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LA PRÉSENTATION DE JESUS AU TEMPLE de P. C. Aubrit St Pol










La Présentation de Jésus et son Recouvrement au Temple sont les quatrième et cinquième mystères joyeux, deux étapes prescrites par la Loi ainsi que la circoncision qui était célébrée dans l’ancien rite romain par la fête de son Saint Nom. Les mystères du rosaire contiennent la totalité de la Doctrine, les joyeux correspondent à l’espérance en la réalisation de la Promesse faite à Abraham, Isaac et Jacob et renouvelée au roi David, c’est le salut promis à Adam et Eve. La Promesse s’est faite chair, elle est entrée dans l’histoire pour l’assumer, l’accomplir.

La Présentation de Jésus au Temple est désignée dans l’ancien missel par : Purification de Marie, est nommée aussi « Chandeleur » à cause des paroles du prophète Siméon désignant Jésus : « La lumière qui éclaire les nations ».


Pourquoi était-il nécessaire que Marie fût présente au Temple, quarante jours après la naissance et, avant elle toutes les mères juives, ?

Les quarante jours de purification de la femme après l’accouchement rappellent les années passées au désert après l’affaire du Veau d’or et le temps du Carême. Il y a un lien historico-liturgique entre ces évènements : une mémoire. Marie exprime ici son obéissance à la Loi de Dieu.

La présence de Marie à cette présentation récapitule celle de toutes les mères qui portèrent leur premier né à Dieu pour le lui consacré, geste prophétique exigé par la Loi. Il rappelle la mort de tous les premiers nés d’Egypte et annonce le Sacrifice Suprême de Jésus sur la Croix, la Promesse.

Marie, par sa présence, est l’accomplissement de la femme, d’Eve à la dernière, celle qui collabore à l’économie du salut. Elle prend sur elle toutes les mères du genre humain qui, quoique n’étant pas du peuple élu, n’en ont pas moins espéré la délivrance de tout le genre humain. Marie est ici la figure, la présence passive de l’Esprit Saint. Son Immaculée Conception, sa maternité, l’offrande qu’elle fait de son fils pour la satisfaction de la Justice du Père éternel lui donnent d’assumer, en communion avec Jésus, la Memoria dei de tout le genre humain jusqu’au dernier né de l’homme parce qu’elle est Mère de Dieu et Co-rédemptrice et, de ce fait, Mère d’adoption de tout les hommes sauvés1. Elle est aussi par qui le Verbe fait chair fait toute chose nouvelle.


On peut considérer que, la purification de Marie et la présentation de son fils Jésus constituent la première partie de l’offertoire que le célébrant active à chaque messe et qui, aura sa conclusion, son accomplissement dans le Saint Sacrifice, le mystère eucharistique.


Jésus, par sa Présentation, sa consécration à Dieu selon la Loi, lui permet d’accomplir le sacerdoce de Melchisédech, roi de Salem qu’il reçoit du Grand Prêtre du Temple. Et c’est lors de la Sainte Cène que le sacerdoce de ce personnage mystérieux s’accomplira en Jésus et en tous les prêtres jusqu’à la fin des temps : « Sur ces offrandes, daignez jeter un regard favorable et bienveillant ; acceptez-les comme vous avez bien voulu accepter les présents de votre serviteur Abel le Juste, le sacrifice d’Abraham, le père de notre race, et celui de Melchisédech, votre souverain prêtre, offrande sainte, sacrifice sans tache. » (Missel du R.P. Feder s.j.) C’est pourquoi, le sacerdoce ancien s’accomplit dans le Christ Jésus de manière parfaite et sainte.

Jésus présenté au Temple assume et accomplit plus que le sacerdoce de Melchisédech, mais tous les sacerdoces naturels de tous les hommes ; c’est toutes les liturgies honorant le divin depuis le début du genre humain qui sont accomplies. L’étincelle du Monde Nouveau éclate au Temple, dans ce mystère comme il éclata au moment de l’Incarnation et dans sa Naissance à Bethléem et il sera magnifié dans le Sacrifice Unique sur la Croix et dans la Lumière surnaturelle de la Résurrection et de la Pentecôte :

« A notre époque où le genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni et où les relations entre les divers peuples augmentent, l’Église examine plus attentivement quelles sont ses relations avec les religions non chrétiennes.[…] Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la surface de la terre ; ils ont aussi une seule fin dernière, Dieu, dont la providence, les témoignages de bonté et les desseins de salut s’étendent à tous, jusqu’à ce que les élus soient réunis dans la cité sainte, que la gloire de Dieu illuminera et où tous les peuples marcheront à sa lumière. » (Nostra Aetate, C.E.V.II, ch. 1er).

Jésus est l’unique Grand Prêtre et l’Unique Sacrifice, l’Agneau, le Nouvel Adam qui récapitule et mène l’histoire à son accomplissement.


La présence de saint Joseph n’est pas insignifiante quoique discrète. Il est l’image du Père éternel sur la terre et également, selon la Tradition, le dernier roi d’Israël, le roi secret et silencieux. Jésus n’ayant pas été conçu selon la chair reçoit la royauté d’Israël de Joseph et, de son Père des Cieux la royauté universelle. Saint Joseph témoigne pour Dieu le Père de la réalisation de la Promesse et, il accomplit l’espérance du salut promis à Adam et Eve et transmis à tous les patriarches. Il est le Vizir du Monde Nouveau comme le fut le patriarche Joseph pour Pharaon, ce dernier fut le gardien des greniers égyptiens, le second fut le gardien du Pain de Vie.

La fête de la Présentation est celle de la Sainte Famille selon sa surnaturalité. Nous sommes en présence d’une commémoration importante qui ne doit pas être négligée et surtout pas réduite à une simple fête de la bougie.

Cette célébration nous encourage comme toutes les autres célébrations à exercer notre regard et notre intelligence du point de vue surnaturel, ainsi nous seront toujours du côté de la Lumière divine et non pas aveuglé et appesantis par les lumières d’un monde qui n’a plus de repère, devenu transgressif et apostat.

La bougie ou le cierge que nous tiendrons à la main et un rappel quant à notre foi de chrétien qui nous engage à apporter cette lumière, le Christ, à tous les hommes et singulièrement aux plus démunis non pas seulement matériellement, mais bien plus gravement les démunis spirituels et intellectuels. Nous avons un devoir envers nous-mêmes de protéger notre foi, de l’alimenter par la prière, les sacrements et par la recherche de la vérité qui passe par la réalité du créé pour atteindre celle surnaturelle. Mais nos efforts seront sans fruit si nous n’agissons pas en pleine communion avec le Pape, le successeur de Pierre quel qu’il soit et envers qui tout baptisé lui est personnellement attaché et engagé à l’obéissance.

Prions pour la venue du Monde Nouveau, soyons en alerte, les reins seings et la lampe allumée : « Seigneur Jésus-Christ, tandis qu’à pareil jour vos parents vous présentaient au Temple, vous êtes apparu parmi les hommes dans la réalité de notre chair ; et Siméon le vénérable vieillard, éclairé de l’Esprit Saint, vous a reconnu, accueilli et béni. Faites-nous la grâce d’être éclairé sans erreur, et vous aimer d’un cœur fidèle. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen ! » (Missel, idem)


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1-Développement théologique marial du Père Emile Neubert p.m.

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