ENTRE TIENS DE PERPIGNAN N° 4 - L'HOMME UNE PERSONNE de P. C. Aubrit St Pol
" Les droits de Dieu sont la cause efficiente des droits intrinsèques et de la dignité de l'homme. L'altération de ses droits vient du péché, de l'esprit du mal. Ils ne prévalent pas sur ceux de Dieu."
L'HOMME EST UNE PERSONNE
JÉRÔME : - L'âme fait-elle de l'homme une personne ? D'où lui vient la conscience de son existence
AUGUSTIN : - La nature de l'âme humaine est immatérielle.Elle donne la forme selon la cause exemplaire pensée par Dieu le Père dans son Présent immobile en vue de l'Incarnation du Verbe, son Fils unique. Mais suffit-elle à faire de l'homme une personne ? La réponse à cette interrogation semble négative. Selon le récite de la création d'Adam, l'âme a servi à modeler la glaise pour former le corps physique, mais pour l'animer, Dieu le Père a du soufflé sur lui l'Esprit de Vie. Il y a eu deux actes distincts : donner la forme et animer. Dieu a introduit en l'âme trois de ses Attributs ou Puissances1 dans le même instant T.
Ces Puissances contiennent chacune leurs possibles, à savoir, leurs capacités pratiques et fonctionnelles correspondant à la nature de chacune d'entre elles. Elles font avec l'âme spirituelle que l'homme soit ce qu'il est. C'est alors qu'en l'humain la vie se manifeste par le mouvement. Ces possibles entrent en fonction au fur de la mise en place des organes. Il y a un lien de nécessité entre eux et le corps. En effet, s'il y a des mouvements instinctifs, nombreux ceux qui sont commandés par une réflexion liés à la mémoire, à l'intelligence et à la volonté d'aimer ou de ne pas aimer.
JOSEPH : - Aristote qualifie l'âme humaine de substance. Il précise qu'elle est un support permettant un changement. Il a vu juste. Le génome ne vivrait pas elles, puisque, l'intention de la création de l'homme est différente de celle qui crée le végétal et l'animal. L'âme humaine ne devient substance qu'à la condition que les trois Puissances soient introduites. C'est pourquoi il précise : « Ce par quoi nous vivons, nous sentons, et avant tout, nous pensons. » Ces Puissances2 différencient l'homme de l'animal. En leur absence, il n'y aurait pas d'âme humaine, elle serait sensitive à la condition que l'intention du Créateur soit de créer un nouvel animal qui, pour survivre aura besoin d'une âme et d'une mémoire sensitive.
ALBERT : - Le choix de la glaise pour le façonnage du corps physique d'Adam est la signification de la communion du règne de l'homme avec l'ensemble du créé. La création est ordonnée à l'homme la cause finale naturelle. Le Verbe, en s'incarnant en Jésus de Nazareth dans le sein de la Vierge Marie, l'Immaculée Conception, assume non seulement notre humanité, mais également toute la création y compris le temps. C'est à cette condition qu'Il en est la Cause Finale Surnaturelle. Il remettra toute la création à son Père des Cieux en une ultime Action de Grâce. Tout ce qui est s'ordonne à la Gloire de Dieu même l'enfer.
THOMAS : - Dieu est le Créateur. Il n'est pas créationniste. Il n'a pas répété le mode de création d'Adam pour Ève ni pour les générations suivantes.
[L'union matrimoniale de nos premiers parents est la cause exemplaire de l'union légitime entre un homme et une femme. Union ordonnée à la procréation. Elle est conjointe à l'ordre de dominer, d'asservir la création. Il existe un lien de nécessité entre les deux, puisque, l'entretient de la vie passe par la nécessité de cultiver la terre.]
JOSEPH : - La fusion des deux ADN des parents forme le premier génome. C'est à cet instant T. que le Père éternel intervient personnelle- ment pour animer le premier génome, en créant l'âme et en y introduisant les Puissances. Il y a dans le corps humain une mémoire biogénétique qui le dispose à l'engendrement3. Les conditions organiques ne peuvent rien si cette mémoire s'y trouve empêchée et celle-ci n'y peut rien si les organes ordonnés à l'engendrement sont blessés..
L'animation est exécutée, accomplie au premier génome dans un seul instant T. mais en deux acte(v.s.) :
-1er acte l'âme créée et introduite dans le premier génome.
-2ème acte l'introduction dans l'âme des trois Puissances.
Dès-lors, le premier génome est une personne en voie d'accomplissement (v.i.)4. Si dès le premier génome humain, la personne n'existe pas, elle n'existera jamais.
THOMAS : - Il se comprend que l'animation ne puisse se dérouler qu'à l'instant T. de la fusion des deux ADN, et non selon un échelonnement dans le temps comme pour le payement d'un achat. D'après les généticiens, il s'observe un changement significatif entre la fécondation de l'ovule et la fusion des ADN, ce temps d'attente serait de 15 heures à 35 heures. La variation de temps entre la fécondation de l'ovule et le moment de la fusion des deux ADN, selon certains mystiques, serait être lié à l'état de grâce des parents. Dès l'instant T. de l'animation au premier génome, il y a un petit homme, une personne, en voie d'accomplissement, et non pas en voie de réalisation ni en puissance. Il est une Personne et un Être. Il n'y a nul besoin du corps pour être reconnu une personne. Le mystère de l'Annonciation-Incarnation en témoigne.
JÉRÔME : - Le Pape saint Jean-Paul II le Grand enseignait :
« Le génome apparaît comme l'élément structurant et constitutif du corps en ses caractéristiques tant individuelles qu'héréditaires : il marque et conditionne l'appartenance à l'espèce humaine, le lien héréditaire et les notes biologiques et somatiques de l'individualité. Son influence dans la structure de l'être corporel est déterminante dès le premier instant de la conception jusqu'à la mort naturelle. C'est sur la base de cette vérité intérieure du génome, déjà présent au moment de la procréation où les patrimoines génétiques du père et de la mère s'unissent, que l’Église s'est donnée pour tâche de défendre la dignité humaine de tout individu dès le premier instant où il surgit. En effet, l'approfondissement anthropologique porte à reconnaître que, en vertu de l'unité substantielle du corps et de l'esprit, le génome humain n'a pas seulement une dignité biologique ; il est porteur d'une dignité anthropologique, qui a son fondement dans l'âme spirituelle qui l'envahit et le vivifie5.»i
AUGUSTIN : - Aristote précise, l'âme est : ce par quoi nous vivons, nous sentons, et avant tout, nous pensons.6Il désigne la présence des trois Puissances, sans lesquelles, il n'y aurait pas la personne. Il semblerait qu'il ne distingue pas l'âme des Puissances, pour lui, il la voit comme une seule unité, ce qu'elle n'est pas. Car l'âme n'est pas un attribut de Dieu, mais une création extérieure à Lui, tandis que, les Puissances sont de sa nature, de ses qualités.
TOMAS : - Le Pape saint Jean-Paul II le Grand s'appuie sur les découvertes en science génétique. S'il intervient sur le sujet, c'est à la demande de plusieurs évêques français. Il précise les conditions pour que puisse se produire l'animation, toutefois, il ne peut pas en faire la démonstration philosophique, car selon les conditions imposées depuis l'Âge-moderne, la Révélation et tout ce qui se rapporte à la foi est exclu pour la démonstration d'un point de vérité.
[C'est la raison qui justifie que l'intellectuel catholique rompt avec la dictature intellectuelle qui sévit depuis Descartes. Il ne peut que se remettre dans la filiation scolastique. S'il veut reprendre sa liberté et sa libre-parole là où elles furent abandonnées. Il devra entreprendre une purification afin d'abandonner les interférences et infestations provenant de l'humanisme de la Renaissance. Car le génie de la scolastique, c'est d'avoir su prendre ce qu'il y avait de sain chez les penseurs de l'antiquité et ignorer le reste, soit tout ce qui était lié à l'idolâtrie, ce que présentement tout intellectuel devrait s'employer à faire. Il est toutefois dommage, que la scolastique ne se soit pas accolée à la tradition hébraïque quant à l'interprétation de l'Ancien Testament, d'autant qu'il est intégré à la Révélation telle que définie par le Magistère.]
ALBERT : - Aristote dit de l'âme, qu'elle est substance, prenant le contre-pied de Platon7 qui parle d'essence. En effet, Platon s'accroche au concept de l'idée, Aristote s'appuie sur la réalité démontrant l'erreur de son maître8.
La réalité est illuminée par la surréalité de la Cause Première, puisque, sa cause est à l'extérieure de lui. Une Cause immatérielle, intelligente. Il s'induit, que l'immatérielle ou le surnaturel est la surréalité9 du créé, soit la vraie réalité. Il est juste de parler de surréalité pour l'immatériel dans sa relation causale, efficiente avec l'ensemble du créé. Car, le créé est transitoire en l'état, sa nature, soit substance, sera transfigurée, glorifiée et élevée à la Gloire de Dieu. Le créé ne peut exister sans cette Cause Première immatérielle. Sa vérité objective renvoie à la Vérité Première qui est Dieu, Cause Première de la création, un Pur Esprit.
AUGUSTIN : - Le néoplatonicien s'arrange avec la réalité et la vérité. Raison qui le pousse à la manipulation de la sémantique. L'idée que je me fais d'un objet est prioritaire sur la réalité de l'objet et sur l'autorité de la vérité qu'il exprime. Je m'accorde tous les droits pour combattre ce qui s'y oppose. Le néoplatonisme est le fondement de toutes les idéologies et hérésies : la réforme-protestante, le jansénisme, les lumières et ency- clopédistes, le positivisme, le communisme, le socialisme, l'existentialisme, le nazisme, le racisme, le modernisme, le wokisme etc10
JÉRÔME : - L'aristotélisme porte toute son attention à la réalité. Il se soumet à l'autorité de la vérité objective. D'où l'emploi du terme substance qui désigne la nature des choses et des êtres. Prenons l'exemple de la pierre qui est un minéral. Sa substance est minérale, sa nature générique ; qu'il s'agisse de schiste, granite, craie, ardoise, diamant, rubis, émeraude, fer, or, argent toutes ces variétés ou qualités sont de l'ordre de l'accident11. Ils ne changent pas la substance qui est minérale.
Le néoplatonicien se détourne de la vérité de l'objet au nom de l'idée qu'il en conçoit d'où l'emploi du terme d'essence qui n'est pas l'équivalent de substance, un dérivé du pétrole.
Les premières influences du néoplatonisme, dans la chrétienté, se sont manifestées chez les nominalistes12, opposés à la scolastique thomiste à Aristote. Ils allèrent jusqu'à remettre en cause la réalité de leur propre existence et celle de la création. Ils furent les premiers initiateurs de la réforme de l’Église quant à son mode de gouvernance. Leurs propositions avaient le goût amer de l'idéologie. Ils ont rendu possible l'introduction massive et totalitaire des puissances païennes par le Renaissance.
[Ce que pratique le sanhédrin romain, opposant la pseudo réalité sociale à la Tradition, d'où le relativisme morale, doctrinal et pastoral, et cette désastreuse expression : « Il faut dépoussiérer la doctrine... 13» Serait-elle ensevelie sous des ors frelatés ? ]
La réalité et l'autorité de la vérité qui émane de l'objet ou sujet observé, démarche qui s'oppose aux néoplatoniciens, d'où les révolutions et leurs génocides. Car, il leur importent plus de triompher de la réalité qu'ils rejettent afin de bouter ce qu'ils désignent par ignorance ou conservatisme. Le sang versé leur importe peu. Le romantisme est solidaire du sang versé jusqu'à nos jours. Il est exécration du néoplatonisme.
JOSEPH : - Le plus aboutis des néoplatoniciens de l'Age Moderne était René Descartes. Il a posé les bases des possibles de l'athéisme et du matérialisme, ce qui favorisera l'intrusion exponentielle du jansénisme politique en France, les lumières, les encyclopédistes, les idéologies modernes. Il contribuera à l'effondrement des mœurs, la mise en place des théoriciens des génocides. Sa dépouille sa dépouille repose en église de Saint Germain-des-Prés14 .
Il fera passer le concept d'existence avant celui de la substance – Je pense donc je suis –. Il affirme, que le fait de penser (idée) c'est exister. L'âme n'est plus alors qu'un accessoire secondaire15, un relatif. Il fait de son je pense la cause de signification anthropologique de son je suis, et considère donc son je pense comme la substancede son je suis, l'être. Les courants cartésiens s'en donnent à cœur joie. Ils se prolongent sous des formes inattendues : de l'occultisme – loges maçonniques – au mondialisme. Ils aboutiront à l'antéchrist, grâce à son doute méthodiqueii à son relativisme dont il a la paternité. Leur influence s'étend à toutes les couches de la société. Ils sont la cause des violences faites au nom des concepts inversés de liberté, de vérité comme l'illustre leur attitude face au drame israélo-palestinien. Ils ont une relation schizophrénique avec l'autorité de la vérité. Leur démarche intellectuelle est transgressive, destructrice, inféconde dans l'ordre du bien.
THOMAS : - Descartes, par son je pense donc je suis, provoque un renversement métaphysique. Il s'agit d'une transgression dans l'ordre de la vérité renforcée par son doute méthodique. Il est l'initiateur de la décadence intellectuelle. Il ne pouvait mourir que du froid ou du feu, il est mort d'une pneumonie en Suède... Le cartésianisme a largement contribué au vote de la loi de bioéthique et à la dépénalisation de l'avortement, du mariage pour tous. Les néoplatoniciens ont gagné. La victoire des bons sentiments, des idées sur la vérité, sur la loi morale naturelle et surnaturelle.
ALBERT : - Tout le créé est ordonné à la manifestation de la vie. L'immatériel est donc bien la Cause Première de la matière qui est, elle, la cause instrumentale de l'entretien de la vie sur terre. Il y a une différence de substance et de dignité dans l'ordre du vivant : le végétal n'est pas l'animal et ces deux derniers ne sont pas au-dessus de l'humain. L'homme est le seul vivant a être une personne, un être, un règne16, puisque, il a la conscience de son existence iii (v. s.3e dia.), ce que n'ont ni l'ordre végétal ni l'ordre animal.
JÉRÔME : - L'homme est un projet d'amour et de vérité. Arrêtons-nous sur la question des Puissances. N'est-il pas la seule créature à se souvenir, à comprendre et à vouloir aimer ? Le Pape saint Jean-Paul II le Grand s'est appuyé sur cette donnée objective pour enseigner que le premier génome : « reçoit sa dignité anthropologique ». Mais d'où lui viennent ces capacités ?
Les Puissances ne peuvent pas provenir du corps humain ni d'une quelconque loi de la nature. Nous l'avons dit(supra), elles proviennent des qualités de Dieu17. Elles sont au nombre de trois :
a) Memoria dei aussi désignée par mémoire ontologique ( la faculté de se souvenir) ;
b) L'intellect agent (faculté de comprendre) ;
c) Le spirituel agent (la volonté d'amour) ;
Nous l'avons démontré(v.s.), si le premier génome ne reçoit pas ces Puissances, il ne pourrait vivre, car sa nature n'a pas la mémoire sensitive, il ne pourrait être qualifié d'animal. Ce n'est donc pas la différence du nombre de chromosomes qui le différencie exclusivement du reste du vivant, mais ces Puissances.
La création de l'homme ne procède pas d'une mécanique évolutionniste ni d'une idée errante. Il est une création totalement indépendante des deux ordres, dont il dépend pour sa survie : le principe de dépendance ne peut-être considéré comme la preuve que l'homme soit l'aboutissement d'une longue évolution. Une fois de plus, nous constatons la dangerosité de s'accrocher à l'idée que nous nous faisons des choses alors, qu'il nous faut partir de leur réalité et en accepter l'autorité.
[S'en tenir au sens littérale du récit du livre de la Genèse, pour un catholique, est du bon sens avant de la lire sous différents modes. Dieu est simple. Il fait les choses d'une extrême complexité dans une grande simplicité.]
AUGUSTIN : - Les Puissances sont impassibles et passives et comme l'âme, elles sont parfaites. Elles ne sont pas atteintes par les effets héréditaires du péché originel18. Les possibles19 qu'elles contiennent en sont atteints d'où la nécessité du sacrement du baptême afin de leur rendre la plénitude de leur mission. Dieu le Père les acte personnellement lors de l'animation, et non pas le petit d'homme, au prétexte que l'intelligence a pour siège l'âme (v.s.). L'intelligence dépend de l'intellect agent, le sujet ne peut pas intervenir lui-même sur les possibles.
Thomas va nous lire un texte du Père Marie-Dominique Philippe iv qui, avant son errance, soutenait que l'animation ne pouvait se faire en deux temps éloignés l'un de l'autre. Un texte nécessaire pour comprendre l'importance et le rôle des possibles contenus dans les Puissances.
THOMAS : - « […] Créateur de l'Être premier. C'est une grande monté verticale. Je découvre qu'il y a en moi quelque chose de divin qui ne peut venir que de l'Être premier, qu'il y a en moi une étincelle du divin. Ce qui nous consoles de ne pas être des génies –, mais une « étincelle du divin », de spirituel, qui nous apparente directement à Dieu. Mais quand cette âme a-t-elle été créée par dieu en nous ? Extrêmement intéressante et brûlante, aujourd’hui, cette question : elle est posée d'une manière très forte avec la question des manipulations génétiques et de l'avortement. Jusqu'où le philosophe peut-il-éclairer ces soubassements, cette vie souterraine que nous avons tous eu, et dont normalement nous ne nous souvenons pas beaucoup ? Donc, peut-on philosophiquement préciser à quel moment l'âme humaine, créée par Dieu, est créée dans le corps humain, dans le fœtus ?
Aujourd'hui, nous pouvons aller beaucoup plus loin que ce que disaient les anciens, à cause des découvertes génétiques. Quand on dit que le « chiffre biologique20 » de l'homme est donné dès le premier moment de la conception, cela intéresse beaucoup de philosophes. C'est extraordinaire- ment intéressant, parce-que, cela prouve qu'un vivant autre est présent. Le vivant a son chiffre biologique propre. Or si l'âme informe le corps, c'est elle qui donne au corps son chiffre biologique.
[Là, sur ce point, il commet une erreur, car l'âme n'a pas d'influence sur la biologie et la génétique du corps humain. Le chiffre dont il est question ici est celui formé par la fusion des deux ADN des parents et porte les hérédités des parents voir des ancêtres.]
(Il poursuit) : Pour mieux comprendre prenons l'hypothèse de saint Thomas (d'Aquin). C'est respectable et cela reste intelligent. Il dit que l'âme spirituelle est créée par Dieu lorsque les corps est suffisamment formé ; mais alors, il y a nécessairement un passage d'une disposition – d'une vertu instrumentale. Ce n'est 21pas bête, mais inadmissible si l'on considère les découvertes biologiques aujourd'hui. Si les premiers moments étaient uniquement de l'ordre de la disposition, le passage à la forme substantielle, lors de la création de l'âme spirituelle, impliquerait un changement total – au niveau philosophique, je ne peux pas dire qu'il y a continuité entre la disposition et la forme substantielle. Donc, le chiffre biologique ne serait donné qu'à ce moment-là. L'âme informe le corps ; si l'âme spirituelle était créée après un certain temps, tout le corps de l'homme, dans tout ce qu'il est, dans toute sa sensibilité, serait transformé par l'âme. Donc, nécessairement, le chiffre biologique ne pourrait ne plus être le même. Je livre cela à votre réflexion. »
ALBERT : - L'âme et l'introduction des trois Puissances se font dans un même et unique instant T.(v.s.), mais en deux actes distincts, ce que nous confirme l'Annonciation-Incarnation du Verbe qui s'est fait chair dès le premier génome. Le temps de latence entre la fécondation et la formation du premier génome n'a pas existé. C'est un unique instant T. La conception de l'humanité de Jésus est virginale et non soumise aux conséquences du péché originel. Le fait que la conception de Jésus, en tant qu'homme, soit virginale, ne change pas le mode opératoire quant à la création de l'âme humaine de Jésus qui est un acte différent de l'Incarnation22 du Verbe. L'Incarnation n'a pu se produire qu'à la condition que le premier génome ait reçu sa dignité anthropologique : « Il a pris tout de la condition humaine sauf le péché » dans l'instant T. de son Incarnation. Á cet instant T., le premier génome est pleinement homme, homme en voie d'accomplissement et pleinement Dieu. Le premier génome est Jésus, une Personne.
Nul ne peut devenir ce qu'il n'a pas en lui-même, et ce qu'il a en lui précise et devient pleinement ce qu'il est.
Ce qui définit une personne, selon l'acception philosophique, est la formation de son corps physique, mais une personne ne se résume pas à son corps physique, est-ce que Jésus ressuscité a cessé d'être une personne ? Non ! Est-ce que son corps inerte a cessé d'être une personne ? Si oui ! Alors pourquoi honorer son corps et l'ensevelir ?
Le corps seul ne fait pas la personne. L'âme et les Puissances avec le corps font que ce vivant est une personne. En effet, sans l'âme et les Puissances le sujet n'aurait pas la conscience d'exister. Or, c'est bien cette conscience d'exister qui différencie l'homme de la bête.
Des chercheurs avancent que dès le premier génome, l'être humain humain ressent l’influence de ses parents et de son environnement. Il en conserverait la mémoire. C'est donc qu'au premier génome il y a une personne, puisque, la mémoire influencera le caractère et certaines décisions qui dessineront un destin.
JOSEPH : - La Parole divine est acte. Dès le Fiat de Marie, dès la fécon- dation, l'animation et l'Incarnation se réalisent dans un unique instant T. mais en plusieurs actes. Il s'en conclut, que ce qui valut pour l'humanité de Jésus de Nazareth le vaut pour le genre humain avant Jésus-Christ et après. Si cela n'était pas le cas, le Verbe n'aurait pas assumé la condition humaine à l'exceptions du péché. Les premiers conciles œcuméniques ont enseigné et défini que Jésus est tout à fait homme et tout à fait Dieu. Ils ont posé le principe, non explicité, de l'animation au premier génome même si, par ailleurs, ils ont proposé une animation tardive par leur manque de connaissances scientifiques. Ce sujet reste une question ouverte, c'est-à-dire, non définie par le Magistère.
THOMAS : - Comment comprendre les paroles de Dieu : l'homme est à son image et à sa ressemblance. Pourquoi a-t-il voulu une créature à son image et ressemblance ? C'est là une question que se pose chaque nouvelle génération. La foi ne fait pas l'impasse sur la raison. La quête de la vérité durera aussi longtemps que l'humanité sera sur cette terre.
AUGUSTIN : - A la question : pourquoi Dieu a-t-il voulu la création, surtout l'homme ?
La Révélation ne contient aucune réponse directe. Il y a cinq voies pour s'en laisser toucher, soit quatre silences : l'Incarnation du Verbe en l'humanité de Jésus de Nazareth, sa Crucifixion, sa Résurrection et son Ascension et son retour sur la nuée en tant que Fils de l'Homme. C'est à chacun de se laisser toucher par la Lumière divine d'un de ces mystères et entrer dans l'intérieur de l'enseignement du Magistère. Elle ne vient à nous que dans un cœur à cœur où tout s'arrête pour reprendre la marche d'amour et de vérité en un homme nouveau.
Les raisons de la création viennent de l'oppression d'amour que Dieu est. Oppression qui le pousse à se communiquer, à se donner par le don parfait de Lui-même. C'est pourquoi, le Verbe, Fils Unique de Dieu, devait s'incarner dans l'humanité la Glorification et de son Assomption de la création.
Les anges et le genre humain sont ordonnés en vue de l'Incarnation du Verbe. Une décision originelle qui n'était pas dépendante du Salut, mais ordonnée directement à la Gloire du Dieu Trine. Toute la création visible et invisible s'ordonne à l'Incarnation du Verbe depuis l'instant T. de la création de la première particule de matière inconnue.
Dans son Présent immobile, Dieu ne peut pas concevoir que sa créature de prédilection poserait un acte de rébellion. Si cela avait été le cas, Dieu ne serait pas Dieu. Car, il ne se conçoit que ce que l'on a en soi, que ce que l'on est en vérité. Dieu est parfait, le Saint. Il ne peut concevoir ce qui n'est pas saint. Il ne conçoit que de sa sainteté. Il ne peut concevoir le mal qui est une absence de bien, une non-plénitude. Dieu est plénitude de bien.
JÉRÔME : - L'homme, image de Dieu créé en vue de l'Incarnation du Verbe. Nul homme et femme, quel qu'il soit et d'où qu'il vienne, est à l'image et ressemblance de Dieu.
Le mot image vient de la racine latine imago, imaginis, qui a donné le verbe imitari, imiter. L'homme est la reproduction propagée dans le créé de la Cause Exemplaire qui habite la pensée de Dieu le Père. Il rappelle que la Promesse du Salut a été accomplie, car il est la forme par laquelle le Verbe s'est manifesté parmi nous, ce qui a permis de le représenter.
[L'idolâtrie est le fait de s'attacher à une puissance imaginée ou réelle du seul point de vue humain qui amène l'homme à ne plus contempler Dieu. Il devient l'idole qu'il contemple et adore (on devient ce que l'on contemple). De nos jours l’idolâtrie prend des formes et des supports redoutables, d'autant plus redoutables que ce péché s'insinue dans le quotidien de la vie. Il s'alimente des appétences aux apparences inoffensives. L'idolâtre cesse d'être à l'image de Dieu pour n'être qu'à son image personnelle23 l'individualisme, le personnalisme en sont quelques-unes des expression de cette nouvelle idolâtrie. Toute idéologie en est une, puisque, elle s'éloigne de la vérité qui est Dieu.]
ALBERT : - Nous n'avons pas répondu à la question de la ressemblance de Dieu ?
Dans toutes les traductions de la Sainte Bible, nous trouvons : « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance... ». Il ne s'agit pas là d'un redoublement, et ce verset ne contient pas un enseignement secret, révélé qu'à des initiés, comme se le représentent et l'enseignent les mysticos-dingos ou autres gourous manipulateurs.
Mon image qui se reflète dans le miroir est conforme à la Cause Exemplaire. Elle me dit que ma forme est commune à tout le genre humain, que je suis l'un des leurs. Elle ne me dit rien sur l'attribut être, être à la ressemblance de mon Créateur ni de mon « je ». Je suis l'image de mon Créateur au regard de mon prochain qui me reconnaît comme son semblable. Et toute la création voit en moi l'image de Dieu qui la créée, non pas avec des yeux, mais par les liens de communion qui me relient à elle.
JOSEPH : - Nous l'avons démontré(v. s.), la fonction première de l'âme est de donner la forme au corps, nous faire à l'image de Dieu. Mais l'âme spirituelle, immatérielle contient les trois Attributs ou Puissances qui sont sa substance. L'âme est un créé alors que les Puissances ne le sont pas, puisque, elles sont les qualités de la Très Sainte Trinité. Elles sont par quoi Dieu nous fait à ressemblance.
JÉRÔME : - Le mot ressemblance vient de la racine indo-eur. Sem- qui signifie un – peut avoir donné le sens de premier, et exprime l'identité donc le sens d'unique. L'homme est unique et semblable aux autres hommes, mais chaque individu humain est unique pour le Créateur. La race humaine est de la création et au-dessus d'elle.
Au bas latin, le mot ressemblance a été décliné par ensemble qui a pour sens ; réunir les éléments d'un ensemble ou former un ensemble, ce qui se disait de l'artiste peintre.
Le mot ressemblance indique le contenu de la forme, de l'image. Il s'agit d'un contenu conforme à la nature de la Cause Première qui m'a créé. En mon âme, les trois Puissances sont assemblées par le Père éternel. La Personne est constituée.
Un païen, Aristote,24 a compris que l'âme de l'homme possède les capacités qui font qu'il est ce qu'il est ; pourquoi, un catholique ne pourrait-il pas le démontrer au prétexte qu'il faut exclure la Révélation selon les canons de la philosophie depuis Descartes ? Mais sur quel principe d'autorité nous faudrait-il accepter la réduction du champ de la liberté fut-elle intellectuelle ?
Aucune autorité, dans l'ordre intellectuelle, politique ou religieuse n'est légitime a imposer de cadre. Car, il y aurait des domaines qu'il serait bon de ne pas aborder pour ne pas déranger la bonne conscience et la sieste de nos prédateurs en tout genre. Et bien merde !
Je suis catholique est j'assume ma liberté intellectuelle et ma libre-parole. Je ne suis tenu à aucune règle sinon celle de la vérité-charité. Je n'ai pas à me soumettre aux saint-justes de la vie intellectuelle. Je reprends en mains ma liberté et ma libre-parole. J'accepte le principe de la remontrance de la hiérarchie si je suis dans l'erreur et à la condition qu'elle me la démontre. Le principe de l'autorité ne vaut que s'il concerne un point de vérité préala- blement défini.
ALBERT : - Jérôme, tu as mangé du lion ! Quelle est la fonction des Puissances ?
DE LA MEMORIA DIE ou Mémoire ontologique, première Puissance :
Dieu, dans son Présent immobile, pense sa création dans son unité et ses diversités : minérales, végétales, animales et humaines. Il se voit en chaque homme, parce-que, Il y est présent. Son Présent immobile n'est pas l'éternité qui est un état de conscience surnaturelle bienheureuse. L'éternité est une conséquence seconde de son Présent de Gloire qui est amour, vérité et lumière. C'est ce par quoi Dieu se définit.
La Pensée de Dieu, lorsqu'elle entre dans chaque homme, s'introduit dans notre univers, notre temps, dans la matière. Serait-il étrange de considérer la Pensée de Dieu, entrant en nous, se fasse mémoire ? Mémoire de Dieu, Memoria dei. En entrant en nous, elle reste liée à la Pensée de Dieu dans son Présent à Lui.
Ne faudrait-il pas parler d'une certaine forme d'union hypostatique, puisque, nous sommes de la Pensée de notre Créateur ? Et que les Puissances Lui sont reliées ? Ne sont-elles pas ce que Dieu est en nous ? Dieu le Père pourrait-il se détacher d Lui-même, de ce qu'Il est alors qu'Il est Présence en chaque homme ?
La Memoria dei est la Présence de Dieu le Père en nous, puisque, elle est sa Pensée. L'intellect agent n'est-il pas la Parole et l'intelligence de Dieu le Fils, le Verbe en nous ? Le spirituel agent n'est-il pas la Volonté d'Amour de Dieu le Saint Esprit en nous ? Ainsi ne sommes-nous pas à la ressemblance de Dieu, de la Très Sainte Trinité ?
Au passage de ce temps, après le jugement personnel, notre personne, parce-que, elle contient les trois Puissances – car Dieu ne reprend pas ce qu'Il a donné – vit son immortalité dans la vision bienheureuse – éternité –, ou pour la damnation – perpétuité malheureuse –. C'est deux états de conscience sont à la seule décision du sujet qui posera un acte ultime de liberté ou de non-liberté.
Mais que contient la Memoria dei ?
AUGUSTIN : - La Memoria dei contient tous les modes de mémoires : celles des ancêtres remontant Adam et Eve, celle de son peuple, de sa culture, aux mémoires-formes des trois ordres de la création et bien sûr à celle du règne de l'homme, la mémoire géographique... C'est la raison pour laquelle, sous certaines conditions, des résurgences du passé très antérieur peuvent être interprétées comme la preuve de la « loi de réincarnation », ce que dément la Résurrection de Jésus-Christ.
L'homme est relié à son semblable et à toute la création qui, elle, se trouve résumée dans le corps humain, selon les révélations faites à la bienheureuse Catherine Emmerich. À toutes ces mémoires s'ajoutent celles des apprentissages de la vie.
La Memoria dei est une Puissance passive et impassible, elle contient ses propres possibles qui seuls opèrent. Elle recueille toutes les mémoires que lui transmettent les possibles. Elle est la première des Puissances à être introduite selon le schéma processionnaire des trois Personnes de la très Sainte Trinité. En effet, Dieu le Père pense la création avant qu'elle ne soit : première Personne de la Très Sainte Trinité25 (Memoria dei) ; Dieu le Fils dit la Pensée de son Père, la création existe : deuxième Personne de la Très Sainte Trinité ( intellect agent) ; Dieu l'Esprit Saint est envoyé par le Père et le Fils pour sanctifier la création : troisième Personne de la Très Sainte Trinité (spirituel agent).
JOSEPH : - Lors de l'institution du sacrement de l'Eucharistie, Jésus a cette parole : « ...Faites ceci en mémoire de Moi » ; ce qui peut s'entendre (à ma mémoire). Jésus-Christ institue ce sacrement et tous les autres avec sa double nature : humaine et divine, naturelle et surnaturelle. En commandant de faire ceci en mémoire de Lui, Il sait que son Père pense cette Cène depuis l'effondrement de la création causé par le péché originel. Il pense toute l’œuvre rédemptrice dans son Présent ; ce que pense le Père éternel, le Fils le pense ainsi que l'Esprit Saint. Les trois Personnes de la Très Sainte Trinité sont dans un mouvement interne de spiration26 avant d'être dans celui de la procession. Il peut s'induire, que les Paroles prononcées par Jésus à la Sainte Cène, le Père éternel et l'Esprit Saint les disent dans le même instant T. Il est donc à considérer que les trois Personnes Saintes de la Trinité forment une Mémoire Unique et trinitaire enrichie par celle de la Personne de Jésus qui est entré dans la Très Sainte Trinité avec sa double nature. Il emporte en ce Sein Bénit toutes les mémoires de sa vie sur terre : conception, animation, Incarnation, Passion, Mort, Résurrection, Ascension. Ces mémoires sont assumées par les trois Personnes de la Très Sainte Trinité.
Il n'est pas insensé de croire que les Paroles du Christ qui instituent le sacrement de l'Eucharistie ; Faites ceci en mémoire de Moi, englobent la Pensée Une des trois Personnes divines qui est mémoire. Il peut être avancé alors que toutes les mémoires se trouvent assumées dans ce sacrement qui est le renouvellement non sanglant de la Passion, ce qui en fait une mémoire en lui-même. Dans sa Passion, Jésus-Christ n'a-t-il pas pris toutes les mémoires pour les crucifier avec Lui sur la Croix ? Si ce n'est pas le cas, ce sacrement pourrait-il être Action de Grâce ? Pourrait-il être la Présence divine ?
Le pain et le vin consacrés subissent la Transsubstantiation devenant le Corps et le Sang de Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme. Mais n'est-ce pas toute la création avec le temps qui sont transsubstantiés dans l'Eucharistie ? A chaque fois que le prêtre consacre les Saintes Espèces, est-ce que la Présence de Jésus-Christ, de la Très Sainte Trinité n'assume-t-Elle pas l'histoire ? Ce mystère ne doit-il pas reproduire, jusqu'au retour du Fils de l'Homme venant sur la nuée, cette assumation ? L'histoire n'est-elle pas aussi notre mémoire personnelle assumé en nous à chaque fois que nous recevons l'Eucharistie ? Le sacrement de l'Eucharistie n'est donc pas seulement à sa mémoire, mais il est à toutes les mémoires. N'est-ce pas également la présence du Monde Nouveau ? Car, selon les paroles consécratoires, le pain et le vin fruits du travail des hommes, sont les prémices de ce Monde Nouveau qui se réalise sous le voile de ce sacrement.
ALBERT : - Le Magnificat se réalise pleinement dans l'Eucharistie par anticipation, sacrement auquel Marie se trouve liée par les lois de la biologie, de la génétique, car la chair et le sang de son Fils Jésus sont les siens, et de sa co-rédemption, car c'est par Elle et Elle seule que son Fils a pu mourir pour le salut des hommes, car n'étant pas soumis au péché originel ni à aucun autre péché, Il ne pouvait mourir selon la loi de nature. Marie, l'Immaculée Conception est totalement liée à la Rédemption, Elle est la Co-Rédemptrice.
L'Eucharistie est le sommet de la Memoria dei et celui de l'Acte humain tout en étant sa source. Il fait mémoire de la Présence de Dieu en chacun d'entre nous les baptisés par la grâce opérative et sanctifiante. Tout humaine, a en lui la Présence de Dieu, mais pour le non-baptisé, ce n'est pas une Présence opérative ni sanctifiante puisque les mérites de la Passion de Jésus-Christ ne peuvent l'atteindre sur cette terre sans qu'il ait reçu le baptême. Mais Dieu, aimant tous les hommes auxquels Il pense, peut agir de manière indicible à l'intérieur de la foi naturelle27 par l'intervention de l'Esprit Saint. La Memoria dei est le lien mémoriel par lequel le baptisé se laisse introduire à l'intérieur du mystère eucharistique. Sa mémoire est alors assumée par Jésus-Christ28 et, par la volonté du sujet avec la grâce, elle peut être purifiée assumée .
La mémoire est liée à la Gloire du Ciel autant qu'elle peut l'être à la damnation ainsi que les six autres sacrements qui sont ordonnés à l'Eucharistie. C'est par les sacrements que l'Acte de l'homme baptisé participe à l'embellissement de la création, de même qu'il embellit la Gloire du Ciel par son travail et en correspondant à son Alliance Baptismale.
THOMAS : - Qu'est-ce que l'intellect agent ?
DE L'INTELLECT AGENT, faculté de comprendre, seconde Puissance :
Il est la faculté d'intelligence : rechercher, recevoir, comprendre, enseigner. Dieu le Fils, le Verbe est le savoir et sa révélation. Il comprend la pensée de son Père. Il la dit, elle se met en acte. La création existe.
L'intellect agent, par ses possibles, permet à l'homme d'être dans la Parole divine, d'en être l'objet, et donc, rechercher la vérité, de la com- prendre et de l'enseigner. Il éclaire l'intention qui précède l'acte. Le sujet peut réaliser en lui la sagesse naturelle, et atteindre intellectuellement la réalité de Dieu comme Cause Première de ce qui existe. La sagesse naturelle s'exprime par le respect de la Loi Naturelle et ses œuvres. L'intellect agent permet à chaque homme de comprendre l'Acte de Dieu, si bien qu'Il ne peut résister à se faire connaître du sujet. Il révèle son Nom et le sujet se converti. Ses possibles disposent plusieurs modes de vie intellectuelle, et le mode universitaire n'est peut-être pas le premier dans l'ordre de la grâce et de la Providence. Ne perdons pas de vue, que la connaissance intellectuelle est frappée par le péché originel, (une acquisition par accaparement) c'est une voie de purification qui n'est pas sans souffrance.
AUGUSTIN : - Qu'est-ce que le spirituel agent ?
LE SPIRITUEL AGENT ou la faculté et la volonté d'aimer, troisième Puissance:
Le spirituel agent est la volonté d'amour, la capacité d'aimer, de vouloir aimer, ce qui induit d'aimer comme Dieu nous aime. Il est envoyé vers nous sous l'oppression de l'amour et de la vérité soit sous l'oppression des deux autres Personnes de la Très Sainte Trinité. Sa mission est d'assister l'homme dans ses devoirs d'états et d'éclairer ses décisions et ses actes. Il est aussi celui qui prie en nous, et nous aide à aimer selon la volonté d'amour de Dieu. La Charité.
Il y a plusieurs modes affectifs. L'amour charnel n'est pas de l'amour, mais le désir qui devrait être l'expression intime et légitime, au sein de l'union matrimoniale légitime de l'amour des époux, et sanctionner l'unité indissoluble de leur union. Le désir charnel est le plus bas niveau des expressions de l'amour mutuel. Il est punitif si l'on en croit le dialogue entre Dieu et Adam et Ève après la faute originelle consommée. Tous les modes d'amour légitimes ont leur source dans l'Amour de Charité et y retourne. Amour trinitaire. Ils exigent tous une purification qui doit commencer dès l'âge de raison, la rôle pédagogique de la maternité et de la paternité pleinement assumé est essentiel, irremplaçable pour l'équilibre affectif de l'enfant. Les affects sont des paliers de l'amour, mais s'y arrêter, s'y laissé soumettre est un péché grave qui peut ouvrir les portes aux confusions et aux désordres des sens.
Ces deux dernières Puissances, intellect et spirituel agents s'ordonnent à la Memoria dei, puisque, c'est à partir et sur elle que repose la Justice et la Miséricorde.
JÉRÔME : - Si le corps physique de l'homme fait à l'image de Dieu en vue de l'Incarnation du Verbe est constitutif de la Personne, ce corps ne serait rien sans l'apport des Puissances contenant leurs possibles. Il y a lieu de considérer que la Personne est substantiellement signifiée par ces mêmes Puissances. Et, considérant qu'elles sont données à l'âme à l'instant T. de l'Animation au premier génome, il se conclut que la Personne est réellement constituée et présente dès le premier génome.
Il est à considérer que tout ce qui porte atteinte au génome, à l'embryon et au fœtus est un acte criminel. Il ne peut trouver aucune justification ni dans l'ordre moral naturel ni surnaturel. Les considérations émotionnelles voire économiques ne sont que des paravents disposés à dissimuler les égoïsmes les plus cruels. L’égoïsme de l'État n'est pas le moindre, car au nom d'une compassion dévoyée et dont il est dépourvu, il dissimule des intentions aussi sombres que dévastatrices. Il entraîne le peuple au nom d'une solidarité aveugle et dévastatrice dans une complicité sanglante qui ne peut qu'amener sur sa tête une justice céleste bien sévère.
JOSEPH : - La conjonction des trois Puissances est la cause instrumentale de notre liberté. Liberté de conscience, liberté de décider ultimement d'accueillir ou de refuser la Miséricorde de Dieu. La liberté est le sceau qui ne peut se briser, elle confirme que l'homme est une Personne, et que sa seule dignité est celle d'être enfant de Dieu. Ce sujet nous l'aborderons à la suite de celui que nous venons de traiter.
AUGUSTIN : - Joseph, notre sage à tous, vous venez de soulever un sujet qui va nous manger toute notre journée de demain. Et pour aujourd'hui, nous quittons la classe.
JÉRÔME : - La boulinade était une merveille, merci les cuisiniers. Pour ce soir, nous nous arrêtons-là. Nous allons dire les complies et dormir.
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1 Pour la commodité du discours, nous retiendrons que le terme de Puissance.
2 L'animation du végétal et de l'animal vient de leur mémoire, l'une végétative et l'autre sensitive.
3 La faculté biologique d'engendrer chez l'homme et de se reproduire dans les deux ordres du vivant fait partie des indicateurs que chaque ordre, chaque espèce et l'homme ont été créés , cela devrait suffire à rejeter toutes les théories évolutionnistes.
4 Voir supra (v.s.) – voir infra (v. i.)
5 D. C. du 8/07/98 n°2179 – Act. Pape Jean-Paul II – Discours à l'Assemblée de l'académie pontificale pour la vie, prononcé le 24/02/98. cet enseignement relève de l'infaillibilité ordinaire, il développe un point de théologie morale qui fait partie intégrante du Magistère Infaillible de l’Église et auquel tout catholique est tenu d'adhérer, de croire sous peine d'excommunication laetare sentencie.
6 Aristote, De l'âme 414a,12
7 Si Platon est séduisant par un style élégant d'écriture et, qu'il permet de rêver une réalité qui n'existe pas – lointain ancêtre du romantisme – le néo-platonisme, qui n'est qu'une excroissance digressive de la pensée platonicienne, est la matrice de toutes les idéologies, elle est l'origine de beaucoup de nos souffrances actuelles, surtout, depuis la Renaissance. Le terme essence procède directement de l'idée que l'on se fait d'un objet, ce qui revient à rejeter la
réalité et l'autorité de la vérité de cette réalité.
8 Aristote a une démarche de quête de la vérité qui est très proche de celle que devrait avoir tout chrétien ; rappelons que la substance pour lui est par quoi le changement est possible. Il n'y a pas d'essence divine, mais bien substance, Dieu est substance dans le cas contraire, Il ne serait pas la Cause Première de tout ce qui est et existe.
9 La surréalité ne procède pas de l'imagination pour dépasser la réalité de l'expérience pratique, elle est vérité réelle de l'objet dans sa nature qui a sa vérité matricielle dans le surnaturel.
10 Dans l'hérésie albigeoise ou cathare se lovent le retour d'un nouveau néoplatonisme.
11 Est un changement qui ne modifie pas la nature générique de l'objet : l'or, l'argent, le fer sont des métaux qui font partie du générique métal qui est leur substance.
12 Le nominalisme s'opposa frontalement au thomisme ; il est le premier et redoutable retour du néoplatonisme, ses membres comme Occam, Duns Scott remirent en cause les fondement de la métaphysique, ils ont ouverts la voie à l'hérésie de la réforme-protestante.
13Évêque de Rome
14 Ce n'est pas sans lien si le mouvement existentialiste a eu pour berceau parisien le quartier de Saint Germain-des-Prés, avec Juliette Gréco, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Boris Vian etc.
15 Il y a chez Descartes une intrusion gnostique.
16 Le sens étymologique de règne vient de roi qui signifie celui qui montre le droit chemin, la loi. Un règne suppose la volonté, la capacité du choix, l'intelligence ; or, seul l'homme répond et possède ces qualités. Il s'en déduit que l'homme est le seul règne. CQFD.
17 Cf. Sainte Catherine de Sienne.
18 Le péché originel est un événement historique aux conséquences manifestes, quand bien même l'acte en lui-même n'est pas visible selon les normes historiques, pour autant, il se déduit par l'absence de bien et autres faits objectifs ou subjectifs. Mais étan donné que ses effets participent à la rédaction de l'histoire, il serait très enfantin de nier que le péché originel ne soit pas un événement historique, parce-que, insaisissable par nos sens.
19 Les possibles permettent à l'homme d'agir, d'interagir, d'inventer, de fabriquer, de conceptualiser, de se souvenir, d'aimer ou de ne pas aimer.
20 Le chiffre indique le caractère personnel et singulier du premier génome signifiant la personnalité du sujet ; si donc le premier génome comporte ces précisions de caractère, c'est qu'il est apte à recevoir l'animation, car les ADN des parents ont fusionnés.
21 Texte extrait des cahiers de l'UISH années 85/90 – conversation sur l'Homme comme vivant.
22 L'archange Gabriel fait sa Visitation à Marie de Nazareth qui ne connaît pas d'homme charnellement ; devant la demande de l'archange, et connaissant parfaitement les Saintes Écritures, Marie fait son Fiat, dans un tel élan d'amour – c'est l'amour qui est ordonné au don de la vie, de la génération – que le Saint Esprit la couvre de son Ombre – la lumière divine devient ténèbres quand elle se manifeste à l'homme – cf. la vocation d'Isaïe ; c'est donc, à partir de l'ovule que l’Esprit Saint ombre, et que la fécondation se produit et que se forme le premier génome. L'âme humaine de Jésus est créée, et reçoit les trois Puissances divines propres à chaque humain, c'est alors, que l'Incarnation se produit. Il fallait que Jésus soit pleinement homme pour recevoir le Verbe, qui de ce fait, prenait tout de la condition humaine sauf le péché.si ce mécanisme biologique de Marie est propre à toutes les femmes, le mystère demeure entier quant au mode de fécondation de l'ovule, ce qui se nomme un inconnaissable du révélé. (Il s'agit là d'une proposition, la question restant ouverte.) Mais le bon sens peut triompher là où il y a complexité... et les ânes s'en trouvent consolés.
23 Le personnalisme en est un des dérivés.
24 Aristote a écrit que le doute était le début de la sagesse, mais dans le sens où il fallait s'assurer de l'exacte nature des choses, de leur substance ; le doute de Descartes n'est pas dans cette droiture, il inverse le processus et sème le doute en toute chose, au point de rendre incertain les évidences, les résultats concrets, puisque, pour lui, il n'y a pas d'autorité absolue de la vérité. C'est le principe de la raison raisonnante qui n'apporte rien que la mort, puisque, cela amène à douter de sa propre réalité : d'où existentialisme de Sartre.
25 Contrairement à ce qu'a enseigné le Père Patrick de Vergeron, et ce que j'ai moi-même publié sur le sujet, les Puissances ou Attributs ne sont pas contenues dans la Memoria dei, il n'y a à cela aucune raison ; mais quoi qu'il ne soit pas possible d'en être affirmatif, je crois que l'introduction des Puissances suit le schéma processionnaire des Personnes de la Très Sainte Trinité, et je ne vois pas très bien sur quel fondement on peut soutenir le contraire.Car ce ne sont pas les Puissances qui se déploient en nous, mais les possibles qui se déploient en suivant le processus de la mise en place des organes du corps humain, puisque, les Puissances sont passives et impassibles comme l'est Dieu Un et en trois Personnes.Les Puissances ne sont -elles pas les Attributs divins, l'Attribut de Dieu n'est-il de la nature même de Dieu qui, Lui, est impassible...Encore une fois, si Dieu crée des éléments complexes, Il les pose dans la simplicité. Le bon sens ne se mastique pas.
26 Contemplation adoration et communion d'amour.
27 Cf. Les textes du Deuxième Concile du Vatican
28 D'où toute l'importance du sacrement de la confession , sacrement de pénitence et de réparation. Le baptisé ne peut pas s'approcher de l'Eucharistie qui le renouvelle sans le sacrement de la pénitence et de la réconciliation.
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i Saint Jean-Paul II ne dit rien quant à l'âme contenant les Puissances, car alors, les travaux sur l'animation n'avançaient pas tant il y avait d'oppositions à ce qu’il s'avance davantage. Il venait de subir de lourdes pressions venant d'un groupe surtout des Frères prêtres de la communauté de Saint Jean. Aujourd'hui, ils snt à nouveau empêchés, puisque, le Saint Siège a décidé de ne pas poursuivre son enseignement au sujet de l'animation. Dans son discours,Jean-Paul II s'appuie, à raison, sur Aristote en reprenant la méthodologie de Thomas d’Aquin. N'oublions pas qu'il était lui-même métaphysicien, il a enseigné la métaphysique à l'université de Cracovie. D'autre part considérons, que tant que dominerons les normes philosophiques imposées depuis Descartes, il sera impossible de faire la démonstration de l'animation. C'est pourquoi, il est nécessaire et urgent d'envoyer ces normes en enfer, delà où elles furent inspirées, et de revenir avec discernement aux écoles de scolastiques en considérant les avancées scientifiques avérées.
ii Descartes est sans doute l'excroissance aboutie de la Renaissance. Le siècle classique aura finalement sanctifié, aveuglé par le jansénisme, et poursuivant sans prudence l’implantation des cultures grecque et latine. Il est l'une des intelligences perverties contre lequel les armes manquaient pour avoir tourné le dos à la scolastique surtout saint Thomas d'Aquin. Elle eût été efficace contre le jansénisme et Descartes. Les intelligences dominantes dans l’Église avaient entrepris le grand écart des compromissions avec les esprits du monde. L'hérésie moderniste qui vers son triomphe dans la crise conciliaire de Vatican II aura réduit le rayonnement de saint Thomas d'Aquin à peu de chose.
iii La classification universellement acceptée vient des courants soutenant la théorie évolutionniste, en confondant volontairement les deux ordres et l'homme sous l'unique classification de règne. s'en est produit une dissolution de l'homme en tant que personne et être. Une manipulation sémantique qui a contribué au développement des idéologies et vicié la langue. Manipulation qui se poursuit avec wokisme, agent du mondialisme dont le vecteur malin est le néolibéralisme...
iv Dans les années 1990, dès que la France entra dans le débat sur le projet de loi de bioéthique, le Père Marie-Dominique Philippe prendra le contre-pied de son enseignement précédant. Il ira jusqu'à proposer que l'animation se fasse à six mois de grossesse. Son revirement s'explique par ses choix face à l'avortement qu'il soutenait non ouvertement. Mais avec l'âge, il s'était entouré d'une élite intellectuelle et sociale qui ont eu une redoutable influence surtout que la plupart d'entre eux étaient issus de familles ayant un pied dans l’Église et un autre dans les loges. Ils combattront avec violence sous des formes surprenantes contre tout ceux qui s'opposaient à ce projet de loi, qui dès le début, contenait l'intention d'autoriser le clonage reproductif humain ainsi que la production de chimères. Le comportement du Père Marie-Dominique sera celui d'un autocrate, il ira jusqu'à utiliser la méthode cartésienne qu'il longuement combattue, pour justifier sa position, poussant l’outrecuidance jusqu'à aller à l'encontre des règles les plus élémentaires de la vie intellectuelle universitaire. Il manifestera son opposition au Pape saint Jean-Paul II jusqu'à s'en moquer. A sa mort, certains lecteurs de ses cours s'aperçurent qu'il avait procédé à une inversion métaphysique, qu'il portait la lourde responsabilité d'avoir largement favorisé l’expansion de pratiques homosexuelles dans l’Église avec sa Lettre à un Ami : Amour, Amitié. Il mérite l'oubli de l'histoire. Il est évident qu'il ne maîtrisait pas toutes les données scientifiques, Mais il est tout aussi claire dans sa tête que l’animation ne peut se faire qu'au premier génome. Son revirement, qui fut extrêmement destructeur, ne peut s'expliquer qu'à la lumière du péché d'iniquité, et à partir des années 90, il se renie, cesse de se mettre au service de la vérité, et combat dans l'intérêt des loges et du mondialisme. Ce fut pour lui le prix à payer pour éviter à son frère et à lui-même un procès retentissant pour la vie de débauche de son frère qu'il a couvert. Selon le témoignage du Cardinal Philippe, les deux frères auraient dû être réduits à l'état laïc dès les années cinquante voire plus tôt, mais les sanctionner après les années 60 aurait été plus préjudiciable pour les âmes que pour eux. Dieu dispose de petits et grands Nabuchodonosor.