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LETTRE A MON FRÈRE DANS LA FOI : La Brunante des Dieux (suite n°2)







Chers Alain et Aleth,


La question du mal ?


Quel est l’intérêt aujourd’hui de traiter ce sujet ?

L’histoire n’est pas achevée. Les évènements qui l’écrivent en ce moment sont spectaculaires, mais le spectacle n’est rien, l’important est de comprendre qui est derrière le rideau pour en discerner les pièges et mieux comprendre les desseins de Dieu.

J’espère briser les chaînes de ceux qui sont enfermés dans un complotisme idéologique, stérile, générateur de peur et de haine, désespérant, un état intérieur qui ronge la liberté et le discernement, et finalement douter de la Providence, empêchant une compréhension libératrice. Oui, il y a réellement un complot universel inspiré par une intelligence inversée.

L’histoire, l’homme et Dieu l’écrivent sur la base d’un débat intérieur qui est ontologique : Choisir Dieu ou s’y refuser. Ce choix est l’unique drame universel. Soit l’homme accepte que son salut et son bonheur lui viennent de Dieu ; soit il se construit un paradis terrestre, dépendant de son seul vouloir, et l’espace devient un enfer.

Il n’y a pas d’autre enjeu. Il est implacable, irréductible, tragique. C’est la clef de compréhension du livre de l’Apocalypse de saint Jean l’évangéliste. Le cœur de ce troisième cycle est la miséricorde, elle arrive à son terme laissant la place à la justice qui débouchera sur un nouveau cycle celui de l’Esprit Saint : La Nouvelle Pentecôte prophétisée par le Pape saint Jean XXIII.


Je vous propose de découvrir les étapes de la montée en puissance du mal.


Le mal : absence de bien


- La cause du mal :

Au chapitre XII v.4 du livre de l’Apocalypse de saint Jean, se trouve le récit d’un évènement qui s’est passé dans le Présent de Dieu Créateur.

Dieu a créé les anges pour servir sa Gloire et l’homme. Les anges n’ont pas d’âmes, puisqu’ils n’ont pas de corps, ni de forme, ce sont des intellects, et ils n’ont d’histoire que pour une fraction de seconde lorsqu’ils ont eu à choisir entre servir le dessein de Dieu ou le rejeter. Ils sont connus par l’histoire sainte, car ils interviennent dans l’histoire[1]générale.

Toutes les créatures douées d’intelligence, capables de choix, de décider de la qualité de leur acte, sont libres. Une liberté qui soulève le voile de l’identité de leur Cause Première ; en théologie, nous dirons qu’elle réfléchit la liberté du don de Dieu. En effet, aucun vivant ne peut par lui-même se donner la liberté, pas plus qu’il ne peut conquérir des espaces de liberté sans elle.

Il faut, pour que l’homme soit libre, qu’il ait sa Cause Première en dehors de son espace-temps, car sa liberté procède de la Memoria dei[2] qui contient l’intellect agent et du spirituel agent, ces trois agents sont les propriétés de Dieu Trine. Dieu nous les communique à la création de l’âme, la rendant spirituelle. Il s’agit d’une liberté réelle, totale et pure qui a existé jusqu’à la faute originelle. L’usage du libre-arbitre attire le don de la liberté de Dieu qui nous la donne selon l’intention et l’acte[3].

Dieu est le Parfait, le seul Saint. Il n’y a pas en Lui de cause diminuante, pas d’imperfection. Il ne voit pas le mal avant qu’il ne soit pensé et exécuter. Il a confiance en sa créature.

Dieu le Père est blessé par son amour, car créant à son image l’homme, Il a prit le risque d’être rejeté ; si Dieu est effectivement le Tout-Puissant, dans sa Paternité Incréée, Il est le plus fragile : une blessure d’amour, une blessure qui se manifeste dans celle du Cœur de Jésus sur la Croix, car Longinus en transperçant le Cœur de Jésus déchira la Paternité Incréée de Dieu le Père qui, à cet instant T, féconde le Sacrifice du Fils puis qu’Il a satisfait à la Justice de son Père. L’image du pélican qui blesse son cœur sans jamais laisser la Plaie se refermer est le sommet de la liberté du don : Amour. Le pélican est l’image de Dieu le Père dont l’amour s’écoule dans le Cœur Sacré de son Fils crucifié et ressuscité[4].


Dieu demande à chaque créature intelligente d’adhérer librement à la vérité et à l’amour qu’Il est. Il a sollicité une adhésion libre des anges, et comme leur nature est intellectuelle, Il leur a révélé son projet d’une autre création[5] : Créer un vivant à son image, inférieur à sa nature et à celle des anges, dans laquelle Il s’incarnerait afin de l’élever au-dessus d’eux[6]. Une proposition scandaleuse, vertigineuse pour Lucifer qui contemplait sa beauté, la comparant à celle de son Créateur. Il lui était impossible d’envisager que Dieu, en la Personne du Verbe, s’abaissât jusqu’à s’incarner et assumer une créature dont la nature serait inférieure à sa propre nature : L’homme. Il refuse de servir le projet de Dieu, et dans sa colère jalouse, orgueilleuse, il tente de renverser son Créateur de son trône. Saisi dans son péché, sans pouvoir en solliciter le pardon, car sa décision il l’a prise dans la Procession de Lumière Trinitaire, il a été précipité et avec lui tous ceux qui l’ont suivi[7], dans son lieu de damnation. Lucifer est alors prisonnier volontaire de sa colère, de son orgueil, de sa haine, non pour l’éternité, car elle n’appartient qu’à Dieu et aux élus, mais pour la perpétuité et la répétitivité : Mouvement perpétuel de son péché[8].

Lucifer et les anges-démons en rejetant la vérité et l’amour se sont vidés de tout bien, mais les dons reçus lors de leur création, ils les ont conservés, car Dieu ne reprend pas ce qu’Il a donné, mais ils se sont inversés. Prisonniers perpétuels de leur révolte contre Dieu, ils sont obsédés par le désir d’être adorés à sa place ; leur puissance, n’étant plus fécondée dans l’ordre de l’amour et du vrai, n’est qu’impuis­sance, car toute force de destruction est une impuissance à féconder le bien. Le mal, entant qu’il est voulu par une intelligence, est une puissance, mais il ne peut nous atteindre qu’à la condition que l’homme, créature qu’il déteste le plus au monde après Dieu, y consente ou lui soit affidé. Lucifer est toujours humilié, puisqu’il ne peut déployer sa puissance que s’il parvient à séduire, il ne le fait pas par bonté d’âme. Il a besoin de l’homme.


Il y a deux chemins pour que le mal se répande : La condition humaine blessée par le péché originel ; et le péché transgressif, dit de la volonté, il appelle positivement un choix qui se fait par le libre-arbitre, il s’agit d’une volonté de faire le mal ; c’est le refus d’être dans la liberté du don, rejeter Dieu et se choisir un autre maître, Lucifer et ses anges-démons.


Le péché originel

Le pêché originel est un refus de se conformer à la volonté de Dieu, de ne plus accepter que sa liberté procède d’une autre volonté que la sienne propre. Adam et Eve connaissaient la volonté divine dans toutes ses dimensions, car à leur création, Dieu le Père se trouvait présent dans sa Procession de Lumière de sa Paternité Incréée. Leur âme créée, ils ont vu la Lumière d’Amour de Dieu et la proposition de vie qu’Il leur présentait ; étant sans péché, ils en avaient une parfaite mémoire que leur désobéissance a en partie occultée d’où la honte de se retrouver nus devant Dieu. Mais avant cette désobéissance, ils avaient la mémoire de l’instant de création de leur âme spirituelle[9] : Memoria dei.

La nature du péché originel est celle de la curiosité, amené par le doute insidieux sur la vérité de la Parole de Dieu ; la séduction de Lucifer a consisté à attirer l’attention d’Eve, curiosité dévoyée, et à introduire le doute[10].


- La séduction de Lucifer

Selon Catherine Emmerich, dans ses révélations sur les mystères de l’Ancienne Alliance, Eve était plus curieuse, plus légère, moins recueillie. Il est possible de supposer qu’elle se soit quelque peut retenue dans l’acceptation de la destinée que lui proposait Dieu le Père à la création de son âme[11].

L’attention que portait Lucifer à Eve sous la forme du serpent a été la première étape de sa séduction, il n’est écrit nul part qu’Adam ait été curieux du serpent, c’est Eve qui attire son attention sur lui : Retenir l’attention de sa victime.

Pourquoi Eve ne s’est-elle pas interrogée sur l’anormalité de cet animal intrigant ?

Pourquoi n’a-t-elle pas alerté Adam ?

Pourquoi n’en a-t-elle pas parlé à Dieu qui conversait avec eux au coucher du soleil ?

Dans l’ordre de la création un serpent ne parle pas, c’est un désordre de la nature. Elle ne pouvait pas ne pas le savoir puisqu’elle était dans la lumière de la vérité. Elle aura donc trouvé sa complaisance en ce serpent. Elle s’est éloignée de la vérité. Elle s’est repliée sur elle-même. Elle s’est isolée d’Adam et de Dieu[12]. Il est permis de penser que si elle n’a pas rejeté le Tentateur ni la tentation, c’est parce qu’elle s’y est introduite de son propre mouvement. Elle n’a été séduite que parce qu’elle s’est exposée à la tentation. Elle s’est introduite dans le regard du Tentateur[13]. Elle l’a regardé, elle a été vue de lui[14].

Elle a été la première à croquer le fruit[15], à consommer sa faute qui aurait pu rester personnelle si Adam lui avait pardonnée, mais lui aussi s’est complu dans la séduction d’Eve pécheresse, et le péché est devenu originel, ontologique et transmissible aux générations suivantes puisque c’est à l’intérieur de leur Union Sponsale qu’ils ont péché, d’où la propagation des conséquences de la faute originelle jusqu’au dernier petit homme sur cette terre.

Les physiciens quantiques, de l’École de Copenhague, ont identifié un évènement cosmique qu’ils ont appelé : Collapsus ou effondrement universel. Ils ont donc touché la réalité historique et physique du péché originel.

Ce drame a porté atteinte aux possibles qui procèdent des trois Agents ou Puissances que sont : Memoria dei, intellect agent, spirituel agent. C’est cette atteinte aux possibles qui se transmet de manière héréditaire en plus des hérédités génétiques. L’homme perd sa liberté à l’instant où les hérédités se mettent en place dans le petit homme qui a sa dignité ontologique à l’instant T de la formation du premier génome[16], il ne lui reste alors que son autonomie. Il n’y a que le sacrement du baptême et de confirmation qui rétablit la plénitude des possibles, et nous rend capables de la liberté de Dieu, capables de Dieu. Il est important de préciser que les Puissances ou Agents ne sont pas atteints par les effets du péché originel. Ce qui rend les dix Commandements si importants, c’est qu’ils résument ce qu’est la Loi Naturelle et balisent l’usage de notre libre-arbitre pour que nous recevions la liberté de Dieu.

Un autre aspect peu enseigné quant aux conséquences de cette faute originelle est le fait qu’en rejetant Dieu, Adam et Eve ont concédé à Lucifer le droit de nous soumettre à son joug[17].


L’histoire est un panorama qui dévoile les deux uniques et véritables tensions que l’homme supporte jusqu’à sa mort physique : Servir Dieu par amour ou s’y refuser ?


L’histoire s’écrit sur un débat

L’histoire est le compte-rendu d’un débat ontologique : Choisir entre servir Dieu ou s’y refuser. Deux points de vue s’affrontent depuis le péché originel : Il y a celui de Dieu qui veut sauver le monde avec la collaboration de l’homme, et celui du prince du mal qui veut détruire le monde juste après en avoir été adoré.

La confrontation est surnaturelle, mais comme l’homme en est le premier arbitre, elle est historique : Histoire Sainte.

Elle a commencé dès la révolte des anges-démons et se poursuit sur terre. Elle se traduit selon deux concepts : L’attente d’un Messie Sauveur, qui appelle l’homme à le regarder comme la source unique de sa libération (élection du temps), et il y a l’homme providentiel, un messie politique, régnant, instaurant un régime triomphal de bien être (élection de l’espace) ; ceux qui suivent le premier sont fils du Ciel, ceux qui suivent le second – beaucoup plus nombreux – sont fils du bouc.

N’allons pas chercher des rêves, des secrets engloutis, des initiations ; l’histoire que l’homme écrit avec Dieu n’a d’autre fondement que celui que je viens d’énoncer, tout le reste n’est que leurre et provient du prince du mensonge.

C’est un enjeu implacable, irréductible, tragique. Il y a trois cycles distincts dans l’histoire sainte : 1er – Adam et Eve à Noé ; 2eme – Noé a Moïse ; 3eme – Moïse à Jésus, et chaque cycle à trois étapes. 1er : Adam à Abel, Caïn à Lamech, Lamech à Noé ; 2eme : Noé à Abraham, Abraham à Joseph, Joseph à Moïse ; 3eme : Moïse à David, David aux prophètes, les prophètes à Jésus. Le Quatrième cycle commence avec la Parousie et se terminera avec une Nouvelle Terre et des Nouveaux Cieux[18] après la bataille d’Armageddon qui est celle de l’esprit : Lucifer aura la permission de nous tenter directement en esprit.


L’histoire, c’est s’interroger sur la société et la situation du fidèle, ce que je traiterai dans la prochaine lettre.




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[1] - Ce qui est de foi. [2] - A la création de l’âme nous recevons la Memoria dei qui contient les deux autres agents qui se développent à mesure de la formation des organes du corps. [3] - Dieu nous aide de sa grâce afin que nous demeurions dans sa volonté sans nous l’imposer. [4] - C’est ce qui fait que la Loi de Bioéthique votée en France et publiée par décrets en 2004 est une épouvantable transgression, elle blesse la Paternité Incréée de Dieu le Père au moment où il est présent au premier génome pour la création de l’âme. Le France, en tant que Nouvel Israël, est le pays de la troisième grande transgression, la seconde a été actée par l’Ancien Israël par le procès inique contre la Vérité, J.C., la première a été actée par Adam et Eve. [5] - Ce projet est la matière sur laquelle, ils devaient se prononcer pour être totalement de la liberté de Dieu ou l’opposé. [6] - Les Mystères de l’Ancienne Alliance, Catherine Emmerich. [7] - Certains esprits damnés sont restés dans les airs, car jusqu’à la fin des temps, ils refusent le jugement particulier, c’est pourquoi ils nous tentent et nous infestent. De foi. [8] - Ce qui est de foi. [9] - Théologie mystique, confirmée par le Pape saint Jean-Paul II au sujet de sa pratique de l’oraison. [10] - Ce que reprendra à son compte René Descartes, car son Discours de la Méthode est le fruit d’années passées dans l’occultisme, les sociétés secrètes ; il sera donc l’affidé de Lucifer dans l’ordre de la vérité intellectuelle. Il est mort sans les sacrements, en terre luthérienne. [11] - Cet acte de volonté libre se fait à la fine pointe de l’âme qui s’appuie sur la Memoria dei, car à cet instant-là, le cerveau n’est pas formé, contrairement à ce qu’affirmait le Père Marie-Dominique Philippe dont tous les enseignements ont été retirés pour cause d’inversion métaphysique. [12] - Réplique de Lucifer avant son refus de servir. [13] - Question disputée. [14] - Si vous ne voulez pas être confronté au tentateur, ne regardez pas le mal ; il en est de même pour la covid19, quand vous êtes en dehors de chez vous, voyez, mais ne regardez pas, et vous ne serez pas vu du Malin ni des ses affidés. [15] - Il ne s’agit pas d’un langage symbolique qui contiendrait un secret que seuls des initiés pourraient comprendre. La Bible est un livre rédigé avec un réalisme qui permet plusieurs niveaux de compréhension, mais rien en elle n’est secret, ce serait contraire à la Vérité qui est vie. [16] - Discours inaugural de la session de l’académie de la famille et de la vie du Pape saint Jean-Paul II. [17] -Ce qui est de foi. [18] - Ce qui est de foi.

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