomorrhe.   

L'homme issu de cette culture révolutionnaire se fait le singe de Dieu. Il ne se contente pas de le rejeter : il veut le remplacer dans son acte créateur. C'est pourquoi il va jusqu'au divorce, à la contraception, à l'avortement, au clonage reproductif humain, aux chimères, à l'eugénisme, au suicide assisté. Ne nous faisons pas d'illusion : l'avortement et le suicide assisté sont autant d'actes dont la seule volonté est d'offrir aux puissances des ténèbres – anges démons – des sacrifices humains. Il y a les victimes qui le subissent – avortement – et il y a celles qui y consentent – le suicide de fin de vie. Quoi qu'il en soit, le sujet meurt sans les sacrements, quand bien même les demanderait-ils avant de mettre fin à sa vie ; son salut n'est en rien assuré. Pour le législateur, l'important est d'offrir des holocaustes aux princes de l'enfer.

Il revendique la pleine maîtrise de sa vie jusqu'à imposer son délire à autrui. Il ne supporte pas d'être seul dans la barque de ses divagations orgueilleuses, et ne voit d'issue que dans une fuite en avant qu'il ne maîtrise pas. Il n'est plus apte à se reconnaître pécheur, et encore moins à l'aveu de son péché. C'est l'orgueil désespéré que décrivent Nietzsche, Sartre, Camus – alors même qu'ils ne pensaient qu'à exalter l'homme conquérant de sa liberté et de sa conscience.

Le législateur, l'homme de science, l'économiste, le militaire, l'idéologue, le PDG, l'enseignant, le journaliste, le comédien et, dans une certaine mesure, le prêtre – qu'il soit progressiste ou super-ultra-conservateur – incarnent cet homme contemporain qui recherche toujours plus de puissance ou s'efforce de justifier ses choix de conscience à travers son concept dévoyé de la liberté.

Il refuse d'accepter les limites de sa condition humaine. Il veut maîtriser sa vie, de sa conception à sa mort : certains par la science, d'autres par l'idéologie, d'autres encore par la morale et un formalisme ou un fixisme de la pratique religieuse.

Il impose une sorte de confort intérieur et social par une barrière de non-liberté.

Les courants ultra – voire hyper-intégristes, comme les sédévacantistes, ou, à l'inverse, les ultras-progressistes sont, chacun à leur manière, des cléricaux qui ne se remettent pas en question. Ils n'envisagent pas une aventure intérieure libératrice par l'action de Jésus – la vérité et l'amour.

Ils s'enferment dans un cadre à leur mesure et cherchent à y enfermer le monde, selon leur propre convenance : des pharisiens de la fin de ces temps.

Nos générations se confrontent à une volonté transgressive, nourrie par la haine de Dieu et celle du genre humain. Une volonté vouée au mal, portée par un mensonge protéiforme dont elles ne saisissent guère les enjeux, tant elles sont elles-mêmes obnubilées par le besoin luciférien de sécurité, de se rassurer. La séduction du "plat de lentilles" reste, hélas, d'actualité.

La dignité humaine n'est plus seulement bafouée en surface, mais en profondeur : la révolution est toujours à l'œuvre. Le législateur, nos Ponce-Pilate, serviteurs de l'empire des ombres, ne la protège plus ; il se fait complice de nos agresseurs. Il s'appuie sur les médias – des réseaux sociaux officiels et alternatifs – tous inféodés ou infiltrés, car il a besoin de la complicité passive des peuples. Ce sont des acteurs déterminés de leur propre effondrement moral et surnaturel. Les fondements civilisateurs sont ainsi aspirés, ce qui constitue, en soi, un châtiment inaugural pour tous ceux qui abandonnent la voie du Bien souverain.

 

Toute l'humanité s'engage dans ce virage conclusif de l'histoire. Elle se conclura par une implosion de ces puissances dévastatrices et révolutionnaires, mais pas avant que l'homme juste et l'innocent ne parviennent à ne plus sourire, car alors ils entreront dans le silence de Jésus face à Ponce-Pilate, ce qui a déjà commencé.

Les questions-ci s'imposent :

1-    Qu'est-ce que le vivant ?

2-    Comment le vivant se manifeste-il ?

3-    Est-il justifié de classifier le minéral, le végétal et l'animal en règne (ce dernier incluant l'homme) ?

4-    Le mouvement est-il conféré par la vie ou en est-il le témoin ?

5-    Quelle est la cause de la vie ?

6-    Quelle est la cause de la forme chez le végétal, l'animal et l'humain ?

7-    Quelle est la cause de la diversité des espèces ?

8-    Y a-t-il un lien ou chaînon entre les espèces ?

9-    Quelle est la cause qui distingue l'homme de tout le vivant ?  

10-      Qu'est-ce qui donne la liberté à l'homme ?

11-      Pourquoi son espèce est-elle royale ?

 

Le règne

Les mots : "règne", "régner", "roi", "reine" proviennent de la racine indo-européenne "reg", qui signifie "diriger en droite ligne, diriger selon le droit, montrer le droit chemin".

Le roi de France est le premier serviteur de son peuple ; il est aussi : "l'évêque de l'extérieur". Il a pour mission de maintenir le peuple dans le respect de l'ordre naturel. Il assume également, selon l'ordre voulu par Notre Seigneur Jésus-Christ, une extension de son sacerdoce royal commun à tout baptisé dans la foi catholique.

Le peuple de France, par son roi, partage avec lui les grâces contenues dans l'onction davidique, selon le sacerdoce royal détenu par le grand prêtre Melchisédech, qui le transmit à Abraham.

Si Melchisédech, roi de Salem, fut dépositaire du sacerdoce royal que Adam et Eve avaient laissé choir à cause de leur faute, il fut également dépositaire de leur pouvoir royal ; la primauté sur le créé selon les lois naturelles et le droit naturel.

Jésus a récapitulé sur lui le sacerdoce de Melchisédech et le pouvoir royal que détenait surnaturellement saint Joseph, fils de David, père nourricier de Jésus et gardien de la Sainte Famille. Ce pouvoir royal – cette primauté –  découle de la royauté de David, élu par Dieu, et est contenue dans la Promesse du Messie à venir. Jésus, en accomplissant cette Promesse, a transmis le pouvoir et la mission royale universelle sur le peuple de France, représenté lors long de sa montée ultime à Jérusalem par les soldats gallo-romains, au cours d'une confrontation avec les membres du sanhédrin qui se réclamaient précisément de la Promesse fait à Adam et Ève et renouvelée à Abraham.

Cette mission fut confirmée par l'évêque de Reims, saint Rémi, lors du baptême du roi Clovis, issu du peuple des Sicambres, descendants d'un des deux fils du patriarche Joseph et, par mariage, de la lignée du roi David. Elle fut à nouveau confirmée par le Sacré Cœur à Paray-le-Monial à sainte Marguerite Alacoq dans l'adresse qu'il adressa par sa servante à Louis XIV.

Depuis Clovis 1er, le roi de France a pour mission de défendre le droit naturel, d'écarter les obstacles au salut de tous, et de défendre et protéger l'Église.

La royauté de la France est tombée par la faute orgueilleuse de Louis XIV, mais également par des prêtres dont son confesseur jésuite – la Compagnie de Jésus, dès sa fondation, fut très vite infestée par des marranes. Il ne fallait pas que le ciel, par les grâces découlant de la demande du Sacré-Cœur puisse empêcher la levée des obstacles aux projets des fils des ténèbres : les mondialistes et autres courants occultes antichrétiens. Dieu a laissé faire cette chute, ce renversement, car au-delà des péchés personnels de nos rois, il fallait – selon les dispositions de sa divine Providence – que fût préparé le jugement des nations et des peuples.

Sous le régime de la monarchie française, jamais aucune loi contraire aux Dix Commandements, contraire au droit naturel ou à la loi naturelle n'aurait été votée ni même envisagée.

Les verbes "diriger" et "régner" impliquent l'usage de la volonté, de la raison et de la faculté de liberté – des capacités propres au sujet qui a la conscience de son existence, c'est-à-dire doté d'une conscience morale. Or, dans la création visible, la seule créature répondant à ces dispositions est l'homme, puisqu'il possède les puissances de mémoire, d'intelligence et de volonté, dont la conjonction donne : la liberté et la raison.

Si l'homme est le seul vivant à exercer un véritable règne – "domine la Terre" – comment comprendre et accepter que soient qualifiés de "règnes" le minéral, le végétal et l'animal ?

Ni le minéral, ni le végétal, ni l'animal n'ont la conscience de leur existence. Ils ne sont que des "existants" ou des "étants". Cette classification consistant à imposer que ces "existants" soient à considérer comme des règnes, nous vient des naturalistes et évolutionnistes du XVIIIe siècle – inscrits dans la logique des Lumières et des Encyclopédistes.

Il s'agit là d'une classification structurellement erronée, car elle est issue d'une option idéologique plutôt que d'une recherche authentique de vérité. Elle est d'autant plus fautive, que l'homme n'est pas distingué du règne animal. Cette confusion, issue du relativisme, contribue à dissoudre le concept de personne. Elle alimente deux idéologies – le communisme et le nazisme – ainsi que le libéralisme, qui est, en profondeur, une idéologie de gauche.

L'objectif de cette idéologie était – et demeure – de ne pas distinguer l'humain du reste de la création, afin de relativiser la portée du mystère chrétien de l'Incarnation. N'oublions pas qu'après la mort du roi Louis XIV, et à la faveur de la régence de la Maison d'Orléans – dont le souvenir reste sinistre – les loges maçonniques pénètrent dans le royaume. Ces dernières ne pouvaient adhérer à la vérité anthropologique chrétienne, car cela aurait impliqué de renvoyer l'humanité à un Dieu transcendant – le Dieu catholique. Pour parvenir à détruire l'Église, il leur fallait d'abord saper sa doctrine, faire triompher le relativisme en son sein – ce que le pontificat de François aura accompli.

 

Le règne de l'homme

"…domine la Terre" : il s'agit d'un ordre direct, lié au projet de vérité et d'amour que Dieu a sur l'homme. Ce dernier a été créé en vue de l'Incarnation du Verbe, qui est Dieu, avec pour but premier de manifester son règne sur toute la création en assumant la condition humaine.

L'homme, d'emblée, exerce une primauté déléguée par Dieu, le Créateur, en vue de la Primauté divine du Verbe, son Fils Unique, qui, de par son Incarnation, exercera une royauté universelle à son retour : le Fils de l'Homme venant sur la Nuée.

La primauté royale de l'homme est absolue sur toute la création ; toutefois, cette royauté n'est pas irresponsable et devra rendre des comptes à Dieu.

 

L'ordre donné à Adam – et qui vaut aussi pour Ève – d'exercer sa domination sur toute la Terre implique qu'il règne sur l'ensemble de la création en tant qu'homme et femme, et selon leur qualité surnaturelle, dans le cadre de leur sacerdoce royal : "l'homme vivant est la gloire de Dieu.[3]"

La gloire de Dieu en l'homme et en la femme est la manifestation la plus élevée de leur mission de régner et de leur qualité de vivants.

L'homme règne en tant que mandataire. Son autorité sur toute la création, bien que totale dans son étendue, n'est cependant pas absolue. L'exercice de son mandat ne peut porter de bons fruits qu'à la condition première qu'il respecte les lois de la création et la loi naturelle. Pour cela, il doit donner sa foi au Christ Jésus.

En effet, le principe de son autorité est dans le Christ-Roi de l'univers, à qui toute chose doit être soumise, afin que, lui-même – avec l'ensemble des élus ainsi que la création visible et invisible – soit également soumis au Père éternel, Dieu le Père, par une ultime action de grâce.

 

Le règne de l'homme est sa condition

La condition humaine n'est ni plus ni moins que celle de régner sur la création, en se répandant sur toute la surface de la Terre et par le travail. L'identité naturelle et surnaturelle de l'homme découle de cette double obligation reçue au Jardin de Paradis.

L'homme est la cause finale naturelle de la création. Il est supérieur à toute chose créée et visible, et, par la grâce, il sera élevé au-dessus des esprits angéliques. Il lui revient de dominer l'animal, le végétal et le minéral.

La classification des étapes de la création en règnes – minéral, végétal et animal – conçue par les naturalistes et évolutionnistes du XVIIIe siècle et qui omet l'humain, relève d'un choix idéologique. Elle est erronée et fautive d'intention. Le minéral, le végétal et l'animal relèvent de l'ordre – chacun constitue un ordre qui lui est propre.

En tenant compte de la succession des jours de la création telle qu'elle est donnée par les Saintes Écritures, dans le livre de la Genèse, on perçoit une intention à la fois dans la suite des actes créateurs et dans l'attribution de la dignité. L'humain est ainsi le seul à pouvoir revendiquer un règne – un règne de primauté absolue dans l'ordre naturel. Il en est la cause finale naturelle.

La classification imposée par ces naturalistes et évolutionnistes est un choix idéologique, doublé d'une manipulation sémantique.

Le chrétien se doit de la rejeter : c'est là un devoir de vérité.


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[1] Emmanuel Kant

[2] St Iréné, contre les hérésies

[3] Saint Irénée de Lyon Contre les hérésies.


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