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Photo du rédacteurPierre Aubrit

LOI DE BIOÉTHIQUE ch. 2 de P. C. Aubrit St Pol




LA TROISIÈME TRANSGRESSION SUPRÊME


OU


LA DÉCHIRURE DU PÈRE ÉTERNEL


2e Chapitre


#L’HOMME



#L’origine de la vie, de la création


En physique et en génétique, il est considéré que tout effet a sa cause. Il existe plusieurs théories pour expliquer l’origine de la vie ainsi que celle l’homme, mais aucune d’entre elles ne donne de réponse satisfaisante.


Depuis les Lumières, la technique employée pour poser une question entraîne les chercheurs à étudier les effets, considérant que la réponse se trouve en eux et donc dans le corps du vivant ou l’énergie de l’atome ou la matière inerte. Leur recherche porte sur le créé, elle les enferme dans l’espace, elle ignore la cause première qui devrait être prioritaire et précéder toute recherche. La question est posée de telle manière qu’elle empêche l’intrusion de la métaphysique.

La question à poser est pourtant très simple : qu’elle est la cause de la création et celle du vivant ?

La différence entre ces deux modes de questionnement est celle-ci : le premier est basé sur l’ontologisme[1], le second sur la #métaphysique qui pose immédiatement la question de l’être.

L’étude de la métaphysique mène à la sagesse naturelle et surnaturelle donc à l’action. A la question qu’elle est la cause de la vie ? La réponse est : seul celui qui la détient la communique, la répand.

[La proposition du #hasard et de la #nécessité[2], qui a dominé durant ces soixante-dix années, est caduque. La cause première du créé ne peut-être que très intelligente, et en dehors de l’espace et du temps.]


La matière n’a pu se susciter par elle-même, encore moins a-t-elle pu susciter la vie, car ce qui est inerte ne peut se mouvoir que par contrainte selon des lois mécaniques. Si la matière était la cause de la vie cela supposerait qu’elle soit intelligente, capable de concept, libre au point d’être dans la liberté du don, autant d’exigences rigoureuses, qui infirment la dite proposition du hasard et de la nécessité. Il se constate une contradiction entre les deux termes « hasard et nécessité » ; le hasard n’est pas un créé, il n’a aucune réalité, il ne se touche pas, ne se saisit pas ; et quant à la nécessité, elle est contingente du créé et de l’acte de l’homme ; elle obéit à des lois implicites et explicites : il faut nourrir le peuple donc il faut cultiver la terre. Les deux termes ne peuvent être associés[3] ; la nécessité exclue le hasard.


L’insistance sur la portée morale, économique et sociale de l’acte, et l’importance excessive donnée à la matière, laisse croire que tout est de l’ordre de l’accident[4], que ce qui importe le plus est l’espace dans lequel l’homme fait son labeur et en récolte les fruits. Dans ce conditionnement, il est inévitable de stationner et de s’enfermer dans l’idéologie, ce qui a pour effet de rejeter l’autorité de la vérité, qui n’est pas relative, quand bien même concernerait-elle un sujet relatif. Une situation due à la permanence du refus d’admettre qu’il n’y a qu’un chemin pour répondre à la question : qu’elle est la cause de la vie sur terre ? La réponse impose la métaphysique[5]. Mais de l’homme moderne oppose son refus obsessionnel à la considérer comme un chemin incontournable, car il ne veut pas entrer dans une liberté qu’il n’a pas conquise. Il se met dans état de tension tel qu’il en devient dépressif et agressif.


Mais si nous posons le postulat, que la cause de la vie et de la matière est en dehors du temps et de l’espace, en utilisant la quadralité[6], que confirme le théorème d’incomplétude de Kurt Gödel, mathématicien austro-américain[7], la création devient compréhensible, elle s’ordonne, et sa finalité se laisse toucher : quelle est sa cause finale?

Si la création n’a pas de cause finale, elle n’a pas de raison d’exister. C’est le nihilisme. Mais il n’a pas été démontré à ce jour que la création n’a pas de cause finale, car une telle démonstration exige qu’elle soit précédée de la démonstration de la cause première. En effet, comment affirmer que la création est sans objet, s’il n’est pas fait d’abord la démonstration de sa cause première ?


[Les limites de l’ontologisme et sa dangerosité se démontrent d’eux-mêmes.]


S’il est admis qu’une intelligence hors du temps et de l’espace est la cause première de ce qui est et existe, il faut en conclure que la création a un but, une finalité qui peut s’induire comme étant la contemplation de la vérité. Or, la vérité n’est pas un créé, et la création dit en vérité ce qu’elle est d’elle-même. Elle témoigne de la vérité, la considérant pour elle-même, il s’impose, qu’elle est hors du temps et de l’espace. Il est donc à considérer qu’elle participe de l’incréé, et donc son principe est dans la cause première.


L’homme : qui est-il ?


Au sujet de l’homme, la question a toujours été posée comme suite : qu’est-ce que l’homme ? C’est un mode d’interrogation cartésien, ontologique.

Pourquoi l’observer comme une chose ?

Le plus important n’est-il pas de savoir ce qui l’est ?

Car poser la question de : qu’est-ce que l’homme ou « cet homme, cet inconnu[8] » ? C’est le regarder comme un accident de la nature, un des sujets du hasard, un objet, mais si la question est de savoir : qui il est ? Sachant que la création a pour cause première une intelligence hors du temps et de l’espace, il n’est plus question de hasard ni d’accident, mais d’un projet. L’homme est un projet dont la nature est à découvrir, mais il demande une révélation.

N’est-il pas le seul vivant à avoir une conscience réfléchie de son existence, de son être, de sa personne ?

N’est-il pas capable de conscience morale ?

N’a-t-il pas cinq sens qui lui confirment qu’il existe ?

N’a-t-il pas la faculté de choisir ? Être dans le bien ou s’y refuser.

N’est-il pas le seul vivant capable de liberté ?

Quelle est la cause de cette liberté ?

La liberté n’est pas une conquête, elle est un don de Dieu. Elle est le possible qui procède de la convergence des trois Puissances. C’est par elle que je décide de servir Dieu ou que je le rejette.

Elle nous contraint à nous poser la question : de quoi l’homme est-il fait ?

De quoi se compose l’homme ?

Il a un corps[9] physique qui soulève trois théories : le darwinisme ; le créationnisme ; la rupture évolutive par intervention extérieure. Nous sommes devant un inconnaissant. Il est possible toutefois, grâce aux avancées génétiques, de se rapprocher du troisième postulat : intervention extérieure marquant une rupture dans l’évolution[10] : le chaînon manquant. Il s’agirait d’une intervention extérieure modifiant la chaîne chromosomique contenant l’#ADN ; d’où l’impossible quête des chaînons manquants. Il ne peut y en avoir, puisqu’il s’agit d’une rupture dans la chaîne chromosomique, et le fait de ne pas trouver de chaînon manquant donnerait raison à cette troisième théorie et confirmerait celle d’une cause Première à toute la création.

La nature ne peut par elle-même agir sur les lois qui la régissent puisqu’elle n’est pas sa propre cause. L’intervention extérieure directe et instantanée est la seule explication plausible en l’état des connaissances ; elle est rejetée par les matérialistes et les créationnistes[11].

Mais l’homme ne se réduit pas à cette question qui est secondaire. Saint Paul ou Saül de Tarse est le premier à y répondre : comment est-il fait ? « L’homme est fait d’un corps, d’une âme et d’un esprit. » Il explicite ce que l’Écriture Sainte enseigne : il est à l’image de Dieu ou de la #Cause #Première qui l’a créé. Il a trois dimensions : une physique, une surnaturelle, une intellectuelle. Ne s’agit-il pas là du réfléchissement du Dieu Trine, la Très Sainte Trinité ?


L’âme donne la forme et le mouvement. C’est une donnée au sujet de laquelle, il n’y a plus de contestation pour qui croit en son existence. Car si le corps humain ne possédait que l’âme, il rejoindrait l’ordre animal, son âme serait sensitive. Mais ce n’est pas le cas, l’âme est spirituelle. Elle a quelque chose qui fait que l’homme est semblable à Dieu, et le distingue radicalement du reste du vivant et de toute la création.


[Il est transgressif de soumettre l’homme à l’ordre animal, et de souhaiter qu’il disparaisse pour la sauvegarde de la création. Les ânes ne doivent pas s’en remettre de leur fou-rire !]


A l’instant où l’âme est créée, elle reçoit la Memoria dei qui est la première des trois Puissances, elle contient les deux autres : l’intellect agent et le spirituel agent qui prendront leur place au fur et à mesure que les organes se mettront se déploieront.


Saint Thomas d’Aquin provoquera une controverse au sujet de la mémoire ontologique ou Memoria dei[12]. En effet, pour lui la Memoria dei dépend de l’intellect agent. Or, ces trois Puissances sont en Dieu Trine, dans chacune des trois Personnes de la Sainte Trinité qui est la Première Société et Principe de toutes les sociétés de l’homme. La première société de l’homme sur terre est fondée par Adam et Eve, elle est la matrice de toutes les autres.

- La mémoire est à Dieu le Père : elle est la mémoire de Dieu Créateur qui ne cesse de penser sa création et chacun d’entre les hommes. Elle est le premier souvenir : la Présence effective de Dieu le Père qui, se manifeste dans sa Procession de Lumière, dès la formation du premier génome pour créer l’âme. La Memoria dei relie l’âme à l’éternité puisqu’elle est l’objet de la permanence de la pensée de Dieu ou de la Cause Première de l’homme (un éternel Présent et ce qui la rend immortelle). Elle est la mémoire des conditions de l’engendrement, celles de la gestation. Le Pape saint Jean-Paul II, la considérait comme le lien d’amour de charité. Mais les possibles qu’elle produit sont les mémoires selon des modes différents. C’est parce qu’il y a plusieurs modes de mémoire que saint Thomas d’Aquin a considéré que la Memoria dei dépendait de l’intellect agent : erreur étonnante chez Thomas qui, par ailleurs, a prouvé que le multiple dépendait de l’un. S’il y a plusieurs modes de mémoire, c’est qu’il y a un principe unique de celle-ci. C’est à se demander si ce passage est réellement écrit de sa main ; sa proposition erronée sera instrumentalisée par les défenseurs de l’animation tardive qui soutenaient la loi de bioéthique, allant jusqu’à rejeter l’affirmation du Pape saint Jean-Paul II selon laquelle : l’animation se ferait dès l’instant T de la formation du premier génome et sans voile : « A la fusion des deux ADN des parents, le génome reçoit sa dignité ontologique. » Ici, le mot ontologique est employé selon la tradition thomiste « métaphysique ».


- L’intellect agent est à Dieu le Fils, le Verbe, le Logos : il contient tous les possibles propres à comprendre l’acte de Dieu, à Le connaître, à comprendre sa création, et à Dieu de connaître l’homme et de le comprendre. Car les effets seconds du péché originel sont un sujet de réflexion puisqu’Il ne conçoit pas le mal. Il dispose l’homme à la vérité à laquelle il est ordonné condition pour être comme Dieu.


- Le spirituel agent est à Dieu le Saint-Esprit : il contient les possibles d’aimer, ces différents modes, mais surtout la volonté d’amour de Dieu, qui nous permet librement d’aimer selon son intention. La vie surnaturelle est l’épanouissement de la volonté d’amour de charité en l’homme et dans sa société dès le temps de la terre. Ce n’est pas un amour dans l’ordre du sensible, de l’émotion ; il s’agit d’un vouloir d’aimer, d’une réelle volonté d’aimer l’autre au-delà de ce qu’il est ou n’est pas, d’où le commandement d’aimer son ennemi.


Ce sont ces trois Puissances qui, une fois déployées, rendent l’homme capable de recevoir la liberté de Dieu, et d’être dans la liberté du don envers son Créateur et à l’exemple de Lui envers le prochain. Les trois Puissances sont l’Esprit. Mais cet accès à la liberté de Dieu est empêché par les conséquences héréditaires du péché originel, elles portent sur les possibles des trois Puissances, d’où la nécessité du sacrement du baptême, qui nous fait retrouver l’usage plénier de nos possibles et nous dispose à accepter la liberté de Dieu, en la vivant dans le don de nous-mêmes à Dieu et aux autres. La liberté n’est plus alors de choisir entre une absence de bien et un bien positif (ce qui relève de l’usage du libre-arbitre), mais entre deux biens ce qui nous identifie à Dieu : « … Vous serez comme des dieux ».


[La convergence des trois Puissances forme l’Esprit, le Souffle, et elle est la cause pratique qui nous dispose à la liberté de Dieu, liberté du don. Le libre-arbitre n’est pas la liberté qui a été perdue par Adam et Eve lors du péché originel.]


Le principe de la liberté, liberté du don, est dans le Dieu Trine, la Très Sainte Trinité ; pour accueillir la liberté de Dieu, il faut tendre à s’unir à Lui pour Le laisser réaliser en soi la liberté du don. Il est nécessaire, pour atteindre cet état intérieur, de recevoir le sacrement du baptême.


La pratique de la liberté ne se confond pas avec le libre-arbitre ni l’idée de conquête des espaces de liberté. L’usage du libre-arbitre relève de l’accident lié aux effets de la faute originelle, il s’agit d’une contrainte douloureuse qui nous oblige à toujours choisir entre un mal, absence de bien, et un bien. Nous usons de notre libre-arbitre toujours en situation de tentation : soi nous nous y sommes mis personnellement, soit les esprits du monde nous y contraignent, soit les anges-démons, dans les trois cas, il y a un élément fautif qui nous éclaire sur le fait que nous ne sommes pas dans l’intention de Dieu puisque nous ne Lui sommes pas unis suffisamment pour vivre et accepter sa liberté, et donc échapper à la tentation.

Le libre-arbitre est une source de souffrances, il est lié au concupiscible, c’est-à-dire aux désirs des sens, les appétits multiples, alors que toucher la liberté de Dieu s’est en être délivré. On y parvient par l’oraison contemplative et silencieuse. (à suivre)



___________________________________________________ [1] - Partie de la philosophie qui a pour objet l'étude des propriétés les plus générales de l'être, telles que l'existence, la possibilité, la durée, le devenir. Elle ne pose pas la question du fondement, de la cause ; sa pratique actuelle tend à remplacer la métaphysique, elle l’exclut. Il fut un temps où l’ontologie était synonyme de métaphysique ; c’est Occam, franciscain qui, figure du nominalisme, s’opposa à la métaphysique d’Aristote et donc, initia l’ontologisme. [2] - Titre du livre de Jacques Monod paru en 1970 [3] - C’est l’illustration de la dialectique qui a besoin de manipuler la sémantique. [4] - jansénisme, kantisme, matérialisme, relativisme [5] - La physique quantique est confrontée à l’impératif de la métaphysique, mais comme elle ne reçoit aucun soutien effectif des intellectuels catholiques, elle s’égare dans la gnose ; elle est pourtant en puissance de vérité surnaturelle et sa grille de réflexion sur les résultats de ses recherches est la quadralité. [6] - Grille thomiste qui consiste en quatre points au lieu de trois ; elle a l’avantage de nous protéger contre les intrusions idéologiques et à mieux affirmer notre raisonnement et nos analyses. La connaissance du créé et son inconnaissance. La connaissance du réel et son inconnaissance. La connaissance du révélé et son inconnaissance. L’homme finalité naturelle : sa connaissance et son inconnaissance. [7] - David Hilbert espérait qu’en mathématique on ne pouvait faire de proposition contradictoire sur un énoncé mathématique. Gödel démontra le contraire : des propositions mathématiques pouvaient de pas être démontrées ; cette découverte rejoint la quadralité qui admet l’inconnaissable du connu et du révélé. [8] -Alexis Carrel [9] - Le corps est à l’image également non de Dieu en tant qu’Il est exclusivement esprit, et de ce fait, Il n’a pas de corps, mais notre corps est à l’image de celui dans lequel le Verbe s’incarnerait. Notre corps a été et demeure ordonné à l’Incarnation du Verbe, ce même corps glorieux avec lequel Il reviendra vers nous sur la nuée : le fils de l’Homme. [10] - Mais nous sommes en présence d’un inconnaissable du connu. [11] - Certes les révélations faites à Catherine Emmerich, les Mystères de l’Ancienne Alliance, donnent à croire à la création de l’homme directement et sans évolution ; mais les données actuelles de la science ne permettent pas de le confirmer. Nous sommes confronté à un inconnaissant. [12] - J’y reviendrai dans le développement du discours, car j’aborderai la question de l’instant de l’animation c’est-à-dire, l’instant de la création de l’âme et son comment.

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