DE LA NATURE DE L’ÂME
INTRODUCTION
Le mot "âme" a pour racine indo-européenne "ane", signifiant "souffle vital" ou "Vie divine".
"Je suis la vie" : cette affirmation et révélation concerne tout le vivant ; s'appliquant à l'homme, il embrasse la vie biologique et la vie surnaturelle, Jésus confirme la Présence de Dieu en chacun d'entre nous, car tel est le sens de la vie surnaturelle. Les racines grecque et latine du mot "âme" donnent une définition similaire.
Le débat autour de l'âme revêt une importance comparable à celui sur l'existence de Dieu. Ces deux concepts traversent l'histoire, constituant l'arrière-plan permanent de nos actes, indifférents à l'athée, l'agnostique et au croyant.
Dans cette période marquée par la confusion et l'effondrement intellectuel, réfléchir sur l'âme revient à vouloir atteindre la Lune avec une échelle de corde.
Comment poursuivre notre quête de la vérité sans aborder la question de l'âme ?
- L'âme me fait-elle être ?
- L'âme est-elle la source de mon intelligence ?
- Est-elle le sanctuaire de la présence de Dieu en moi ?
- Est-elle la cause de ma liberté ?
- N'est-elle créée que pour me configurer à l'image et à la ressemblance de Dieu ?
- En quoi est-elle constitutive de ma personne ?
Le sens de l'existence de l'homme ne se trouve ni dans l'univers de la matière, ni dans celui du temps ; aucun de ces deux domaines n'apporte de réponse.
Les interrogations sur l'intelligence, la liberté, et la capacité de l'homme à se poser ces questions contribuent au développement de sa conscience d'exister qui est aussi sa conscience morale, elles sont intrinsèquement liées. L'homme commencera à trouver les réponses en s'interrogeant en lui-même, pour autant qu'il se soumette à l'autorité de la vérité.
S'interroger sur ce qui nous fait être, n'est-ce pas rechercher une finalité, un sens qui nous outrepasse ? et qui nous éclaire sur la raison d'être de notre liberté.
Un catholique sait que l'homme n'est pas réductible ni soluble sous l'oppression idéologique ; il ne cesse d'être que s'il y consent, car il se sera donné volontairement au mal. Ce sujet concerne toute l'humanité. Aujourd'hui, elle négocie son ultime et conclusif virage historique : suivre Dieu ou le rejeter ? la réponse est individuelle, mais elle résonne à l'intérieur de l'unité du genre humain. Elle détermine notre vie terrestre et notre destinée surnaturelle. Nous pouvons toujours l'éluder, la fuir. Il nous sera bientôt impossible de l'éviter ; chacun devra y répondre.
L'âme occupe une place première et d'honneur dans notre quête de la vérité.
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L'ÂME SOUFFLE VITAL
OU
SUBSTANCE DE LA FORME…
Jésus-Christ, en tant qu'Il est Dieu, est la Cause Première de la vie biologique, biogénétique, et de la vie de l'esprit, vie surnaturelle. Sinon, Il n'enseignerait pas qu'Il est présent en chacun de nous. En effet, tout homme n'est capable que de ce qu'il a en lui, et il est capable de Dieu ; sans cela il ne pourrait ni L'accueillir en lui, ni Le rejeter de lui.
L'âme humaine reçoit la vie de l'Esprit de Dieu dès sa création. Cependant, sa nature propre ne communique pas la vie biologique.
Platon propose que l'âme soit immortelle, une immortalité qui, selon lui, serait diluée et dépendante de l'immortalité du monde et de l'univers[1]. Cette proposition est reprise par Plotin, philosophe néo-platonicien, qui développe la théorie de la réincarnation soit la transmigration, déjà sous-jacente dans la pensée platonicienne.
Descartes donne une définition hétérodoxe de l'âme : "L'âme est une nature quoi n'a aucun rapport à l'étendue ni aux dimensions ou autres propriétés de la matière dont le corps est composé." (Passions, 1,30) Il reprend à son compte la théorie aberrante du dualisme platonicien. Descartes avait-il encore à voir avec la foi chrétienne ? il consolide l'introduction du néo-platonisme dans la société chrétienne, opposant subtilement, et avec un génie perverti, à la scolastique thomiste.
Aristote définit l'âme en ces termes : " L'âme est ce par quoi nous vivons, nous sentons et avant tout nous pensons." Contrairement à Platon, il ne croyait pas à son immortalité, bien qu'il ait approché de très près de sa véritable nature.
Le stoïcisme admet l'immortalité de l'âme et évoque même le jugement assorti de sanction éternelle : le châtiment par le feu d'un côté, l'âme vertueuse récompensée de l'autre. Bien que pré-chrétienne à certains égards, l'approche stoïcienne de l'âme est dépourvue de transcendance divine. Elle exclut tout ce qui n'est pas de l'ordre de la volonté, du volontarisme et des vertus naturelles, adoptant une vision matérialiste et athée, proche du jansénisme.
Selon saint Augustin, "l'âme est une substance raisonnable qui se sert d'un corps." (De moribus ecclésiae1, 27, 52).
Saint Thomas d'Aquin nous dit :
"L'homme ne doit pas être regardé comme une âme ayant un corps à son service (anima utens corpore) […] ; l'homme est un composé d'âme et de corps, et ces deux composants de sa nature forment une seule substance, un être unique, qui est le sujet de la connaissance sensible, comme de toutes les opérations humaines. Ce n'est pas l'œil qui voit, mais ce n'est pas non plus l'esprit qui voit au moyen des yeux ; c'est l'homme qui voit avec ses yeux, dans l'exercice d'une fonction qui requiert un organe corporel, mais qui a son principe dans une faculté de l'âme. Le sujet de la connaissance sensitive, comme de toutes les fonctions (psychiques) ou vitales, ce n'est pas l'âme seule ; c'est le composé, c'est l'homme.[2]"
La réflexion philosophique et théologique s'appuie sur l'autorité de la vérité du réel et sur celle de la Révélation. En conséquence, nous n'ignorons pas les avancées en génétique et biogénétique, bien que la plupart de leurs applications s'opposent voir renversent la loi naturelle et morale. Les définitions données sur l'âme ne sont pas pleinement satisfaisantes. En effet, le catholique ne peut s'en tenir aux conceptions réduisant l'âme à un simple au souffle vital. Si l'âme était par nature un souffle vital, elle le serait pour tout le vivant sans distinction. Pourquoi alors disparaît-elle à la mort du végétal et de l'animal, alors qu'elle est immortelle pour l'homme ?
Ce qui définit le vivant, c'est son corps, (forme) et son mouvement ou sa croissance – une définition valable pour tout vivant dans l'ordre naturel.
Il est considéré que le souffle vital est propre exclusivement à l'âme humaine, appelé également esprit de vie ou esprit. Ce souffle vital est donc la marque de la présence divine, rendant l'âme capable d'une éternité bienheureuse ou celle d'une justice punitive.
Le récit de la création d'Adam permet de distinguer deux actes différents : la mise en forme du corps selon l'image exemplaire que Dieu en a, et l'apport du souffle vital. Si l'âme est à la fois la forme et le souffle vital, pourquoi y a-t-il une distinction entre la forme du corps d'Adam et le don du souffle de vie ? il s'agit bien de deux actes séparés en deux temps distincts.
La forme du corps dépend de l'âme qui maintient l'image afin de manifester la vie qui est en lui. Ce pendant l'âme n'est pas la cause directe du mouvement : elle y contribue en tant que substance de la forme. Le souffle de vie permet à ce que l'homme soit à la ressemblance de Dieu et de participer à la vie divine, par l'amour et la vérité. Les Pères de l'Église considéraient l'âme humaine dans son unité. Ils ne distinguaient pas clairement le souffle vital de la forme ni du mouvement, s'appuyant sur Aristote. La mémoire biologique du végétal et de l'animal est la cause instrumentale de leur croissance et de leur mouvement, et elle est constitutive de leur ADN.
L'âme, étant immatérielle, ne peut être produite par la matière. Chaque vivant reçoit une âme conforme à sa nature : végétative pour le végétal, sensitive pour l'animal. La mémoire biologique ne produit pas l'âme ; elle ne fait que reproduire la forme, car elle est ordonnée à la matière. Cette mémoire persiste au-delà de la mort, permettant la décomposition du corps, poussière tu es, poussière tu retourneras, elle a imprégné une obsolescence programmée.
Le corps humain a une mémoire biogénétique, chargée des hérédités des parents. Elle est constitutive de sa personne dès le premier génome formé à la fusion des ADN des deux géniteurs. Cette mémoire poursuit son rôle au-delà de la mort en vue de la décomposition du corps. Cependant, si elle est pourvue d'une obsolescence définie, la décomposition du corps peut ne pas avoir lieu selon une disposition de la Providence en témoignage de la vie de sainteté de la personne.
L'âme, en tant qu'elle est substance de la forme, et non comme la forme elle-même, à la mort physique de l'individu, devrait, en disparaissant, entraîner la perdre cette forme. Pourtant ce n'est pas le cas. Il en découle que l'âme n'est pas la forme en soi, mais bien sa substance, et que c'est la mémoire biologique et biogénétique qui informe l'image du corps.
L'âme, par sa nature, n'a pas vocation à l'immortalité ; celle-ci découle du souffle vital, la présence divine. Tous les hommes, depuis notre père Adam, sont mortels, mais leur âme est immortelle.
L'âme n'est pas la cause instrumentale de l'intelligence ni de la mémoire, ni de la volonté, pas plus que ne l'est le cerveau qui n'est qu'un organe. Ces facultés sont des causes instrumentales qui permettent que l'homme se distingue radicalement des deux ordres du vivant, c'est ce qui fait de lui un règne unique. Leur principe est en Dieu.
Quelle est donc cette cause qui fait que l'homme soit à ce point étranger aux deux ordres, avec une capacité intellective lui permettant de choisir entre le bien et le mal, d'aimer ou à haïr ?
En dehors des Évangiles, et quelques passages dans l'Ancien Testament, les Pères de l'Église ont appuyé leur réflexion sur la philosophie grecque et latine, une philosophie païenne donc limitée. Il est légitime de remettre en question leurs propositions sur l'âme, à l'exception de ce que le Magistère de l'Église catholique a défini infailliblement.
" Le Seigneur Dieu forma donc l'homme du limon de la terre, et il souffla sur son visage un souffle de vie, et l'homme fut âme vivante.[3]"
Dieu utilise les éléments qu'Il a préalablement créés pour faire l'homme ; Il ne le crée pas ex nihilo, mais le fait, le modèle de ses mains. Il est ainsi la cause finale naturelle de la création[4] :
- Dieu le Père est la Cause Première ; Il la pense.
- Dieu le Fils est la Cause Finale surnaturelle ; Il l'a faite par sa Parole et la sauvée par son Incarnation et la glorifiera à son retour.
- Dieu l'Esprit Saint la sanctifie.
Dieu, Un, est le Créateur. Il est hors du temps et de la matière, tout comme un inventeur ou un artiste est à l'extérieur de son œuvre, bien que celle-ci existe dans son présent. La création repose dans le Présent Immobile de la Sainte Trinité.
Dans ce verset Gn. 2,7, il n'est pas dit que Dieu crée l'homme, mais qu'Il le fait, le façonne ; Il intervient dans la préparation du limon, le modelant selon la forme exemplaire à laquelle Il pense en Lui. La mémoire biogénétique ordonne la forme du corps et son mouvement. Dieu crée la substance de la forme, l'âme, et par elle, Il communique la vie surnaturelle, soit l'immortalité. L'Écriture Sainte le confirme : "et l'homme fut âme vivante". Cette vie surnaturelle exige que le sujet reçoive, dans l'âme, les Puissances ou Attributs nécessaires à cette vie divine à laquelle il est appelé.
Adam n'est pas une création ex nihilo ; il est fait à partir du limon : "Poussière tu es, poussière tu retourneras". Il est l'archétype de l'humanité, en tant qu'il est fait à partir du limon, et qu'il est à l'image de la forme exemplaire choisie par Dieu le Père en vue de l'Incarnation du Verbe. Ève est faite à partir de la chair d'Adam, et par lui, elle provient aussi du limon. Première vivante, la Vivante selon les lois de la génétique : "la chair de ma chair". Cette union matrimoniale originelle, instituée au Jardin du Paradis, avant la faute originelle, est l'archétype naturel de l'humanité engendrée par eux. Ils forment l'embryon de l'organisation sociale qui ne peut rompre avec l'institution du mariage, et qui est également la ressemblance de la Société divine que forme les trois Personnes de la Sainte Trinité. Toutes les lois voulues pour détruire cette institution visent directement le renversement du paradigme divin : le législateur pourra-t-il supplier le pardon de Dieu ? Aura-t-il la liberté d'accepter la miséricorde divine ?
Dans les différents récits de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, il est relaté que tous les témoins le reconnaissent, son Corps ressuscité, glorifié est bien réel. Ni sa nature, ni sa forme n'ont changé ; seule la substance a été modifiée. Si la forme de son corps est restée la même, c'est parce que la substance de la forme est éternelle, car elle est immatérielle et peut entrer dans l'éternité. Il s'agit de l'âme ayant reçu l'esprit de la vie divine.
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[1] Ce qui rejoint la philosophie bouddhiste qui a pris beaucoup de la pensée platonicienne en réaction à l'évangélisation de l'Asie dès le 1er siècle de notre ère, ce qui prouve que le bouddhisme est postérieur au christianisme, Cf. ECCHO - https://www.eecho.fr/
[2] Ibid., art. 2 ad 2m: "Potest igitur dici quod anima intelligit, sicut oculus videt; sed magis proprie dicitur quod homo intelligat per anima".
[3] Gn. 2, 7
[4] Selon les révélations faites à Anne Catherine Emmerich concernant les Mystères de l'Ancienne Alliance, le corps humain est la synthèse de toute la création.
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L'ABSENCE D'UN CORPS FORMÉ EXCLUT-ELLE LA PERSONNE ?
Conditionner la définition de la personne à la formation de son corps physique revient à nier que Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint Esprit soient des Personnes. Cela conduit à rejeter la Sainte Trinité. Or, l'homme est fait à l'image et ressemblance de Dieu Trine, des trois Personnes divines.
Le pape François a affirmé qu'une personne se définit par le corps physique : serait-il stoïcien ? Une telle déclaration peut être perçue comme confession matérialiste et athée. Quel dieu est-il adoré au Vatican ? Lors de l'Annonciation-Incarnation, Dieu le Verbe, s'est-Il incarné dans une personne ? La question est rhétorique, puisque le Magistère a défini que le Verbe s'était incarné en la personne de Jésus, fils de Marie et de Joseph, fils de David. Pourquoi alors oublier la définition infaillible de l'Église ? Si la formation du corps est nécessaire pour définir une personne, cela revient à nier l'Incarnation, puisque, à l'instant de l'Annonciation-Incarnation, il n'y avait pas encore de corps physique formé.
Les conséquences de cette affirmation accroissent le relativisme moral : justification de l'avortement, des manipulations sur le fœtus pour la fabrication de vaccin, du clonage reproductif humain, et tant d'autres transgressions dont l'eugénisme, le dépistage prénatal, la FIV, la production de chimères, l'homme augmenté…
Nous verrons, en abordant la question de l'animation, que la personne se constitue dès au premier génome.
UNE COMMUNION BIOLOGIQUE
Les différents secteurs des sciences démontrent l'existence de liens nécessaires entre l'homme et les ordres minéral, végétal et animal. Il existe des thérapies usant de minéraux : cuivre, zinc, argent, or, fer, ainsi que d'autres végétaux et animaux. En quoi est-il donc si surprenant que Dieu se soit servi de ce qu'Il a créé ? Il y a une nécessité à ce que le corps physique de l'homme soit la synthèse de la création, comme le confirment les révélations faites à Anne Catherine Emmerich dans Les mystères de l'Ancienne Alliance. Toutefois, il n'y a rien qui étaye les théories évolutionnistes.
Ceux qui s'adonnent à la kabbale opérative parviennent à animer une statue d'argile, le golem, suivant le Sefer Yetsirah. Si des esprits malveillants sont parvenus à animer une figurine minérale en faisant appel aux anges-démons, pourquoi refuser à Dieu la possibilité d'y parvenir dans une perfection de vérité et d'amour ?
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L'INCARNATION, CAUSE INSTRUMENTALE
DE L'HOMME
Le Magistère de l'Église Catholique enseigne que toute la création visible et invisible est ordonnée à Jésus-Christ, Dieu le Fils, le Verbe de Dieu. L'Incarnation en elle-même témoigne que Dieu veut aimer au-delà de Lui-même. Elle est le sommet de cet amour. Il est donc approprié d'affirmer que Dieu le Père a pensé un corps physique qui soit digne de son Fils unique. Les corps d'Adam et d'Eve forment l'archétype du corps humain, mâle et femelle. Tous les hommes et les femmes ont un corps selon l'Image exemplaire sise dans la Pensée de Dieu le Père. Ni ses traits physiques, ni la couleur de peau, ni sa culture ne justifient le racisme, le racialisme, le sectarisme. Ce mal vient des démons ; il n'y a pas de race à l'intérieur du genre humain. De telles dispositions du cœur portent atteinte à la dignité de Dieu présente en chaque homme.
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LE CORPS À L'IMAGE DE…
La mémoire biogénétique reçoit les informations quant à la forme du corps, mais sans une substance immatérielle et immortelle pour l'homme ; sans elle la forme ne pourrait se maintenir.
La matière ne peut donner l'immatériel, mais l'inverse, oui.
L'âme n'a pas d'autre fonction que d'être la substance de la forme. Elle ne donne pas le mouvement, elle le permet, puisque le mouvement est l'articulation du corps. Or, un corps articulé a sa forme propre. Dieu informe la mémoire biologique ou biogénétique selon son ordre et son espèce, il en est de même pour l'homme. C'est la conjonction de l'âme, des informations de la mémoire biologique ou biogénétique qui donne le mouvement.
Le souffle vital est l'Esprit de Dieu ; sa présence, rend l'âme humaine immortelle.
L'âme, devenant spirituelle, reçoit l'apport des trois Attributs ou Puissances de Dieu, et développe en chacun la conscience de son existence, c'est-à-dire la conscience morale.
Pourquoi l'homme, est-il le seul vivant intellectif ?
Pourquoi est-il le seul règne ? "… et l'homme fut fait âme vivante".
Ou tout n'est que hasard, et ce hasard est Dieu ! mais Dieu ne joue pas aux dés. Ou la Cause Première de ce qui existe est Dieu : le matérialisme athée est alors une condamnation à mort surnaturelle.
L'homme est à l'image de Dieu, mais quelle est la cause qui le rend à la ressemblance de son Créateur ? Un Dieu Trine, Dieu en trois Personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit.
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IMAGE ET RESSEMBLANCE
" Il dit ensuite : Faisons un homme à notre image et à notre ressemblance… […] Et Dieu créa l'homme à son image ; c'est à son image qu'il le créa : mâle et femelle." (Gn. 2, 26-27)
La racine du mot "image" est latine "imago – imaginis et imaginari, qui signifie "imaginer". L'image est la reproduction d'un objet, d'une personne ou d'une pensée. Ici, l'image de l'homme est la reproduction de ce que sera le corps dans lequel le Fils de Dieu s'incarnera, une image pensée par Dieu le Père de toute éternité.
La racine du mot "ressemblance" est indo-européenne "sem". Elle exprime l'identité intérieure de l'être. Le mot ressemblance est une extension du mot semblance. Dans l'Écriture Sainte, ressemblance signifie que l'homme possède en lui quelque chose qui appartient à la nature de la Sainte Trinité. La substance de cette ressemblance est les attributs du Père, du Fils et du Saint Esprit. Quels sont donc ces attributs divins ?
Dans le verset 27, il est dit " Dieu créa l'homme…", comme Dieu est la Cause Première, et qu'Il est la cause de tout ce qui est et existe, il peut se dire que Dieu créa l'homme, mais, comme il ne peut y avoir d'erreur dans la Bible, qui est la Parole vivante de Dieu, il est essentiel de distinguer le verbe faire du verbe créer. Si Dieu est la Cause qui créé, le Créateur, Il est aussi Celui qui fait, qui "façonne de ses mains".
Dieu n'est certes pas créationniste au sens où les idéologues l'entendent par réaction aux opposants des théories évolutionnistes, mais, conformément à l'Écriture Sainte, il est admis qu'Il est à la fois Créateur et Artisan. En latin, le sens du verbe facere (faire) découle du verbe fabricare, sens qui renvoie à l'artisan.
L'homme diffère profondément des deux ordres du vivant. Pour comprendre cette différence, revenons à ce passage : " et à notre ressemblance…". La ressemblance ne se rapporte pas à l'image, mais aux attributs de Dieu, à ce qu'Il est. Elle renvoie à sa nature divine et trinitaire. Ces attributs, qui nous mettent à sa ressemblance, sont au nombre de trois, et chacun se rattachant à une caractéristique dominante de l'une des trois Personnes de la Sainte Trinité.
Ces attributs, ou puissances, sont conférés à l'homme à l'instant T. de la création de son âme et au don du souffle vital. Ce sont eux qui font que l'homme un règne et non un simple ordre, que Dieu investit de l'autorité de dominer la création.
Ces attributs ou puissances sont les suivantes :
- La Memoria dei (1er attribut ou puissance) :
1er agent :
Il s'agit de la Pensée de Dieu le Père qui est également mémoire, car la pensée permanente constitue la mémoire. La Memoria dei, puisque la pensée du Père éternel entre dans notre temps et dans notre matière, elle est donc bien Mémoire. Elle est éternelle : Dieu ne retire pas ce qu'Il donne. Elle contient tous les possibles (modes) de la mémoire.
- L'intellect agent (2ème attribut ou puissance) :
2ème agent :
Il représente la capacité de comprendre et d'enseigner, l'attribut de Dieu le Fils, le Verbe. Cet intellect agent contient tous les possibles de l'intelligence. Par le Verbe, la Pensée de son Père devient, et la Parole devient acte. Ainsi, les choses et le vivant existent.
- Le Spirituel agent (3ème attribut ou puissance) :
3ème agent :
Il incarne la volonté d'aimer, l'attribut de Dieu le Saint Esprit. Il contient tous les possibles de l'amour et des affections légitimes. C'est la volonté du beau, du bon. Le saint Esprit sanctifie, illuminant de tous les possibles contenus dans les trois Attributs appelés également Puissances.
Résumé des trois Puissances ou Attributs divins en l'homme :
1- L'homme est capable de se souvenir et de penser (Dieu le Père).
2- Il est capable de comprendre, d'enseigner et d'inventer (Dieu le Fils, le Verbe).
3- Il est capable d'aimer, de discerner (Dieu le Saint Esprit).
L'homme est bien à l'image et à la ressemblance de Dieu trois fois Saint et trinitaire. Il est libre, selon la volonté divine d'amour et de vérité. L'âme humaine, tabernacle de la Présence de Dieu, porte en elle ces trois Attributs ou Puissances, qui scelle la Présence de Dieu en elle, et qui est la source de la dignité de la Personne Humaine.
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