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LES ENTRETIENS DE PERPIGNAN 2e - MATIERE & TEMPS

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

"Je suis de la matière et sur le temps autant qu'il est en moi. Je suis mortel et immortel. Je suis homme."






MATIERE & TEMPS






JOSÉPH : - Observons ! Le restaurant Martine fait sa Cuisine est rue de L'Horloge, face au Campo Santo et à la cathédrale Saint Jean-le-Baptiste. Nous sommes au cœur de la temporalité et de l'éternité.


THOMAS : - Est-ce le thème que tu as choisi ?

ALBERT : - J'y réfléchissais depuis quelques temps, car dans le développement d'un de vos cours JOSÉPH, vous avez abordé les concepts de temps et de durée sans vous attarder. Le sujet me semble substantiel, et assez dérangeant pour que je m'en réjouisse à l'avance. Philosopher, c'est déranger !


AUGUSTIN : - JOSÉPH, je redoutais que vous nous faisiez un autre coup de Jarnac dont vous avez le secret.

JOSÉPH : - Tu exagères ! Suis-je à ce point malicieux ?

THOMAS : - C'est votre nature de l'être. Voilà tout !

ALBERT : - Assurément ! Nous disputerons sur le temps et la matière, l'un ne va pas sans l'autre, il me semble.

Goûtons à leur sangria, elle m'a été recommandée.


AUGUSTIN : - Toujours aussi gourmet que moi Albert !


JOSÉPH : - Nous ne l'aurions pas cru Augustin, tu fais bien de nous le préciser.


AUGUSTIN : - Je suis un peu enveloppé, mais tout en muscles.


THOMAS : - Revenons sur le sujet.

- Ces deux termes, temps et durée, ne désignent-ils pas la même

chose ?


JOSÉPH : - La durée est une fraction du temps, un segment.


ALBERT : - Qu'est-ce que le temps ?

- L'homme peut-il mesurer le temps ?


THOMAS : - Le temps se mesure par les secondes, minutes, heures, les luminaires. Oui, tout un chacun sait mesurer le temps.


JÉROME : - Je crois Thomas, que tu es tombé dans le piège !

- Est-ce juste de dire, que je mesure le temps en minute, heure ?


ALBERT : - Laissons JOSÉPH s'expliquer. Nous verrons où il nous mènera. Attendons-nous à une surchauffe neuronales !


JOSÉPH : - Nous le découvrirons plus haut, mais comprenons, que le temps est un créé. Il se touche par la matière, qui est un volume, une surface, et par les dimensions qu'elle contient, qui induisent le concept de durée.

Le thème du temps ne peut pas être séparé de celui de la matière. Il ne peut être envisagé de discuter de l'un en ignorant l'autre, car nous le verrons, le temps et la matière sont liés par une même nécessité.


AUGUSTIN : - Le temps peut être considéré comme le Fil d'Ariane conduisant au Présent immobile, et dont procède l'intuition de l'éternité, et celle d'une Cause Première.

La conscience ou l'expérience, que nous avons du temps, passe par la durée en nanoseconde, seconde, minute, heure, journée, année, année lumière. Ces mesures du temps sont des segments, qui ont la mort pour cause physique, nous obligeant à une réflexion métaphysique. Car, sans le péché originel nous ne connaîtrions pas la mort, nous vivrions dès cette terre l'immortalité et l'éternité. Nous n'aurions nul besoin de mesurer le temps, puisque, nous serions conscients d'être dans la septième demeure, et dans permanence de l'honoration de Dieu. Nous ne subirions pas l'angoisse de l'éphémère de l'existence, de la temporalité.

La mesure du temps est un décompte de la durée de notre vie physique, un effet tragique de notre condition d'homme pécheur.


ALBERT : - Mesurer le temps, de son début à sa fin, ne serait-ce pas une nécessité pour comprendre la création ?


THOMAS : - Qui de l'homme aura jamais mesuré le temps ?

- Y tendre, ne serait-ce pas très orgueilleux ?


AUGUSTIN : - Aucun homme ne peut y parvenir. Pas même Jésus dans son humanité.


JÉROME : - Celui qui a cette connaissance, peut-il être autre que la Cause Première de toute chose et du vivant ?


JOSÉPH : - La conscience du temps se touche par la durée, la durée est une conséquence seconde et conjointe à la matière comme au temps. L'éphémère, la mort nous incite à mesurer la création, puisque, nous ne pouvons plus la recevoir dans son unité. Je vois un homme mort, et pourtant, je continue de vivre, je me meus en présence du corps inerte.

- Est-ce que le cadavre a conscience de sa mort ? Non.


THOMAS : - La mort n'est pas une expérience personnelle, elle vient du décès de l'autre, et elle s'identifie par l'immobilité. Nous en faisons l'expérience par une asymétrie de moi vivant et du corps inerte. C'est l'observation asymétrique entre le mort et moi le vivant que surgit l'intuition de l'éternité, car la perception de mon existence se fait plus vive dans cette confrontation du mouvement et de l'immobilité. La mort sanctionne la durée de ma vie, donc de mouvement1 selon mes sens, mais elle ne me dit rien sur la mesure du temps ni ne me donne le sens de ma vie. La mort n'est pas un sujet de réflexion, mais la vie en est un.


AUGUSTIN : - La mort ne dit rien d'elle-même, elle n'enseigne pas, puisque, c'est un retrait de la vie physique, une soustraction, un mal en soi ; elle n'est pas une plénitude.

Ma vie donne un sens à ma mort, que confirmera ma résurrection pour un bien absolu ou une perpétuité de ténèbres. La résurrection de Jésus-Christ dans notre univers, au milieu des hommes, donne un sens absolu à ma vie qui éclaire ma mort. Mais, Jésus n'a pas donné d'explication à la mort, car Lui-même est plénitude. La résurrection momentanée de Lazare ne fut pas seulement la préfiguration de celle de Jésus-Christ, mais elle donne, immédiatement, le sens naturel et surnaturel de la vie, et témoigne autant que Jésus-Christ de notre immortalité. Elle nous enseigne que la mort n'est pas un saut dans le vide, mais un plein d'amour et de vérité ou un plein de justice.


ALBERT : - L'intuition d'une vie prolongée au-delà de la mort physique vient de ma conscience d'être, d'exister. L'expérience que j'ai du créé m'enseigne sur un au-delà de ma mort physique. C'est la grande intuition des religions païennes, exprimée par des rituels pour accompagner le défunt dans le monde des esprits, et donner une signification au vide laissé par cette disparition. La conscience de mon existence et la conscience morale qu'elle induit m'interroge sur la cause et le sens de la création. Le corps sans vie, sans mouvement, s'est retiré du temps, mais il occupe toujours un espace, qu'il s'agisse d'une tombe ou de cendres ou du vide laissé par l'absent.


JÉROME : - L'espace est la cause seconde de la matière, indifférent au temps, car si l'espace entre deux objets se mesure, cela n'enlève rien au fait qu'il n'est pas un créé. Rappeler que le temps est prioritaire sur l'espace est une évidence, qu'un enfant de sept ans comprend, confirmé par les chaînes de restauration rapide2. Remplir l'espace de la salle de restauration pour un gain toujours plus élevé, les deux sont alors contraints par la quantité et non la qualité. Il n'y a pas d'utilité de rappeler que le dialogue entre espace et temps n'a pas de fondement, puisque, il n'y a pas d'intérêt de faire dialoguer un non-créé avec un créé.


JOSÉPH : - En effet, il peut se poser la question au sujet de l'intention de vouloir souligner l'opposition entre espace et temps3 ?


AUGUSTIN : - Le temps est un créé, l'espace4 n'en est pas un, mais une cause seconde de la matière et du temps. Je crois qu'il faut chercher ailleurs les raisons de susciter un débat qui est sans réel objet philosophique, puisque, le seul débat qui vaille sur le temps et sur la matière, sauf à vouloir éviter que s'instaure un vrai débat entre la matière et temps.

- A qui donc fut adressée cette déclaration ?

Car, opposer espace et temps, à notre époque, c'est pré-justifier des actions à venir en considérant le temps comme un consommable, un instrument que l'on soumet, ce qui explique la cascade de mouvements précipités, de réformes successives en politique et dans l'Église. Cet activisme précipité produit un désordre structurel, facteur de grandes confusions, sociales, spirituelles, morales, culturelles avec leur train de souffrances, aux justifications moralement inacceptables, car chargées de mensonges, de dissimulations, la négation du respect du peuple civile ou du Peuple de Dieu. La précipitation de l'action est toujours liée à des aliénations idéologiques.


JOSÉPH : - Il peut être légitime d'induire, que ceux qui opposent l'espace au temps ne le fassent que pour confirmer un choix initial concernant, à titre d'exemple, les réformes dans l'Église, entraînant des dévastations spirituelles et surnaturelles, un relativisme doctrinal triomphant. De tels options s'inscrivent dans la logique des idéologies matérialistes, tel que le communisme ou le capitalisme libéral, mais surtout dans celle du mondialisme... dont semblent très engagés les jésuites. Et, ce qui explique, la raison pour laquelle la Miséricorde et la Justice divines soient présentées comme des consommables ordinaires, que je peux trouver dans les solderies, au Bon-Marché où dans les par-terre des camelots.


THOMAS : - La durée m'informe que le temps est un créé comme je le suis moi-même, puisqu'il se mesure. Le temps, en tant que créé, a sa cause en dehors de lui, un Présent immobile, une Cause qui peut seule créer le temps.


AUGUSTIN : - La durée est une mesure segmentaire du temps, qui contribue à la conscience de mon être, je suis un vivant. Mais le temps ni ne se mesure ni ne fuit, il est constant, immobile, pré-déterminé. Les mesures en année lumière ou en milliseconde ne sont que des durées, des segments, des relatifs n'intéressant que le pratique. Il n'y a rien d'absolu dans le créé sauf la vie, mais elle n'est pas un créé.


JÉROME : - Comment ce fait-il que le temps ne se puisse mesurer autrement que par la durée ?


JOSÉPH : - La création ou la matière, qu'elle que soit sa nature, est autant sur le temps qu'il est en elle. L'un est l'autre ont une commune prédestination. Les sages, selon ce monde, tentent de prolonger la durée de vie de l'homme au bénéfice de l'élite dirigeante, et dans le même temps, ces malthusiens abrègent celle des pauvres, des sans dents, des inutiles, et dans leur logique, ils abrègent la longévité des appareils. Mais derrière le prétexte économique, ils jouissent du pouvoir qu'ils s'octroient sur le vivant et sur la matière, et se prennent pour des dieux. Un état de vie intérieure et moral révélateur de la domination du concupis­cible, couvrant tous les actes humains et la psychologie des masses ; la cause en est du refus de vivre dans l'honoration divine, et de ne pas admettre l'autorité de la vérité du réel ni surnaturelle.

Le temps n'est pas un concept mathématique, mais un créé, une réalité objective. Il n'est en rien subjectif, car il n'est pas une conséquence, mais une nécessité du créé. La perception, que chacun peut en avoir, est subjective, aussi, pour éviter d'être emprisonné dans le subjectivisme, jusqu'à la dépression, il faut être et vivre en vérité.


ALBERT : - Si le temps est un créé, pourquoi faisons-nous comme s'il ne l'était pas ?


JÉROME : - Un mur est un mur. Notre génération est celle de l'adulte, un hybride mi-enfant, mi-homme, enfant-vieillard sans maturité accomplie. Un obstiné tentant de remplir son seau d'eau avec une épuisette. Et se mettant en colère, s'il lui est fait remontrance de l'absurdité de son acte, quoiqu'il sache que ce qu'il fait n'a pas de sens, mais tant qu'il ne l'aura pas décidé, il n’admettra pas qu'un autre lui en fasse la remarque. Car à l'intérieur de sa gestuelle, il construit sa sécurité, un enfermement jusqu'à la folie, parce-que, il n'est plus dans le don de lui-même, et que l'autre est l'ennemi. Si je lui en fais l'observation, je prends le risque de sa colère, de sa haine, qui peut aller au meurtre, car je dérange sa sécurité. C'est l'état de toutes nos sociétés : ne pas déranger le cercle de sécurité. Une névrose liée au refus d'admettre l'autorité de la vérité du réel ; le troupeau de moutons de Panurge à la puissance1012. La relation, que l'homme moderne a avec le temps, est dans une logique de déraison, d'aliénation, de peur. Peut-être faudrait-il lui imposer une immobilité pour redécouvrir la connivence entre matière et temps5 ?


THOMAS : - Faire l'expérience de l'immobilité, c'est faire celle du temps dans une relation pure. L'immobilisé expérimente l'ennui qui devient un instrument de purification intérieure. Le temps est l'allié du salut, la précipitation est l'autoroute de la perdition.

Dans ce monde, ne rien faire, revient à laisser à d'autres ce qu'ils considèrent comme devant leur revenir. Or, ne rien faire, peut-être la plus grande des actions à la condition qu'elle soit totalement dans l'honoration de Dieu. Mais ceux qui luttent contre le temps ne sont que ventres à remplir, des siestes à préserver, un joint à fumer, la maîtresse à contenter, leur ego à affirmer, et autant de fuites en avant pour ne pas réfléchir, ne pas remettre en cause sa sécurité, son entendement égoïste. C'est se nourrir et se satisfaire à l'intérieur de sa propre peur : une sorte d'auto-syndrome de Stockholm.

Le temps, pour les fils de Dan, fils des ténèbres, est un droit, une source de revenus sous toutes les formes, un consommable. Ils craignent l’immobilité par peur de disparaître. Leur existence se résume à jouir au sens du concupiscible. Leur relation aux inférieurs, aux sans-dents, est dans cette logique, les mettre dans la nécessité pour qu'ils n'aient surtout pas à penser au temps.

Le travail est un usage du temps qui a valeur d'action de grâce, et de ce point de vue là, les syndicats sont les pires ennemis des travailleurs. Ils s'inscrivent dans l'enfermement de l’accaparement, la recherche de la justice n'est qu'un paravent, un outil de dissimulation. Depuis l'émergence des idéologies, ils enferment leurs camarades dans un mode de pensée et d'action qui ne laisse guère de place au discernement. Ils sont dans le tourment de la contestation et d'une conception erronée de la justice sociale. Ils n'ont pas vraiment le droit à la parole, puisque, ils ont mandatés leurs représentants qui pensent pour eux et parlent à leur place.


AUGUSTIN : - En cette période si troublée et douloureuse pour les ouvriers et employés, les syndicats institutionnels sont les acteurs d'une des grandes arnaques de nos pseudo démocraties. Ils sont mondialistes, leurs responsables appartiennent à des loges.

[Les Gilets Jaunes en avaient l'intuition, mais ils ont raté leur rendez-vous avec l'histoire6 par une méconnaissance du concept d'autorité, et en faisant preuve d'un désordre émotionnel stupéfiant quant aux questions religieuses et morales. Ils ont eu le mérite de faire apparaître la société dans sa réalité cruelle et désespérante, et nul ne leur aura pardonné, car ils ne sont pas allé à l'accomplissement moral et spirituel de leur contestation...]

L'attention, le cœur du débat, quant à la justice sociale est bien la relation entre la matière et le temps, et non pas, entre espace et temps ni la redistribution des richesses qui est une cause seconde et une diversion immorale ! Car le débat sur la relation matière et temps renvoie implacablement à la question de l'animation de l'homme et aux fondamentaux qui structurent une société qui a pour objet de réaliser le Bien Commun et individuel. Et aucune autorité publique n'envisage de laisser ce débat s'installer, surtout pas les mondialistes. Ils n'auraient plus de raison d'exister.


ALBERT : - Quelle est la nature de la relation entre la matière et le temps ?


JÉROME : - Le temps et la matière ont été créés dans le même instant T., mais en deux actes différents. Ils sont liés par une commune nécessité. La matière n'est pas la cause seconde du temps ni le temps celle de la matière ; ce sont tous les deux des étants7 indépendants l'un de l'autre, différenciés, mais complémentaires comme la rétine de la pupille.


JOSÉPH : - Un créateur est à l'extérieur de l’œuvre qu'il crée, mais elle est dans son présent. Il exerce sur elle son autorité, qu'elle exprimera une fois achevée8.

L'observateur de la matière identifie un volume, macrocosme ou microcosme, densité, poids, longueur, largeur, hauteur, surface, un ensemble qui se mesure. Ces dimensions induisent des durées, qui elles aussi se mesurent du millième de seconde en année lumière. Et nous savons qu'il ne peut y avoir de distance sans la durée pas plus qu'il n'y a pas de durée sans le temps qui est sa cause instrumentale au même titre que la matière9.

Au constat, que la matière brute ou manufacturée a une mesure et donc une durée, il s'induit que la matière et le temps sont dans une mutuelle nécessité, il s'en conclut que les deux ont été créés dans le même instant T., mais en deux actes distincts. Le temps et la matière ne subsistent pas l'un sans l'autre, c'est l'un des enseignements qui se retirent de la mort10.

Un cube d'un centimètre de côté, ce centimètre est une distance qui induit une durée. La matière brute a une densité et donc un volume qui exprime une distance ou mesure ce qui induit également une durée. Il se conclut que la matière et le temps sont dans une nécessité commune et indispensable l'un de l'autre : CQFD. Il se confirme que l'espace n'est pas un crée, qu'il n'est qu'un relatif, et que l'opposer au temps n'a aucune raison d'être.


THOMAS : - Mais quelle est cette caus qui fait que je ne puisse mesurer le temps ?


JÉROME : - J'ai l'impression que nous sommes passés à côté de quelque chose.

Je ne sais pour vous, mais ces filets de poulet au lait de coco sont un régale avec ce blanc sec, issu de terre de schiste des coteaux des Corbières, d'où cette saveur minérale incomparable.


ALBERT : - C'est aussi par là que s'ouvre le purgatoire.

Pour répondre à ta question, gourmand, je t'en pose une autre :

- Qui, de l'homme, peut dire où commence le temps et où il finit ?


JÉROME : - Personne, sur cette terre, ne peut y répondre et ne devrait même chercher à y répondre. Il faut accepter, que dans le créé, il y ait des inconnaissables du connu, de la même manière qu'il y a des inconnaissables du révélé.


AUGUSTIN : - Tu m'as coupé l'appétit !

- Comment l'homme, peut-il dominer la création, s'il ne se met pas en quête de la connaître et de la comprendre ?


JÉROME : - Reprends de ce plat et écoute.

Tu poses la question du savoir et de la curiosité, elle est trop vaste pour y répondre avant que nous en ayons fini avec le créé et l'être, car tu interroges l'acte humain.

Dans la problématique du temps, la proposition du Mur de Planck11 ne peut être ignorée. Nul ne sait, ce qui a pu se passer en amont du mur. Il y a de fortes probabilités que le temps l'ait précédé, puisque, selon la cosmologie hébraïque, il y avait un magma informe, un chaos, le Tohu-bohu. Ce magma était la matière inconnue, il s'en déduit que la création du temps est antérieure au Mur de Planck, car nous venons de démontrer que la matière et le temps ont été créés dans un même instant T. Le Tohu-bohu marchait avec le temps.


AUGUSTIN : - A quel moment, cette matière inconnue a-t-elle été créée pour donner le Tohu-bohu ?

Personne sur terre n'en connaît la réponse. Nous sommes face à un inconnaissable du connu et du révélé, puisque, la Révélation n'en dit rien.


ALBERT : - Si nous considérons que le Mur de Planck, confirmé par l'Abbé Lemaître, est une vérité physique, soit l'instant T., où la matière inconnue a reçu la lumière qui a activé la mémoire-forme qui se trouvait en vue de recevoir la vie. Car, dans la mesure où le Tohu-bohu est cette matière inconnue, pour exister, elle a reçu la mémoire-forme originelle avant que la Lumière ne l'atteigne et active sa mise en œuvre. Aussi, prétendre mesurer le temps depuis son origine, revient à interpréter le rôle de Robus et son Albatros de Jules Vernes. C'est s'interroger sur un impossible et inutile problème dans notre univers, et s'obstiner, ce serait prendre le risque d'accueillir le sourire méphistophélique du Malin.


JOSÉPH : - Le début de la création, Tohu-bohu, est un inconnaissable du connu et du révélé. Une autre question s'impose :

- Ce peut-il concevoir que la matière et le temps soient contenus dans un contenant ?


THOMAS : - JOSÉPH, avez-vous prévu plusieurs boîtes d'aspirine ? Car, nous aurons droit à la migraine.

Envisageons, que tout le créé visible soit effectivement dans un contenant, la théorie de la relativité12 est atteinte d'ostéoporose d'autant qu'il ne s'agit que d'une théorie.


ALBERT : - Excuse-moi de t'interrompre Jérôme, cette question sent l'arnaque. JOSÉPH va nous amener là où nous nous y attendons le moins. Rappelez-vous, comment il s'y est pris pour aborder le thème de la mort, en nous parlant de son rosier !


THOMAS : - Oui, mais la question est posée, nous devons y répondre, du moins y tenter. Ceci dit, JOSÉPH a envoyé l’appât, et nous nous sommes laissés ferrer. Allons, jusqu'à l'épuisette. Albert, tu poursuis !


ALBERT : - Éliminons les impossibles :

a) L'éternité ne peut pas être le contenant, ce n'est pas un créé, mais un concept second qui dépend du Présent immobile de la Cause Première, Dieu.

b) Gardons également en mémoire, que la Cause Première est à l'extérieur de notre espace-temps. Mais, c'est par la mesure segmentaire du temps, que nous percevons l'éternité13.

La question, que nous devrions nous poser, pourrait être celle-ci :

- Quelle est le mécanisme qui maintient de l'extérieur notre univers soit tout le cosmos ? Puisque, selon nos connaissances, seule la matière et le temps sont des créés.


AUGUSTIN : - Il ne serait peut-être pas inintéressant de prendre le postulat suivant :

Puisque, le Mur de Planck est une réalité et un obstacle indépassable, il se pourrait que le Tohu-bohu, une fois atteint par la Lumière qui active sa mémoire-forme ait complètement disparu, transformé en ce que nous connaissons de la matière, du créé. Le Mur de Planck pourrait peut-être, être considéré comme la frontière entre notre univers et le Présent de Dieu. Il s'induirait alors qu'il soit le contenant de l'ensemble du créé comprenant le temps. Pour la clarté du débat, je propose qu'on use du mot univers ou cosmos en remplacement de « espace-temps », puisque, nous ne pouvons disputer de sujet créé que dans l'intérieur de l'univers qui est un créé en lui-même ce qui n'est pas le cas de l'espace, rappelons-nous le.


ALBERT : - Ce ne sont pas des boîtes d'aspirine, mais une tonne ! Augustin, tu compliques tout.

Je comprends que tu veuilles donner à la matière sa place de premier plan ainsi qu'au temps, car en effet, parler d'espace-temps c'est donner une importance à l'espace qu'il n'a pas, puisque, la relation matière et temps est la seule d'importance.

- Mais faut-il aller jusqu'à renverser les normes du langage universellement admises ?


AUGUSTIN : - Oui, cela me semble important, si nous voulons que notre effort renvoie dans ses ténèbres la Renaissance et ce qui en découle.

L’emploi du vocabulaire a une importance, car ce sont les manipulations sémantiques qui auront amener la décadence culturelle et civilisationnelle que nous affrontons en rendant possible l'implantation des idéologies. Si comme démontré, qui se déplace dans le créé se déplace dans l'univers ou le cosmos. Je me déplace dans l'univers, même pour un centimètre, je me déplace entre deux objets distants de... je me déplace sur telle distance... et non pas dans l'espace14


JÉROME : - Ton questionnement, Augustin, en pose un autre, et pas des moindres :

- L'univers, est-il réellement en expansion infinie ?

- Pourrait-il s'agir d'une illusion d'optique ?

- Un réfléchissement inversé des amas stellaires ?

- Ne serions-nous pas en présence de la théorie des fractales, considérant que nous sommes enfermés dans un immense contenant, qui agirait comme un miroir sphérique ?

- Ou bien, nous sommes en présence d'une matière inconnue suffisamment souple pour permettre l'expansion ?

- Mais à quoi servirait cette expansion ?

- Dieu ne s'est-Il pas reposé ?


ALBERT : - La création visible est achevée, elle attend sa glorification. La perfection que nous lui apportons est poussée par l'honoration que nous devons à Dieu Trine. Selon la cosmogonie de Moïse, la création de l'univers est achevée, et Dieu se reposa le septième jour. Or, soutenir que l'univers soit en expansion, implique la création d'objets célestes sans fin, mais le principe même de la matière est qu'elle est un fini et temporelle. Elle est finie. Mais alors sur quelle base se fondent-ils pour poser la théorie de l'expansion infinie de l'univers qui, par nature, est un fini, puisque, il est mesurable, et que tout créé est fini ?


THOMAS : - Augustin, tu nous mets devant un énorme problème. La digestion va être difficile.

- En effet, que faire de cette évidence ?

Tout ce qui est mesurable est fini. Or, l'univers se mesure et se qualifie, il est donc fini même si les distances sont immenses.

- Que vient faire la proposition de l'univers en expansion infinie ?


AUGUSTIN : - L'infini n'est qu'un concept mathématique pour indiquer une limite insaisissable physiquement. Dans le fini tout se mesure. L'infini n'est pas un créé, ce n'est qu'un langage. Il n'est donc pas légitime de parler de l'infini comme d'un étant.

- Sur quel possible, la théorie de l'expansion de l'univers, peut-elle s’appuyer et être présentée comme un dogme ?

- Et, pour nous chrétiens, que faire dans ce cas de – Dieu n'est pas créationniste – quelles seraient les lois chimiques et physiques qui appuieraient la théorie de l'expansion de l'univers ?

Le Créateur s'est bien reposé le septième jour ; Dieu a cessé de poser personnellement un Acte Créateur, mais Il ne cesse de penser sa création dans son Présent immobile. Le récit de la création est à prendre au sens littérale quant à la succession des objets créés, c'est-à-dire les sept jours, le septième étant celui du repose, le sabbat ou le Dimanche de la Résurrection : du samedi au coucher du soleil jusqu'à celui du lendemain. Si la Cause Première a considéré la création comme achevée et s'en est reposée, c'est qu'il serait temps de cesser de nous faire croire que la baleine est un éléphant qui a refusé de rester sur la terre­15.

Concernant l’expansion de l'univers ; un mathématicien peut faire tout dire à des mathématiques, mais à partir de quand et de quoi cessent-elles d'être reliées au réel ?

Dans quelle limite, peut-il être fait confiance aux mathématiques, car si on ne se rattache pas au réel, on peut très vite se retrouver hors sol, et prendre pour réalité des concepts qui n'ont plus de lien avec la vérité, la réalité.

N'est-ce pas ce qui arrive à certains financiers qui ? S'appuyant sur des logarithmes pour étendre leur richesse, ils généralisent la pauvreté ?

La théorie de l'expansion de l'univers reste une théorie... et comme toute théorie, elle repose sur une interprétation soumise au subjectivisme quand bien même cela reposerait sur des calculs, et dont le socle de référence n'est jamais annoncé sauf pour un sérail rassurant.


JÉROME : - Tu as raison Albert, JOSÉPH nous a arnaqué ?

- Considérant que toute matière est, en elle-même, un contenu, quel est le contenant qui contient ce contenu ?

- D'où la question : qu'est-ce qui contient l'ensemble du créé fini et mesurable ?

- Comment ce peut-il, que la masse du créé ne s'effondre pas dans un vide sidéral ?

- Que devient la théorie de Newton dont l'observation est interne à notre univers ?

- Qu'en est-il des lois externes à notre univers visible ?


AUGUSTIN : - Goûtons ce muscat des coteaux de Banyuls-sur-mer, il accompagne avec élégance cette crème catalane !

Le temps et la matière ont été créés dans le même instant T., mais chacun séparément, liés par une commune nécessité. Ils ont une fin pré-déterminée commune, du moins dans l'état que nous leur connaissons. Tous les deux sont quantifiables selon les lois de la chimie et de la physique. Et, la physique nous enseigne, que tout corps tombe, mais les objets célestes par les lois de gravitation se maintiennent entre eux formant l'univers. Est-il donc si incongru de poser cette question :

- Comment tient tout le créé, toute la création ?

- Quel est le mode, la loi qui empêche l'univers de s’effondrer sur lui-même et dans un abîme dont nous ignorons tout ?

- Que savons-nous de l'univers, de toute la création ?

Pas grand chose, et cela me rassure.


ALBERT : - Et, tu digéreras mieux Augustin !

Il semble qu'à l'extérieur de la masse formée par l'univers, qu'il n'y ait aucun objet céleste connu qui, par les lois d'attraction et de répulsion, maintienne la création visible.

Nous tournons en rond, puisque, nous ne pouvons, dans l'ordre du créé, que tendre à comprendre ce qui est du créé étant donné que nous les hommes, nous sommes des créés.


JOSÉPH : - Certains, tentent de répondre à ces questionnements par toutes sortes de théories tirées des lois physiques observables dans l'intérieur de notre univers, d'autres affirmeront que c'est la Sainte Providence divine qui les soumet, mais qui peut dire de quelle manière ?

Les idéologues matérialistes ont tous leur solution, et chacun d'eux botte en touche, s'invente des théories qu'un enfant peut trouver le jour de la Braderie de Lille lors du ramassage des immondices. Mais la question la plus évidente est :

- L'homme ne se trouverait-il pas confronté à un inconnaissable majeur du connu ?


THOMAS : - La difficulté pour le chercheur est d'admettre et de recon­naître publiquement qu'il est devant un inconnaissable. Savoir que l'on ne sait rien, c'est savoir beaucoup, selon Socrate ; c'est être très sage, que de reconnaître, qu'il y ait des inconnaissables dans l'ordre du connu.

L'Agneau de l'Apocalypse l'aura résumé : « Je suis l'alpha et l'Oméga ».

- Qui peut recevoir cette Parole de nos jours ?

Le mendiant de la Vérité et de l'Amour, cela ne veut pas dire, qu'il ne faut pas chercher à comprendre, mais qu'il faut accepter que je ne puisse tout comprendre.


ALBERT : - Je savais bien qu'il y avait une arnaque. JOSEPH, vous êtes incorrigible.

Je vous offre le café avec sa rincette du Nord, de l'alcool de baies de genévrier et du meilleur, du Wambrechies glacé.

____________________________

1 C'est ce qui rend difficile la proposition de la théorie de l'évolution car, enterrer le corps d'un homme est en lien avec la conscience du temps, de l'éphémère et donc la conscience de l'existence ; ce sont des concepts qui induisent que le concept d'être, d'existence est inné, incompatible avec la théorie de l'évolution. Car si la conscience d'être n'est pas un inné, il est impossible d'en avoir conscience plus tard.


2 Exp : McDonald's


3 Le Pape François a effectivement tenté de relancer le faux débat entre espace et temps au début de son pontificat.


4 Il vient du latin spatium, il pourrait s'agir un terme liturgique qui exprimait l'écart qu'il fallait respecter entre le dieu et l'homme, le sanctuaire précisé dans le temple. L'idée de circuler, de se déplacer dans l'espace, spatium, serait de l'ordre de la transgression.


5 L'illumination des consciences ou avertissement, annoncé par la très Sainte Vierge Marie à Garabandale.


6 Dans la contestation de la réforme des retraites et, quelle que soit la vigueur de la contestation, il était clair, dès le début et à la lecture attentive des déclarations, que cette réforme était acceptée dès son projet ; mais les syndicats ont joué le jeu, de telle façon qu'ils en gardaient le contrôle et qu'ils ne se retrouvaient plus à la marge de la contestation comme avec les gilets jaunes. Tout n'aura été qu'un immense leurre car, tous les dirigeants syndicaux sont aux loges ou ils leurs sont soumis.


7 Un créé qui n'a pas conscience de son existence, sauf s'il s'agit de l'humain.


8 Il faut observer, que l'art contemporain non-figuratif ou dé-figuratif témoigne de la permanence du refus de l'autorité de la vérité du réel comme pour le déconstructivisme ; c'est une pathologie qui procède du mensonge.


9 La distance qui sépare deux objets, qu'elle que soit sa longueur est l'espace, nous pouvons constater que l'espace est la cause seconde de deux objets ou plusieurs donc de la matière, et que le temps pour aller de l'un à l'autre est associé à ces deux objets distants l'un de l'autre donc à la matière ; il se comprend que la multitude des objets célestes est de l'ordre de l'accident, puisque, dans son principe, la matière est une dans sa diversité. Il se comprend bien que le créé ne peut être de l'ordre du hasard ni d'aucune nécessité si la Cause n'est pas intelligente et en dehors de celui-ci.


10 La Résurrection de Jésus-Christ confirme la leçon de la mort, mais qui se conclue pour elle par un échec, puisque, dans un même instant T., la chair -le corps de J. C. échappe à la mort donc au temps et à l'espace pour entrée définitivement dans le Présent de Dieu, et vivre de l'éternité dans une béatitude bienheureuse. Ce qui témoigne également que le Verbe en l'humanité glorifiée de Jésus de Nazareth est bien le Créateur de tout le créé, Il est Celui qui dit la Pensée de Dieu le Père.


11 Planck Max (1858-1947) Physicien Allemand.


12 Un débat très tendu fut ouvert entre Edison et Marconi, deux physiciens, et aucun ne parvenait à donner une solution satisfaisante ; c'est alors que le mathématicien Einstein Albert a fait sa proposition au sujet de la relativité en tirant les parties conciliables des deux propositions opposées d'Edison et de Marconi.


13 Adam et Eve avaient une pleine conscience de leur existence et avaient sous les yeux la réalité de la mort car, les animaux mourraient. Dieu ne les aurait pas averti en ces termes : « si vous prenez de ce fruit vous mourrez. » s'ils n'étaient témoins de la mort au tour d'eux.


14 Espace et infini sont des termes qui sortent d'une réflexion mathématique, mais n'ont aucune réalité, ce ne sont pas des créés ; ils font partie d'un vocabulaire qui s'ordonne à la manipulation sémantique effaçant la réalité du créé du regard de l'homme juste.


15 Théorie entendu lors d'un documentaire sur l'évolutionnisme, pauvre Platon, celle-là il n'y a pas pensé.






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