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LE CHAT 5ème entretien : du VIVANT et de la PERSONNE de P. C. Aubrit St Pol




LE CHAT 5ème

DU VIVANT ET DE LA PERSONNE

GEDEON. – Bonsoir mes amis. Le Canigou, blanchi jusqu'à son balcon, m'a retardé. Je ne parvenais pas à m'arracher à sa beauté majestueuse ; elle m'apaise et m'inquiète. La montagne ainsi que l'océan sont tout autant puissance de paix que de destruction.

THOMAS. – Vous n'accueillez plus la nature dans sa réalité et vous en perdez l'intelligence. Vous ne parvenez plus à la situer dans l'intention de Dieu. L'homme moderne a le regard de son âme. La perception qu'il a de la création dépend de sa relation à la vérité. Il la réduit à un utilitaire à exploiter pour le profit matériel, idéologique ; il s'en saisit en un tremplin pour sa carrière politique. Elle vous est devenue une idole, un prétexte euphorisant par lequel vous croyez échapper au poids de votre individualisme. C'est la raison pour laquelle vous vous projetez tel un juge qui n'a de cesse de charger l'autre de sa culpabilisation. La nature ou la création est une arme sournoise de destruction massive et aliénante de vos sociétés, vous la retournez contre votre prochain. La science écologique n'a pas de fondement, un bon jardinier suffit à ses besoins.

JEROME. – La nature ne peut être dominée en justice que si elle est vue dans sa réalité. A cette fin, il appartient à l'homme de retrouver sa place dans la création, d'en avoir l'intelligence. N'est-il pas cocréateur à l'acte créateur de Dieu ? N'est-il pas la cause finale naturelle de la création ? La nature est à son service pas l'inverse, ce qui ne lui donne pas le droit de la dévaster. Les dégradations reflètent l'étendue des maux qui rongent l'homme de l'intérieur. Son rejet de la vérité fait de lui un individu sans identité, un désespéré soumis à ses appétences savamment manipulées par les affidés de l'antéchrist tant ils se trouvent envahis par les puissances du mal.


[Les écologistes sont les défenseurs de l'avortement, du wokisme, du LGBTisme dont la source est le noachisme ; leur psychologie politique a tous les signes du fascisme. Ils n'acceptent aucune opposition, ils n'ont aucune bienveillance ni respect de leur prochain. Ils ont un besoin mortifère d'exister.]

GEDEON – Abordons les questions suivantes : Qu'est-ce que le vivant ?

Quelle est sa cause ?

Quelle est sa signification pour le créé ?

Qu'est-ce que l'homme ?

Qu'est-ce qui fait qu'il soit le seul règne ?

En quoi est-il à l'image et à la ressemblance de Dieu ?

Quelle est sa raison d'être ?

L'existence peut-elle n'avoir aucun sens ?

ALBERT – Bonjour la migraine ! Nous avons l'éternité pour traiter de ce sujet, prenons notre temps. Il ne faudrait pas surchauffer notre cerveau.

JEROME – Mon frère Albert, je doute, à t'entendre, que tu en sois pourvu.

THOMAS – Jérôme, si tu considères que le cerveau est la cause de l'intelligence, cela prouverait que tu n'en as pas reçu la Puissance.

GEDEON – Vous auriez fait d'excellents acteurs de comédie.

AUGUSTIN – Quelle audace ! nous devrions t'enfermer dans la cage du souffleur.

GEDEON – Pour en revenir à la relation entre l'homme et la création, il me semble que l'interdépendance ne doit pas effacer la hiérarchie ni perturber les harmonies. L'homme est le règne. Il n'a pas à se soumettre à la nature. Prétendre, selon feu le prince Philippe d'Edinbourg – "que la nature se porterait mieux sans l'homme" – est une sottise princière à la mentalité transgressive.

AUGUSTIN – Quelle souffrance pour les ânes. Pensez-vous qu'ils aient pu être exterminés au Royaume-Uni.

Essayons de répondre aux questions que Gédéon vient de poser : qu'est-ce que le vivant ?

GEDEON – Si vous avez l'éternité pour discuter de ce sujet, les fidèles du Christ n'ont pas de temps. Ils ont besoin de savoir qui sont-ils vraiment, pour se maintenir au-dessus de la ligne de flottaison d'une mer qui monte en tempête. Car, ne vouloir se contenter que de la foi et s'en servir pour justifier le refus du savoir est une hérésie, une faute grave.

La foi exige la recherche de la vérité ce qui induit d'accepter d'être dérangé dans nos acquis, nos certitudes. Comment peut-on prétendre avoir la foi si nous nous refusons à connaître Celui auquel nous donnons notre foi, à connaître son Acte de Création ?

Comment l'homme peut-il se situer dans tout ce désordre, s'il ne sait pas qui il est ?

Si on refuse de chercher à comprendre la nature et les raisons des épreuves que nous affrontons comment maintenir l'espoir et l'espérance ?

Comment identifier le mal et ses serviteurs ?

Je repose la question, qu'est-ce que le vivant ?

AUGUSTIN – Quelle est la cause du vivant ?

Le mot vivant a une racine indo. eur. gweyè – vivre ; en grec, la même racine donne zan - vivre qui donne deux dérivés zoé, vie et zôon, être vivant. Le verbe être qualifie le vivant qui a conscience de son existence, ce qui ne peut se rapporter qu'à Dieu et à l'homme. L'être vivant est une personne.

THOMAS – Considérons ce que Dieu dit de Lui à Moïse : "JE SUIS CELUI QUI SUIS […] CELUI QUI EST". Il le révèle à un homme, une créature à son image, à sa ressemblance. Il ne se dévoile pas à l'assemble de la création, ni à un vivant autre. Ce qu'Il dit de Lui est précédé par un appel : Moïse, Moïse !". YAHVE confirme la ressemblance de l'homme à Lui – Il l'appelle par son nom – Moïse. Seuls les alter-ego s'appellent par leur nom. Ils se reconnaissent et se renvoient une commune identité. L'homme est un règne et la cause finale naturelle de la création. Il n'est réductible par aucun vouloir, à cause de quoi, il choisit le salut ou la damnation. Dieu, Lui-même, ne peut pas le réduire.

[Donner le nom d'une personne à un animal, n'est pas innocent, c'est une transgression. L'ordre de la création est inversé. C'est porter un jugement sur le paradimg divin.]


GEDEON – Nous ne répondons pas à la question : qu'est-ce que le vivant et quelle en est la cause ?

JEROME – Arrêtons-nous, une fois de plus, sur le faux concept dit du hasard et de la nécessité de Jacques Monod. Nous savons que le hasard n'est pas la cause de la matière mais un concept opportuniste pour ceux qui refuse une vérité révélée et son autorité. Le hasard ne peut pas être à l'origine de la vie. La matière, nous l'avons démontré, n'est pas la cause de la vie. La vie peut seule donner la vie, se répandre à l'extérieur d'elle-même.

GEDEON – La cause de la vie pourrait-elle se trouver à l'intérieur de l'espace-temps ?

ALBERT – En traitant les questions de l'espace-temps et de la matière, nous avons considéré ce qui tombe sous l'autorité de nos sens. Nous avons démontré que la matière ne peut être la cause de la vie, la réponse à ta question Gédéon est, que la cause de la vie se trouve à l'extérieur de notre espace-temps qui a été créé pour recevoir l'homme. Une cause est toujours à l'extérieur de ce qu'elle produit, celle de la vie ne s'identifie qu'avec celui qui la détient, Dieu se Connu-Inconnu.

JEROME - Sommes-nous sûrs de pouvoir affirmer que Dieu crée la vie ? Car Dieu n'est pas un créé.

Dire que Dieu est le Créateur de la vie, ne revient-il pas à dire qu'Il est Lui aussi un créé ?

Seul l'Incréé peut communiquer la vie car, Il est la vie. Celui qui est ce qu'il est ne crée pas ce qu'il est, mais il communique ce qu'il est ; il se donne. Dieu communique la vie à un objet – le corps – qui est créé en vue d'en faire – une personne –. DIEU EST LA VIE, LA VIE EST CE QUE DIEU EST. IL est LE "EST" DE SON JE SUIS.

GEDEON – Quel est l'ordre de la manifestation du vivant ?

ALBERT – Tout ce qui se meut dans les airs, sur et dans la terre, dans les eaux vit, et a pour Cause Première Dieu Créateur. Il s'agit de la grâce d'immensité qui manifeste la Puissance de Dieu en toute chose. Car, les créations visible et invisible sont, non pas en Dieu, mais en son Présent éternel et immobile. L'homme est le premier Temple de Dieu.

THOMAS – La hiérarchie décrite dans le Livre de la Genèse est logique, ce que confirme les nécessités objectives pour la survie de l'homme. Après l'ordre minéral, l'ordre végétal puis l'ordre animal et enfin, le règne de l'homme qui doit boire, se vêtir, se nourrir, se soigner, s'abriter, ne sont-là les nécessités objectives. Une hiérarchie vivant dans un espace-temps en vue de l'éternité.

GEDEON – Est-ce que les deux ordres ont une âme ?

LOUIS BOUYER – La paix soit sur vous. Je suis Louis Bouyer[1], serviteur. La nature de l'âme est immatérielle. Elle a pour fonction de donner la forme et le mouvement : " Elle est ce par quoi la vie qui était en puissance dans le corps devient acte, elle donne le mouvement[2]". La nature de l'âme, en considérant sa fonction qui est de donner le mouvement est aussi de configurer à sa forme immatérielle le corps. Elle est la même pour les deux ordres et le règne. Il y a l'âme végétative pour l'ordre végétal ; une âme sensitive pour l'ordre animal ; une âme spirituelle et intellectuelle pour le règne humain, tous les trois reçoivent le mouvement et la forme. La différence de l'âme humaine s'établit par le don des trois Puissances ou Attributs divins, l'âme devient spirituelle et intellectuelle. Chaque vivant a une place déterminée, il contribue à l'organisation d'une hiérarchie que la matière supporte et que l'espace-temps protège. Il faut la respecter. Bouyer se retire.

THOMAS – Nous venons de voir que la vie ne peut avoir d'autre cause que Dieu car, nul à par Lui ne la détient. Dieu est la vie. Et nous avons abordé l'âme, sa nature, sa hiérarchie : deux ordres et le règne humain. Je propose, pour le prochain entretien, il soit abordé la question de ce qui fait que l'âme humaine est dite spirituelle et intellectuelle.


[Chez les stoïciens – la survie de l'âme est liée à l'exercice de la vertu, l'âme du vertueux survivra à la mort de son corps. Dans la plupart des religions primitives, il y a l'intuition d'une survi­vance de l'âme après la mort, l'immortalité.]


ALBERT – Les sages chinois aimaient à discuter de sujets graves avec de la rosée de mai[3] ainsi qu'un thé parfumé au jasmin, nous, nous désaltérons à la source de l'Eau Vive.


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[1] Prêtre catholique de l'Oratoire de France. Protestant d'origine, théologien, liturgiste, contribue à la préparation du Second Concile du Vatican, auteur de plusieurs ouvrages dont La Décomposition du catholicisme. (Sources internet.)

[2]Dictionnaire théologique de L. Bouyer, éd. Desclée

[3] Alcool de riz, cité dans l'œuvre policière Le Juge Ti de Van de Gulik


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